Tant que nous serons ensemble Vol.5 - Actualité manga
Tant que nous serons ensemble Vol.5 - Manga

Tant que nous serons ensemble Vol.5 : Critiques

Saraba yogi hi

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 26 Mars 2021

Keiichi et Akira ont-ils pris la bonne décision ? C'est une interrogation qui risque d'encore les ronger parfois, mais au moins ils ont fait leur propre choix, par eux-mêmes, en laissant tout et tout le monde derrière eux pour aller vivre ailleurs, ensemble, là où la société ne pourra normalement pas être un frein à leurs sentiments. C'est ainsi qu'ils ont élu domicile dans une ville de province du nord, et plus précisément au sein de la pension Den, où tous deux tâchent de s'acclimater à ce nouveau cadre de vie. Kei fournit régulièrement son aide à la livraison de colis, tout en essayant difficilement de s'habituer à son nouvel environnement: il peine à s'acclimater à l'hiver très froid du soin par exemple, mais il a enfin le sentiment d'être libre, de pouvoir vivre comme il l'entend avec Aki, tout en profitant de ce lieu de vie dépourvu de tout immeuble et où le ciel est large. Quant à Aki, elle a toujours autant les pieds sur terre et de quoi soutenir comme il le faut son "incapable" de grand frère: elle travaille à temps partiel dans un petit restaurant la journée, puis s'occupe des clients de la pension le soir. Et la voici même qui, vaguement, commence à envisager de passer le permis.

Toute une part de ce cinquième volume s'applique précisément à nous faire profiter de ce nouveau cadre où Kei et Aki espèrent bien pouvoir être heureux ensemble... et dans les faits, ce bonheur, on l'entrevoit bien, au gré de nombre de moments parfois très fugaces, ne serait-ce qu'un simple geste affectueux à table à la pension. Mais bien sûr, il y a aussi le voyage d'une journée qu'ils font ensemble, ou encore toutes les petites piques qu'envoie Aki à son frère ainsi que les petits instants de maladresse ou de peur irraisonnée du jeune homme, qui sont autant de brefs moments assez légers où Akaneda distille aussi la tendresse unissant les deux personnages. Tout simplement, et peut-être avec légèrement moins d'Art du non-dit cette fois, la mangaka sait faire ressortir avec sensibilité et subtilité cette relation toujours aussi pure... Mais même dans ce nouveau cadre, certaines questions plus ennuyeuses ne peuvent qu'apparaître.

La première d'entre elles s'incarne en Kôtarô, le jeune étudiant ayant clairement flashé sur Aki, au point d'avoir pris Kei en grippe et de se demander pourquoi la jeune femme reste avec un "amorphe" comme lui. Que pourrait bien lui répondre Aki face à cette question ? Après tout, être avec Kei lui semble si naturel, comme elle l'a toujours été depuis leur plus tendre enfance. Mais à travers certaines remarques comme celle de Denji à table ou celle faite par le guichetier concernant le rocher pendant le voyage, c'est aussi une autre interrogation qui, doucement, commence à troubler un peu plus les deux jeunes gens: s'ils sont en couple (voire mariés comme ils l'ont fait croire à la pension), il semblerait naturel que l'étape suivant soit celle des enfants, une étape que tous deux ne pourront jamais franchir... et qu'Akaneda esquisse ici avec réalisme et mélancolie, de par ce que dégagent nos deux héros.

En filigranes, l'autrice n'oublie pas d'accorder, encore et toujours, une certaine place aux personnages secondaires, quand bien même ils sont globalement plus discrets ici. C'est essentiellement Gô qui, une nouvelle fois, est mis en avant en toute fin de tome, lui qui essaie tant bien que mal d'oublier son amour pour Kei, tout en ne sachant pas quoi faire devant les avances de sa collègue Uehata... Devrait-il lui dire précisément pourquoi il ne pourra jamais répondre à ses avances ? En somme, lui aussi reste enfermé dans une sorte de tabou qu'il s'impose. Enfin, on reste intrigué par la nouvelle venue du tome, Hanna Lassen, une métisse rencontrée par Kei, avec qui il va se trouver plus d'un point commun, jusqu'à questionner à nouveau son rapport avec sa soeur.

Le tome est globalement calme, et Akaneda y cède même à de rares facilités d'écriture, on pense surtout ici au cas du message envoyé par erreur à Gô. Mais cela n'empêche pas la lecture d'être une tranche de vie toujours aussi touchante, dans la mesure où la mangaka prend toujours autant soin de ses personnages et de son atmosphère.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction