Superbeasts - Toy(e) Art File Vol.1 : Critiques

Yûgai Chôju

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 16 Septembre 2024

Début juillet, les éditions Vega-Dupuis lançaient en France un projet assez ambitieux avec SuperBeasts, une oeuvre dont le parcours est assez particulier puisqu'il s'agit initialement d'une série d'artbooks que l'on doit au dénommé Toy(e) et où l'on nous présente des créatures monstrueuses sous la forme de rapports militaires secrets, comme s'ils existaient vraiment sans que la population soit au courant. C'est à partir de 2022, et pour le compte du site Young Ace Up des éditions Kadokawa, que le mangaka Nykke, déjà connu en France pour les dessins de la série Lockdown (qui était sortie aux éditions Ki-oon en 2017-2018, et qui ne nous avait vraiment pas laissé un bon souvenir), décida de mettre en scène les monstres de cette série d'artbook à travers une version manga scénarisée et entièrement dessinée par ses soins. Et si l'on vous a parlé de projet ambitieux au début de ce paragraphe d'introduction, c'est bien parce que, pour cette oeuvre, l'éditeur a décidé de nous proposer la totale, en lançant simultanément dans notre pays la version manga sur laquelle nous sommes déjà revenus il y a quelques semaines, ainsi que la série d'artbooks d'origine qui fait l'objet de cette chronique pour son premier numéro, l'éditeur jouant par ailleurs à fond le jeu en l'ayant sous-titré "Rapport n°1 ultra confidentiel" !

Tout d'abord, pour mieux vous faire cerner le contenu de l'artbook, voici le contexte à savoir sur celui-ci: depuis l'irruption soudaine d'une étrange brume avec en son sein la silhouette d'une gigantesque créature à cinq têtes, l'île de Kibitsujima est régulièrement devenue le théâtre de créatures inconnues, monstrueuses et souvent dangereuses que le gouvernement a décidé de baptiser "Chymer". Par la suite, le gouvernement envoya sur place des membres des forces de la Sureté publique pour évacuer les civils et planifier l'éradication de ces créatures, mais les choses ne furent pas du tout si simples,car nombre de monstres continuent d'apparaître sur l'île et dans ses alentours, en ayant poussé à la création de la "Mairie", une organisation de l'île visant à aider la population et à essayer d'en apprendre plus sur ces créatures.

Revenons à présent sur l'artbook en lui-même. Dans un joli format paysage souple d'environ 26x18cm, ce premier ouvrage, sur un total d'un petit peu moins de 160 pages, prend réellement la forme d'un dossier militaire ou gouvernemental confidentiel afin de nous présenter essentiellement 123 "fichiers" présentant généralement les Chymer, mais aussi à certaines reprises différents équipements et moyens développés pour lutter contre elles. Pour chacun de ces cas, une ou quelques illustrations viennent nous en mettre plein la vue en révélant souvent des designs assez denses, bien élaborés par Toy(e), et où l'on ressent généralement l'idée d'une révolte de la nature et des animaux contre les envahissants humains et leurs dérives, pour un petit côté "écolo revenge" sympathique. Avec en prime quelques textes généralement à base de témoignages d'habitants ayant vu les créatures, il y a réellement un côté "vrai" qui fait qu'on se laisse facilement prendre au jeu, d'autant plus que cette galerie monstrueuse est régulièrement entrecoupée d'informations annexes dans un rendu "rapport de recherche" bien appuyé, là aussi pour accentuer le côté réaliste: la première observation d'une Chymer et ce qui en a résulté, l'organisation de la défense, une présentation de la Mairie, l'organisation de la vie des civils dans ce contexte... sans oublier la classification des équipements humains (tous classifiés "top secret", bien sûr) et surtout des Chymer selon cinq rangs pas forcément hiérarchiques: "nuisible", "dangereux", "désastreux", "calamité", "inconnu", et "confinement", cette dernière classification étant réservée uniquement au Hekitô, qui affiche son gigantisme destructeur sur la jaquette, et qui est classifié ainsi car nul n'imagine quels ravages monumentaux il ferait s'il révélait pleinement sa puissance.

En somme, tout est bien pensé dans cette sorte d'artbook en forme de faux rapport confidentiel réaliste, et même l'édition se révèle très bonne pour un prix de 20€: le format souple permet une prise en mains facile, l'intégralité de l'ouvrage est en couleurs, le papier glacé opaque permet une excellente qualité d'impression, la traduction de Patrick Alfonsi ainsi que le lettrage de Daphné Belt sont très propres en plus d'être cohérents par rapport au manga puisque tous deux travaillent aussi sur ce dernier, et la jaquette jouit de certains éléments dotés d'un vernis sélectif. A l'arrivée, si vous aimez les grosses bébêtes monstrueuses, il y a de quoi prendre son pied !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction