Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 28 Mai 2019
Après les one-shot Rendez-vous à Udagawachou en décembre 2016, Gentleman & Sadistic en février 2017 et Nennen Saisai en septembre 2017, la collection Hana a l'excellente idée de poursuivre sur les oeuvres de la mangaka Hideyoshico, avec Stay Gold, qui est à ce jour son plus long boy's love (hors boy's love, sa plus longue oeuvre est la série en 5 volumes Romeo ga Rival).
Toujours en cours avec 4 tomes au compteur, cette oeuvre est d'abord née en 2012 au Japon dans les pages du magazine Gateau des éditions Ichijinsha. Chez cet éditeur, un seul volume est sorti... et il a finalement fallu attendre 2016 pour que la série ait droit à une seconde vie, en passant dans le magazine OnBlue des éditions Shodensha. Ce dernier éditeur a sorti une nouvelle édition du tome 1 en même temps que la parution du volume 2 (alors inédit) en février 2107, et depuis l'autrice poursuit doucement mais sûrement la série au rythme d'un tome par an, les volumes 3 et 4 étant sortis respectivement en février 2018 et février 2019.
Stay Gold nous plonge dans une famille quelque peu atypique au niveau de sa situation. Voici trois ans que la grande soeur de Yûji Nakayama, de 5 ans son aînée, s'est enfuie sans prévenir avec son amant, sans doute un pêcheur. Depuis, elle donne de temps à autre des nouvelles, uniquement en envoyant des colis de poissons ou d'autres animaux pêchés de là où elle se trouve. Elle n'a plus donné aucune nouvelle, alors qu'elle a laissé derrière elle plusieurs personnes. En plus de Yûji, un homme plutôt banal bien qu'un peu long à la comprenette, il y a son frère Kô, lycéen très lbire et passant son temps avec ses différentes conquêtes. Mais il y a surtout les deux enfants de la grande soeur : Hayato, collégien de 13 ans qui semble entrer dans sa phase rebelle en se décolorant les cheveux, et sa petite soeur Kikka, fillette turbulente et amusante qui est en maternelle. Tous les 4 prennent soin de vivre comme une vraie petite famille, sans gros problèmes... du moins, jusqu'à ce que Hayato finisse par craquer: derrière son apparente crise d'adolescence, il est secrètement amoureux de son oncle Yûji. Et face à l'incapacité de ce dernier à voir quoi que ce soit, l'adolescent finit par lui avouer qu'il l'aime tout en l'embrassant.
Hideyoshico nous plonge au coeur d'une famille sortant de la norme et où les sentiments auraient pu vite montrer quelque chose d'un peu sulfureux voire dérangeant (Hayato qui est amoureux de son oncle, qui l'embrasse, qui n'a que 13 ans...), mais penser cela c'est mal connaître Hideyoshico, qui tourne les choses de façon assez intelligente et sensible. Tout d'abord, assez vite, l'autrice évacue le côté possiblement incestueux via une petite pirouette prévisible, mais surtout il est hors de question pour elle de dépeindre une de ces histoires yaoi où ça se rentre dedans sans se poser de question. Ici, face aux avances de Hayato, Yûji est surtout amené à se poser pas mal de questions. Pourquoi lui ? Depuis quand Hayato l'aime-t-il ? Ressent-il ça pour lui car il est dans sa période adolescente, période où l'on découvre beaucoup de choses et où l'on est peut-être plus sensible ? Yûji est-il né gay ? Qu'en penser ? Comment le comprendre ? L'autrice brasse ainsi pas mal de choses, et amène Yûji à se poser des questions et à prendre des décisions tantôt bonnes tantôt moins bonnes (sans être volontairement mauvaises, comme quand il fouille l chambre de son neveu pour essayer de le cerner un peu plus).
Les personnages apparaissent plutôt assez humains et crédibles, d'autant plus que Hideyoshico alterne de temps à autre les points de vue: elle ne se focalise pas uniquement sur Yûji, nous invite aussi à suivre à quelques reprises Hayato, ou même Kô de temps à autre, et on voit alors chacun de ces personnages se découvrir et s'approfondir à sa manière, dans une ambiance oscillant souvent entre la tranche de vie assez calme, l'humour en retenue, et la pointe de nonchalance assez typique de la mangaka. A tout cela, Hideyoshico ajoute quelques autres personnages secondaires qui pourraient amener plus de choses sur la longueur, comme Miura, camarade de classe de Hayato, amoureuse de lui et très complexée, ou Hidaka, meilleur ami de Kô qui est amoureux de lui depuis longtemps mais qui ne peut se résoudre à le lui avouer en le voyant souvent passer de conquête féminine en conquête féminine.
Visuellement, en plus de l'atmosphère teintée de nonchalance, on retrouve bien le talent de Hideyoshico pour dépeindre des personnage aux traits fins, avec des expressions faciales assez sensibles sans en faire trop, et un aspect assez épuré que les trames font encore ressortir.
On a donc là une entrée en matière assez intéressante et subtile, posant plusieurs personnages que l'on apprécie de suivre. Désormais, on attend surtout de voir comment va évolue, sur la longueur, tout ce petit univers installé par la mangaka.
Toujours en cours avec 4 tomes au compteur, cette oeuvre est d'abord née en 2012 au Japon dans les pages du magazine Gateau des éditions Ichijinsha. Chez cet éditeur, un seul volume est sorti... et il a finalement fallu attendre 2016 pour que la série ait droit à une seconde vie, en passant dans le magazine OnBlue des éditions Shodensha. Ce dernier éditeur a sorti une nouvelle édition du tome 1 en même temps que la parution du volume 2 (alors inédit) en février 2107, et depuis l'autrice poursuit doucement mais sûrement la série au rythme d'un tome par an, les volumes 3 et 4 étant sortis respectivement en février 2018 et février 2019.
Stay Gold nous plonge dans une famille quelque peu atypique au niveau de sa situation. Voici trois ans que la grande soeur de Yûji Nakayama, de 5 ans son aînée, s'est enfuie sans prévenir avec son amant, sans doute un pêcheur. Depuis, elle donne de temps à autre des nouvelles, uniquement en envoyant des colis de poissons ou d'autres animaux pêchés de là où elle se trouve. Elle n'a plus donné aucune nouvelle, alors qu'elle a laissé derrière elle plusieurs personnes. En plus de Yûji, un homme plutôt banal bien qu'un peu long à la comprenette, il y a son frère Kô, lycéen très lbire et passant son temps avec ses différentes conquêtes. Mais il y a surtout les deux enfants de la grande soeur : Hayato, collégien de 13 ans qui semble entrer dans sa phase rebelle en se décolorant les cheveux, et sa petite soeur Kikka, fillette turbulente et amusante qui est en maternelle. Tous les 4 prennent soin de vivre comme une vraie petite famille, sans gros problèmes... du moins, jusqu'à ce que Hayato finisse par craquer: derrière son apparente crise d'adolescence, il est secrètement amoureux de son oncle Yûji. Et face à l'incapacité de ce dernier à voir quoi que ce soit, l'adolescent finit par lui avouer qu'il l'aime tout en l'embrassant.
Hideyoshico nous plonge au coeur d'une famille sortant de la norme et où les sentiments auraient pu vite montrer quelque chose d'un peu sulfureux voire dérangeant (Hayato qui est amoureux de son oncle, qui l'embrasse, qui n'a que 13 ans...), mais penser cela c'est mal connaître Hideyoshico, qui tourne les choses de façon assez intelligente et sensible. Tout d'abord, assez vite, l'autrice évacue le côté possiblement incestueux via une petite pirouette prévisible, mais surtout il est hors de question pour elle de dépeindre une de ces histoires yaoi où ça se rentre dedans sans se poser de question. Ici, face aux avances de Hayato, Yûji est surtout amené à se poser pas mal de questions. Pourquoi lui ? Depuis quand Hayato l'aime-t-il ? Ressent-il ça pour lui car il est dans sa période adolescente, période où l'on découvre beaucoup de choses et où l'on est peut-être plus sensible ? Yûji est-il né gay ? Qu'en penser ? Comment le comprendre ? L'autrice brasse ainsi pas mal de choses, et amène Yûji à se poser des questions et à prendre des décisions tantôt bonnes tantôt moins bonnes (sans être volontairement mauvaises, comme quand il fouille l chambre de son neveu pour essayer de le cerner un peu plus).
Les personnages apparaissent plutôt assez humains et crédibles, d'autant plus que Hideyoshico alterne de temps à autre les points de vue: elle ne se focalise pas uniquement sur Yûji, nous invite aussi à suivre à quelques reprises Hayato, ou même Kô de temps à autre, et on voit alors chacun de ces personnages se découvrir et s'approfondir à sa manière, dans une ambiance oscillant souvent entre la tranche de vie assez calme, l'humour en retenue, et la pointe de nonchalance assez typique de la mangaka. A tout cela, Hideyoshico ajoute quelques autres personnages secondaires qui pourraient amener plus de choses sur la longueur, comme Miura, camarade de classe de Hayato, amoureuse de lui et très complexée, ou Hidaka, meilleur ami de Kô qui est amoureux de lui depuis longtemps mais qui ne peut se résoudre à le lui avouer en le voyant souvent passer de conquête féminine en conquête féminine.
Visuellement, en plus de l'atmosphère teintée de nonchalance, on retrouve bien le talent de Hideyoshico pour dépeindre des personnage aux traits fins, avec des expressions faciales assez sensibles sans en faire trop, et un aspect assez épuré que les trames font encore ressortir.
On a donc là une entrée en matière assez intéressante et subtile, posant plusieurs personnages que l'on apprécie de suivre. Désormais, on attend surtout de voir comment va évolue, sur la longueur, tout ce petit univers installé par la mangaka.
Du côté de l'édition, il n'y a rien à redire: on a une première page en couleur, un papier correct qui est souple et dépourvu de transparence, une impression honnête, et une traduction soignée et sans couac signée Aline Kukor.