Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 15 Mai 2024
Bêtement enorgueilli par sa victoire en duel sur Akagi, le débutant en basketball Hanamichi Sakuragi s'apprête désormais à assister au match d'entraînement des élèves de première et de terminale contre ceux de seconde, d'abord sur le banc... Mais qui sait, peut-être qu'il aura quand même la chance d'entrer sur le terrain en cours de rencontre ? Animant le premier tiers de ce volume, le match, derrière l'efficace animation apportée par les gags autour de Sakuragi (ses rêves débiles de conquête de Haruko, ses tentatives de déconcentrer Rukawa...), offre également quelques scènes de basket suffisamment prenantes et laissant déjà deviner, dans certains angles de vue lors des paniers, toute la future montée en puissance visuelle que connaîtra la série sur la longueur. Mais ce que l'on retiendra surtout de toute cette phase, c'est la manière dont le match tourne un peu au duel entre Akagi et Rukawa pour permettre, à la fois aux autres personnages et au lectorat, de mieux jauger certains traits de caractère des deux joueurs (en tête la détermination de Rukawa et son refus de perdre) et surtout leurs talents respectifs: à la carrure et la puissance d'Akagi, répondent la technique et rapidité de Rukawa, ce qui offre de très belles promesses pour Shohoku dès lors que ces deux-là seront dans la même équipe. Et Sakuragi dans tout ça ? Evidemment, il n'est pas oublié, en montrant qu'il a déjà bien progressé... même s'il lui reste énormément de choses à apprendre, en tête le jeu collectif, lui qui est bêtement bien trop obnubilé par les actions aussi classes que les dunks !
La toute fin du tome poursuivra plutôt efficacement l'apprentissage et l'entraînement de notre héros, notamment lors d'une petite séquence où il a la joie d'avoir sa chère Haruko adorée en guise d'entraîneur. Mais avant d'en arriver là, tout le milieu du volume se consacre à tout autre chose, dès lors que le dénommé Aota, ami d'enfance et rival d'Akagi ainsi que capitaine du club de judo, cherche à débaucher Sakuragi en qui il voit un grand talent ! En mettant en jeu des photos de Haruko, le pratiquant d'arts martiaux arrivera-t-il à ses fins ? Malgré la bonne part d'humour autour du côté buté de Sakuragi et de son obsession pour les photos de celle qu'il aime, et le petit intérêt à découvrir la relation d'Akagi et d'Aota (ainsi que le béguin de ce dernier pour Haruko, lui aussi), il faut avouer que tout ce passage nous éloignant du basketball en lui-même est bien trop long pour ce qu'il a à raconter, voire devient même un peu répétitif au bout d'un moment (Aota insiste, Sakuragi refuse, et ainsi de suite). néanmoins, l'animation qu'Inoue parvient à y insuffler,ainsi que son talent narratif, empêchent toute véritable lassitude. Et surtout, à l'arrivée, cette séquence a bel et bien une utilité: voir Sakuragi s'affirmer en tant que basketteur, au-delà de son amour pour Haruko qui était initialement la raison pour laquelle il s'est lancé dans ce sport.
A l'arrivée, ce tome, bien que longuet dans la partie autour d'Aota, reste un vrai plaisir de lecture, qui derrière ses éléments annexes apporte tout de même des choses dans l'affirmation de Sakuragi en tant que basketteur, dans la découverte un petit peu plus approfondie des talents de certains autres joueurs comme Akagi et Rukawa, et dans la prometteuse dynamique relationnelle s'installant ou s'affirmant entre certains visages. Redécouvrir le shônen sportif cultissime d'Inoue reste assurément un plaisir, surtout quand on sait à quel point l'oeuvre va ensuite décoller pour ne jamais retomber, et quand on peut en profiter dans cette très satisfaisante édition deluxe au grand format impeccable, à l'excellent papier, et encore ici riche de 23 pages en couleurs ou en bichromie.