Sailor Moon - Eternal Edition Vol.1 - Actualité manga
Sailor Moon - Eternal Edition Vol.1 - Manga

Sailor Moon - Eternal Edition Vol.1 : Critiques

Bishoujo Senshi Sailor Moon

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 22 Janvier 2021

Chronique 2 :

Sailor Moon fait partie des ces séries qui, chez nous, ont été introduites et popularisées par leurs versions animées sur le fameux Club Dorothée. Initialement, le titre était un manga de Naoko Takeuchi, prépublié entre 1991 et 1997 pour un total de 18 volumes. Fort de son succès, le manga a bénéficié de plusieurs rééditions dont une mouture dite "kanzenban", ou Deluxe. Motivées à chouchouter cette œuvre phare du patrimoine magical girl, les éditions Pika proposent aujourd’hui cette version, réputée pour être ultime. Au programme, 10 volumes qui condensent l'ensemble du manga d'origine ainsi que les deux tomes de Sailor Moon : Short Stories. Pour les fans francophones, l'édition se présente comme une pièce à ne pas louper (sur laquelle nous reviendrons ultérieurement).

Collégienne plutôt impulsive, Usagi Tsukino est une nouvelle fois en retard à l'école quand elle sauve un petit félin noir, lui enlevant au passage un pansement qui cachait une marque sur son front. Le matou répond au nom de Luna et n'a rien de commun puisqu'il peut parler. Sa rencontre avec Usagi est fortuite puisque le chat a décellé chez l'adolescente le rôle d'une guerrière, aussi il éveille ses pouvoirs de « Sailor Moon », une combattante de la lune. Voilà qui tombe à point nommé puisque d'étranges événements se multiplient dans toute la ville. En effet, d'étranges entités cherchent à mettre la main sur le convoité Cristal d'argent, et il faut à tout prix mettre à mal leurs noirs desseins. Pour lutter contre eux, Usagi écope d'une autre tâche : Retrouver les autres guerrières qui l'aideront à affronter cet ennemi.

C'est avec un épais pavé avoisinant les 300 planches qu'est rendu accessible le début de Sailor Moon, œuvre culte s'il en est, via une édition qui se veut la plus qualitative possible. Venons en alors au fait d'entrée de jeu, puisque c'est bien l'objet qui motivera un nouveau passage en caisse, après une jolie réédition qui n'a pas encore 10 ans et qui se trouve encore aisément sur le marché. Le titre profite alors d'un grand format, ce qui déjà semble idéal pour rendre honneur au travail graphique de Naoko Takeuchi. Des dimensions optimales sachant que la narration de ces premiers chapitres est extrêmement vive, et en profiter sur ce format est clairement un plus pour découvrir l'intrigue.
Côté matériaux, l'utilisation d'un papier bien plus brillant qu'à l'accoutumée (semblable à celui utilité pour la deluxe de Saint Seiya chez Kana) ne sera peut-être pas du goût des amoureux du grain. Pourtant, la qualité est là, appuyée par une reliure solide, tandis que la couverture présente de jolies effets holographiques qui collent bien à toute l'esthétique de Sailor Moon, et sur une illustration frontale inédite. Une couverture rigide qui fait à la fois la qualité du livre comme son défaut. Attention alors à ne pas choquer l'ouvrage car sur un tel matériau, les chocs et pliures sont impossibles à corriger, et donnent immédiatement un côté usé à l'objet. Un conseil alors, privilégiez un achat en librairie pour être sûr de l'état du tome.

Parlons maintenant du contenu, à savoir l'histoire. Classique dans sa forme, ce début d'intrigue brille surtout par un rythme nerveux. Naoko Takeuchi ne perdait jamais de temps dans ses scénarios, tout étant assez vif histoire que chaque chapitre aille d'un point A à un point B. Pour un lecteur non aguerri, c'est une narration qui nécessitera peut-être un petit temps d'adaptation. Il ne faut pas s'adonner à la lecture en diagonale pour bien saisir les événements et leurs subtilités, et bien se pencher sur ce que l'autrice présente graphiquement.
Cette manière de raconter l'histoire a un effet assez immédiat : Ne pas perdre de temps, ce premier tome proposant de jolies avancées scénaristiques. La quête de la réunion des principales guerrières est une chose accomplie sur un schéma certes répétitif, mais plaisant pour nous montrer comme il se doit les principaux personnages, ainsi que leurs identités et caractères respectifs. Et grâce à ce rythme et au découpage du récit dans cet épais volume, on apprécie que le tout aille plus loin que la banale introduction pour cette première partie. Car bien rapidement, des mystères sont plantés et attestent un univers beaucoup plus riche qu'il n'y paraît à première vue. Si on reste sur un ensemble plutôt commun, vu avec un regard d'aujourd'hui, il y a de quoi être intrigué par les différentes facettes de l'histoire, les secrets que cache l'intrigant Tuxedo Mask, la vérité derrière les guerrières Sailor, et tout ce qui peut se cacher derrière ce monde qui ne demande qu'à s'étoffer. Alors, si le schéma peut vite donner l'impression d'une certaine répétitive, tout ce que le récit nous narre pousse largement à poursuivre l'aventure.

Enfin, apprécier la patte de Naoko Takeuchi est aussi toute une expérience. Raffinée et glamour, celle-ci atteste de son époque sans avoir forcément vieilli. Aussi, le format présent rend un fier service à cette esthétique : La plus grande dimension des planches aide à en saisir ses subtilités, qu'il s'agisse des silhouettes ou des différents jeux de regards qui jouent constamment dans l'exercice dramatique du scénario. A ceci s'ajoute un trait aux différentes facettes : Car si nos guerrières sont pleine de charme, leurs ennemis arborent parfois des visages malfaisants, pas si loin de l'esprit Go Nagai.

En somme, le premier volume de cette Eternal Edition semble être efficace sur plusieurs plans. Pour les grands fans, d'abord, voilà l'occasion profiter de nouveau de l'histoire d'origine sous une très jolie forme, malgré une couverture fragile et un papier qui ne plaira peut-être pas à tous. Et concernant les nouveaux venus, le grand format est très profitable afin d'apprécier comme il se doit le style de Naoko Takeuchi, ce qui aidera à mieux digérer le rythme d'une histoire certes très schématisée, mais qui présente déjà son lot de richesses.


Chronique 1 :

Est-il encore nécessaire de présenter Sailor Moon ? Manga estampillé shôjo emblématique des années 1990, l'oeuvre a beaucoup contribué à populariser le registre des magical girls et a rencontré un grand succès dans de nombreux pays du monde, notamment grâce à sa série animée longue de plusieurs saisons et ayant été diffusée à la télévision dans notre pays. Un succès qui ne s'est jamais démenti au fil du temps, avec une communauté de fans restant très active, nombre de goodies et de nouvelles adaptations animées ces dernières années.

En France, les 18 volumes initiaux du manga ont d'abord été publiés par Glénat entre 1995 et 1998, à une époque où l'offre manga en France était loin d'être aussi florissante qu'aujourd'hui, ainsi elle peut se targuer d'être une oeuvre précurseure dans le paysage manga français chez Glénat, aux côtés de séries comme Ranma 1/2 ou Dr. Slump par exemple (sans oublier Akira). A l'époque, du fait que la publication surfait sur la diffusion du dessin animé à la télé française, cette première édition proposa une traduction moins rigoureuse que de nos jours, avec les noms français... et il a fallu attendre 2012 pour que la série s'offre un travail plus fidèle au support d'origine japonais, avec une nouvelle édition en 12 volumes proposée par Pika Edition, l'éditeur ayant aussi proposé dans la foulée les spin-off Sailor V et Sailor Moon Short Stories. Au programme, entre autres, une toute nouvelle maquette, un lettrage plus moderne, et surtout une traduction entièrement revue par Fédoua Lamodière pour un résultat pour plus propre et fidèle. Et en cette année 2020 durant laquelle Pika fête ses 20 ans d'existence, l'éditeur a enfin décidé de remettre à l'honneur la série culte de Naoko Takeuchi au travers d'une nouvelle édition qui fut longtemps espérée: l'Eternal Edition, s'apparentant à une véritable édition deluxe ! C'est de cette édition que nous allons parler ici.

Annoncée par Pika dès août 2019 et d'abord proposée en version exclusivement numérique les mois suivants, l'Eternal Edition de Sailor Moon a été publiée au Japon à l’occasion des 20 ans de la série entre 2013 et 2014, et bénéficie d'un nouveau découpage en 10 tomes qui inclut les 12 volumes de l'édition précédente ainsi que les deux tomes de Pretty Guardian Sailor Moon Short Stories, faisant que chaque volume devrait compter environ 290 pages. Cette nouvelle édition se veut forte de nombreuses illustrations couleurs avec toutes les pages couleurs de la publication originale, un format plus grand de 15x21cm, des couvertures cartonnées recouvertes d’un vernis spécial étincelant et, bien sûr, la conservation de la nouvelle traduction de 2012 conservant les noms japonais des personnages. Un programme alléchant, donc... mais concrètement, qu'en est-il ?

Déjà, le choix d'une couverture cartonnée rigide est le genre de chose qui plaît ou non. L'objet en ressort forcément plus beau, d'autant qu'ici on a un produit se voulant assez luxueux avec une reliure de qualité supérieure. Mais forcément, qui dit couverture rigide dit lecture moins pratique, voire même dans le cas présent un dos un peu fragile sur ses bords. L'effet scintillant de la couverture, de son côté, est vraiment moindre: selon la manière dont on penche le bouquin, soit on ne le voit pas du tout, soit on l'aperçoit à peine. Enfin, peut-être aurait-on pu apprécier un peu plus de travail sur le logo-titre, éventuellement un vernis ou une dorure pour que l'ouvrage apparaisse un peu plus beau à exposer, car là, concrètement ça reste en réalité assez simple, le livre attirant surtout l'oeil pour la beauté de sa nouvelle illustration dessinée par Naoko Takeuchi. A l'intérieur, heureusement, c'est bien plus convaincant, tant la qualité d'impression et de papier (glacé) est irréprochable, tout comme les choix de lettrage et la traduction. Surtout, en plus des pages de tout début, chaque chapitre s'ouvre sur une, deux ou trois pages en couleurs très bien imprimées, ce qui élève le nombre de pages couleurs à entre 15 et 20. Reste un problème: l'édition propose une bande blanche au niveau de la reliure entre deux pages, pour être sûr qu'aucune case ou bulle ne soit coupée car prise dans le collage, mais en contrepartie les cases s'étalant en doubles-pages se voient forcément très nettement coupée en deux par cette bande blanche.

Quant à l'histoire, elle n'a évidemment pas changé. Sur ces quasiment 300 premières pages, on retrouve l'attachante Usagi Tsukino, adolescente de 14 ans en classe de quatrième, d'un naturel plus flemmard, gaffeur et nul en cours. C'est pourtant bien elle que Luna, un chat capable de parler et ayant un croissant de lune sur le front, choisit pour devenir Sailor Moon, une guerrière en jupette qui, par le pouvoir de la Lune, se transforme et utiliser divers gadgets magiques (stylo, poudrier...) pour lutter contre les forces du Dark Kingdom menées par l'infâme Queen Beryl et ses 4 sbires Jadeite, Nephrite, Zoisite et Kunzite. Sailor Moon doit protéger de cette menace un cristal d'argent au pouvoir incommensurable, ainsi qu'une princesse dont elle ignore tout pour l'instant. Dans cette tâche, elle sera très vite épaulée par d'autres guerrières de son âge: Sailor Mercury, guerrière de l'eau et de la sagesse et cerveau de la bande, Sailor Mars, prêtresse guerrière des flammes et de la passion pouvant apparemment prédire l'avenir, et Sailor Neptune, guerrière de la foudre et du courage faisant un peu office de grande soeur forte mais étant un peu fleur bleue... Et qui sait, peut-être que notre héroïne pourra aussi compter sur l'aide de Tuxedo Mask, un mystérieux homme masqué recherchant aussi le cristal, qu'elle croise souvent sur sa route, dont elle ne sait pas encore s'il est un allié ou un ennemi, et dont elle semble déjà s'éprendre ?

Dans les faits, on a un déroulement on ne peut plus classique, où tout est là. Des guerrières arrivant les unes après les autres vite fait bien fait, ayant chacune leur allure, leur personnalité bien stéréotypée et leur quotidien à gérer parallèle aux batailles. Un bel homme mystérieux à l'allure chevaleresque. Des méchants bien méchants dont il faut contrer les premiers plans (chaque plan permettant d'introduire une nouvelle Sailor), une mignonne mascotte animalière qui parle, des objets magiques (de quoi faire perdurer le merchandising de la série depuis bien plus de deux décennies), des premiers enjeux qui se précisent petit à petit autour du cristal d'argent et de la princesse... De nos jours, la recette apparaît forcément totalement éculée, elle semble même régulièrement facile dans divers détails (les différentes héroïnes ne sont pas très surprises de devenir des Sailor et acceptent d'emblée leur rôle, elles sont toute dans l'entourage de Tsukino et sont adolescentes, le vidéo club pas du tout louche en s'appelant "Dark"...) et pourrait sembler un brin vieillotte dans certains gimmicks (ne serait-ce que ce baiser volé par Tuxedo alors qu'Usagi est ivre). Mais ça n'empêche pas l'ensemble de bien fonctionner sous le trait assez fin (même si bien ancré dans son époque lui aussi) de Takeuchi, d'autant qu'il y aura évidemment d'autres développements sur la longueur.

En somme, relire aujourd'hui Sailor Moon dans cette Eternal Edition quand on a connu l'oeuvre plus jeune fait facilement son effet, d'autant que l'édition se veut qualitative malgré certaines petites limites. Les aventures d'Usagi et des autres ne font que commencer et, même si l'oeuvre un pris un coup de vieux, gageons qu'elles sauront à nouveau passionner dans cette nouvelle édition de qualité supérieure !
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs