Route End Vol.1 - Actualité manga
Route End Vol.1 - Manga

Route End Vol.1 : Critiques

Route End

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 07 Novembre 2018

Critique 3



Le thriller est un genre fort des éditions Ki-oon, partie intégrante de leur catalogue depuis ses débuts, que ce soit par les œuvres de Tetsuya Tsutsui ou d'autres titres tels que la saga de Yoshiki Tonogai. Que Ki-oon poursuis donc sur cette lancée n'a rien d'étonnant, il est alors logique de voir Route End atterrir chez l'éditeur. Titre de Kaiji Nakagawa, que nous découvrons alors en France, Route End compte actuellement six tomes au Japon et est publié sur la plateforme Shônen Jump+ de l'éditeur Shûeisha.
Taji a perdu sa mère dans sa jeunesse, cette dernière s'étant suicidée par pendaison. Pour le jeune homme, ce fut un choc qui l'amenant à travailler dans le milieu de la mort. Nettoyeur spécialisé, son boulot est de nettoyer les scènes de crimes, un travail peu ragoûtant, mais qui lui procure un certain épanouissement personnel. Mais depuis quelque temps, une série de cas commence à le perturber. Un serial-killer enchaîne les victimes dans un même quartier, mais ne se contente pas de les assassiner, il préfère découper les corps et leur faire former le mot « END », donnant au tueur son surnom. Taji aurait pu rester éloigné de cette affaire et poursuivre calmement son boulot, mais se trouvera indirectement impliqué lorsqu'un lien avec son supérieur, auquel le jeune homme est beaucoup attaché, sera fait...
Le pitch de Route End peut sembler classique à première vue, la série s'intéressant à une série de meurtres macabre. Le titre de Kaiji Nakagawa s'annonce donc comme une enquête et une chasse à l'homme promise à bien des retournements de situation, comme le suggère le lien entre l'employeur de notre héros et ces meurtres en série.Une routine pourtant brisée par plusieurs facteurs, le premier étant l'implication d'un bon nombre de personnages. Taji ne sera pas le seul concerné par les différentes morts de ce premier tome, une certaine importance sera ainsi donnée à l'inspectrice Igarashi qui, bien qu'elle soit plus discrète pour le moment, semble avoir son importance. Si les interactions entre les deux concernées devront s'étoffer un peu plus par la suite, cette introduction de plusieurs liens entourés de mystères laisse croire que l'enquête n'aura rien de tellement banal, et c'est tout ce qu'on souhaite d'un tel titre afin qu'il ne s'ancre pas dans le classicisme.
Le héros en lui-même, Taii, est un facteur qui nous aide à entrer dans le récit. Jeune adulte qui a vécu ses propres drames, il entretient un étrange rapport avec la mort. Le protagoniste se révèle petit à petit très complexe au cours du tome, dont les événements marquent une première évolution chez lui. Le principal concerné par la série n'est ni un enquêteur ni un inspecteur, mais un nettoyeur spécialisé, chargé de nettoyer les lieux de crimes, qui se plongera dans l'affaire par pur affect personnel. Plus qu'une enquête, Route End sera aussi le parcours du héros et un moyen pour lui de dépasser ses traumatismes d'antan.
Ce sont aussi les thèmes qui marquent ce premier tome qui interpellent, et donnent une certaine consistance à ce début de Route End. D'une manière générale, ce volume nous questionne sur notre rapport à la mort, ce par des personnages aux réactions différentes. Si Taji semble distant de cette notion puisqu'il en fait son travail, l'inspectrice Igarashi peine à cacher sa détresse, tandis que les collègues du protagoniste font preuve de réactions aussi loufoques que complexes. Face à la mort, phénomène voué à tous nous concerner un jour ou l'autre, le ressenti de chacun est différent, et les réactions pour extérioriser nos peines et nos détresses peuvent être différentes selon les individus. Un sujet qui méritera donc d'être creusé par la suite, mais dont la présence dans ce premier tome interpelle.
Finalement, seul le coup de crayon assez épuré du mangaka pourra rebuter certains potentiels lecteurs. De prime abord, le style de l'auteur peut sembler minimaliste, voire très statique. Pourtant, il demeure très expressif sur certains aspects, notamment en ce qui concerne Taji dont les réactions et faciès sont dépeints avec précision dans ce premier opus. Reste qu'il serait dommage de s'arrêter sur des a priori graphiques puisque le fond de ce début d'intrigue est intéressant, et le cliffhanger de fin de tome suffisamment surprenant et efficace pour qu'on se penche sur la suite.
Du côté de l'édition, Ki-oon nous livre une très bonne copie, notamment en ce qui concerne l'épaisseur du papier, marque de fabrique de l'éditeur.

Critique 1

En ce mois de juin, les éditions Ki-oon nous proposent de découvrir un nouveau polar sombre dans leur catalogue: Route End, toute première série longue du mangaka Kaiji Nakagawa. Ayant débuté sa carrière en 2013, cet auteur a fait ses premières armes sur deux one-shot (la tranche de vie Hoshi ni Negai o, et le polar Remain Bad) pour les magazines Afternoon et good! Afternoon de Kôdansha, sou le nom de Takanori Nakagawa, avant de changer de nom pour la publication à partir de 2017 de Route End chez Shûeisha pour le magazine numérique Shônen Jump+. Bien qu'il s'agisse officiellement d'un shônen, pour la publication française Ki-oon a fait le choix d'intégrer la série dans sa collection seinen, un choix qui se comprend aisément au vu du contenu de cette série publiée dans le même magazine, entre autres, que Fire Punch et Re:Member.

Après le suicide de sa mère quand il était petit, marqué par le fait de ne pas avoir été celui qui pouvait justifier qu'elle reste en vie, Taji Haruno a grandi avec un profond sentiment de colère et de désarroi face à la notion de suicide. La mort l'a marqué dès son plus jeune âge, si bien qu'une fois devenu adulte, et s'est fait embaucher dans une entreprise de nettoyage spécialisé chargée de "laver" les lieux qui ont été marqués par des cadavres en décomposition. Qu'il s'agisse de morts naturelles, de suicides ou de meurtres, les macchabées laissent effectivement des traces insupportables s'ils ne sont pas découverts tout de suite, que ce soit côté visuels ou côté odeurs... Nettoyer et réparer les lieux marqués par les morts, dans la ville de Takasone, tel est donc le quotidien du jeune homme au sein de la petite société Aum, aux côtés de son patron Kôji Tachibana qui semble presque comme un père pour lui, et de ses collègues Yuka et Omi. Un quotidien qui, pourtant, s'apprête à basculer quand on leur confie le nettoyage d'une maison où a sévi "End", un tueur en série aussi précis et minutieux qu'insaisissable, qui a pour spécificité de toujours découper en morceaux ses victimes et d'assembler les parties de façon à écrire le mot "END"... Le nettoyage, d'emblée, ne semble pas du tout comme les autres, pour l'horreur de la scène bien sûr, mais aussi parce que le patron Tachibana lâche à Kôji quelques mots étranges; bientôt, "tout va se terminer", et le jeune homme prendra sa succession à la tête de la société Aum. Puis pendant le nettoyage, un squelette est découvert sous le plancher de la maison... Qu'est-ce ce que cela signifie ? Quelle est l'implication de Tachibana ? Que recherche "End" en commettant ses meurtres et en effectuant une telle mise en scène morbide ? Pour Taji, il ne s'agit que des premières interrogations, dans une affaire qui va prendre une tournure de plus en plus personnelle, au point qu'il décidera, parallèlement à la police et notamment à l'inspectrice Akina Igarashi, de mener sa propre enquête pour dénicher "End"...

Dès les premières pages, avec l'évocation du traumatisme d'enfance vécu par Taji, sa présentation comme un homme assez froid et la découverte d'une des victimes découpées de "End", Kaiji Nakagawa installe efficacement une atmosphère véritablement pesante, froide, qu'il sait mettre en scène dans des angles de vues assez méticuleux, plutôt variés, et parfois même assez ambitieux. D'emblée, on pense volontiers à des thrillers tout aussi macabres comme le film Se7en ou le manga Museum... mais Route End paraît surtout, en arrière-plan, installer quelque chose de déjà plus psychologique, où l'on retient avant tout le rapport à la mort qu'entretiennent plusieurs personnages. On pense bien sûr en premier lieu à Taji lui-même, qui a vu sa mère suicidée quand il était enfant, et qui, depuis, semble surtout travailler dans le nettoyage spécialisé en cadavres comme s'il s'agissait d'une sorte de catharsis. Tout au long du tome, ce rapport étroit de Taji à la mort reviendra assez régulièrement, quelqu'un évoquera même le fait qu'il a sûrement envie de mourir mais que jamais il ne se suicidera... On peut aussi noter les cas de ses deux collègues qui, eux, ont une façon totalement différente d'évacuer leur confrontation quotidienne à la mort. Ou encore le cas d'Akina Igarashi, inspectrice droite qui est elle-même marquée par la mort de son petit frère Akira et qui va prendre de plus en plus d'importance au fil du volume.

Ainsi, on est vraiment curieux de voir comment, à partir de ces liens étroits avec la mort, les personnages et surtout Taji vont se développer au fil de cette enquête particulièrement morbide. Une enquête qui, pour l'instant, enchaîne plutôt bien les points d'ombre: l'implication de Tachibana, le rôle de Taji, la mise en scène spécifique des meurtres, le squelette, le temple à la fin... sans oublier certaines petits observation semant encore plus le doute. Tachibana semble en lien avec le squelette, Wakasa estime que son père méritait de mourir... Alors, peut-être que "End" ne choisit pas ses cibles au hasard et a une raison bien définie d'agir ? Sans oublier l'homme blond que Taji voit traîner près de chez lui, et qui ressemble étrangement à un autre personnage censé être mort... Le récit sait ainsi titiller comme il se doit la curiosité.

Visuellement, la principale lacune de Nakagawa vient du design de ses personnages, assez inégal côté anatomie. En revanche, leur dégaine assez froide colle bien à l'ambiance, et les décors, très présents, jouissent très souvent d'un grand soin, avec pas mal de vues de la ville, de ses rues et de certains endroits (qui, redisons-le, sont bien mis en valeur via certains angles de vue), ainsi qu'un excellente utilisation des trames.

Route End s'offre donc une entrée en matière très intrigante et, surtout, réussie dans l'installation de son atmosphère macabre et dans la promesse d'offrir des personnages assez retors et travaillés, notamment via le lien qu'ils ont avec la mort. Il y a quelques maladresse visuelle, mais c'est un très bon départ pour ce polar.

Papier alliant souplesse et épaisseur, excellente impression, traduction soignée d'Anne-Sophie Thevenon qui est plutôt à l'aise dans ce genre de récit mature... En somme, l'édition française de Ki-oon s'inscrit dans les habituels standards de qualité de l'éditeur.
  

Critique 2


L'éditeur Ki-oon possède déjà dans son catalogue de très nombreux titres sombres de qualité, fantastiques ou non, et leur association avec un auteur tel que Tsutsui y a grandement participé !
Ils continuent donc sur ce même chemin avec un jeune auteur, Kaiji Nagagawa qui pourrait justement se revendiquer de l’héritage de Tsutsui tant quand on lit ce premier tome on retrouve les éléments qui composent la biographie de l'auteur, ainsi Route End trouve en toute logique sa place dans la collection seinen de l'éditeur !
Une nouvelle fois nous allons donc suivre une enquête sombre et poisseuse auprès de personnages torturés ayant bien des choses à cacher


Taji Haruno a connu un profond traumatisme étant enfant, sa mère s'est suicidée alors qu'il n'était âgé que d'une dizaine d'année, et ce qui l'à le plus frappé est qu'il n'était pas une raison suffisante pour cette dernière pour rester en vie. Depuis lors il traîne une certaine fascination pour la mort, accompagnée d'une grande colère, si bien que sa profession le place en permanence en compagnie de la mort puisqu'il est un nettoyeur spécialisé...rien à voir avec notre célèbre Léon, encore que...
Sa tache consiste à nettoyer les appartements qui ont abrité un ou plusieurs morts, en nettoyant le sol, changeant les lames du parquet, supprimant traces et odeurs.
Il est employé par la société Aum dont le patron éprouve une grande estime pour lui à tel point qu'il envisage d'en faire son successeur...
Depuis peu sévit un tueur en série qui découpe ses victimes et écrit le mot "END" avec les morceaux des corps. A priori rien ne relit les victimes... Un jour, le patron de Taji disparait après s'être montré plus qu'énigmatique...est il le tueur? Non puisqu'il sera lui aussi une victime du tueur en série... Son patron semblant cacher un sombre passé, Taji est alors mêlé à l'enquête mené par la jolie inspectrice Akina Igarashi; et là encore un étrange lien unit les deux protagonistes: Taji habite dans l'appartement où le frère de Akina s'est suicidé...


Avec la présentation du personnage principal par son traumatisme, qui le définit plus que tout autre chose, puis rapidement la présentation d'une scène de crime du tueur en série, on comprend immédiatement que nous allons effectivement plonger dans une enquête sombre et morbide, voire carrément très glauque !
Au fil de son récit l'auteur va placer ses pions et multiplier les interrogations, et premier tome oblige, pour l'heure il en soulève bien plus qu'il n'y répond, ainsi plus on avance et plus le mystère s'épaissit; ce qui se présentait au départ comme une "simple" histoire de tueur en série est en fait bien plus complexe et implique de nombreux éléments mystérieux.
Taji se retrouve au centre de tout ça, et son caractère froid et impassible face à la mort lui permette de garder un œil objectif sur les faits!


On se laisse rapidement séduire par le récit de ce jeune auteur qui ménage son suspens et nous propose des personnages vraiment intéressants, travaillés et complexes! Il faut lui reconnaître que le personnage de Taji sort des classiques schémas du genre, et si les personnages ayant subit des traumatismes ne sont pas rares, que le personnage principal lui même souhaite baigner dans cette ambiance macabre, soit lui même attiré par la mort est quelques chose d'assez peu fréquent, ce qui permet d’emblée à la série de se démarquer.
Les autres personnages ne sont pas en reste, à l'image des deux collègues de Taji qui ont une façon bien à eux d'exorciser ce lien avec la mort, mais celle qui ressort est bien évidemment la jeune inspectrice dont on devine rapidement qu'un lien va créer avec notre héros.
Pour le moment ce lien est assez ambigu mais il y a fort à parier que leur relation soit un élément clé de l'intrigue.
D'ailleurs un lien existe déjà entre eux avant même leur rencontre, et ce lien, à l'image du titre se veut morbide puisque Taji habite dans l'appartement du frère de Akina qui s'est suicidé...et pourtant Taji semble apercevoir une silhouette ressemblant à ce même frère qui rode autour de chez lui et l'observe de loin...


Autant d'élément qui immédiatement fascinent et intriguent et contribuent à nous plonger dans ce récit sombre qui recèle évidemment bien des mystères !


Ce lien avec le macabre est clairement un des éléments importants de la série, et on est particulièrement curieux de voir comment l'auteur va continuer à le développer sans sombrer dans les clichés, en continuant à nous fasciner comme il le fait brillamment avec ce premier tome !


Le trait de l'auteur est encore pour l'heure grandement perfectible, les personnages manquent de finesse et de détails, tous les visages étant découpés à l'identique, pourtant il parvient à nous entraîner dans son récit par le biais d'une mise en scène efficace et immersive !


Un premier volume vraiment séduisant pour une série qui s'annonce pleine de mystères. On tient peut être là un jeune héritier à Tsutsui...à voir !


Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Takato

15 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs