Rose Bertin, la couturière fatale Vol.2 - Manga

Rose Bertin, la couturière fatale Vol.2 : Critiques

Keikoku no Shitateya Rose Bertin

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 13 Juin 2024

Deux ans se sont déjà écoulés depuis que Marie-Jeanne Bertin, future Rose Bertin, a quitté sa ville natale d'Abbeville pour faire ses preuves à Paris. Et au fil de ces deux années, il s'est passé pas mal de choses: sa rivale Marie-Jeanne Bécu et devenue Madame du Barry, a intégré la cour de Versailles et est devenue la favorite du roi Louis XVI, tandis que son ami Léonard-Alexis Autié reste un précieux confident et poursuit doucement mais sûrement sa propre ascension en tant que coiffeur. Quant à notre héroïne, en étant à la fois très talentueuse, très appréciée par ses collègues et digne de confiance pour sa cheffe Mademoiselle Pagelle, elle s'est imposée comme la meilleure couturière de la boutique de mode du Trait Galant, à la renommée grandissante.

C'est bien cette renommée qui, bientôt, lui vaut de se voir confier par la gérante de la boutique une mission de la plus grande importance: concevoir la robe de mariage de Louise-Marie Adelaïde de Bourbon-Penthièvre, dite Mademoiselle de Penthièvre, arrière-petite-fille du roi Louis XIV et soeur du défunt Prince de Lamballe. La jeune femme a accepté de s'unir à Louis-Philippe II Joseph, Duc de Chartres, futur Duc d'Orléans, plus grosse fortune de France et opposant politique de la famille royale, alors il va de soi que ce mariage s'annonce comme le plus important de l'année et devrait accroître la réputation du Trait Galant et surtout de Bertin ! Mais encore faut-il que tout se déroule sans encombre, ce qui n'est pas gagné: non seulement Mademoiselle de Penthièvre est une fille très réservée et complexée par son physique éloigné des critères de beauté de l'époque (elle a des tâches de rousseur, a un corps menu avec peu de rondeurs...), mais en plus son futur époux est un véritable coureur de jupons, la rabaissant dans son dos, et dont l'orgueil démesuré fait qu'il ne supporte pas d'être rembarré. Or, en repoussant les avances de cet homme odieux, Bertin a peut-être fait un premier pas vers une série d'épreuves qu'elle compte bien surmonter !

Occupant la majeure partie de ce deuxième volume, la confection de la robe de mariage se révèle en premier lieu très prenante à suivre pour ce que la mangaka nous y montre au sujet de la couture et des talents de Bertin en la matière: Jingetsu Isomi n'est effectivement pas avare en petite informations assez précises sur cet art. Et même si, comme moi, vous n'être pas du tout branché mode, il y a aussi de quoi rester séduit par les épreuves qu'imposent les quelques coups bas de Duc de Chartres, par l'aide que Bertin se décide à réclamer auprès de certaines personnes, par les petites informations sur le Paris de l'époque (l'origine des grands boulevards, etc), par la représentation visuelle du cadre d'alors et des vêtements et autres coiffures, et surtout par l'abord toujours assez féministe que l'autrice propose.

A vrai dire, c'est vraiment ce dernier élément qui nous interpelle le plus, pour plusieurs raisons. D'un côté, les petites informations sur la condition féminine à cette époque sont toujours là. De l'autre côté, Bertin affiche toujours autant de charisme dans sa manière de vouloir, petit à petit, surpasser cette condition et s'émanciper des codes auxquels nombre de ses congénères féminines se plient encore (entre autres, notre héroïne est parfaitement heureuse en restant célibataire). Et à l'arrivée, c'est aussi sa force de caractère qui la pousse à la fois à vouloir donner une petite leçon au Duc de Chartres et à tout faire pour réellement sublimer l'attachante Mademoiselle de Penthièvre, en véhiculant une idée essentielle: l'importance parvenir à s'aimer telle qu'on est.

Cette phase se révèle alors très efficace dans son rendu et dans ses idées, mais aussi dans les avancées que continue de connaître Bertin. Des avancées qui, petit à petit, la rapprochent d'une rencontre historique essentielle, dans une dernière partie de tome très intrigante en vue de la suite, mais sur laquelle nous allons soigneusement éviter d'en dire plus.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction