Riku-Do - La rage aux poings Vol.1 - Actualité manga
Riku-Do - La rage aux poings Vol.1 - Manga

Riku-Do - La rage aux poings Vol.1 : Critiques

Rikudo

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 05 Octobre 2017

Critique 2


Kaze nous sort l'artillerie lourde avec ce titre coup de poing (jeu de mots pourri pour commencer)! 


Les titres s'intéressant à la boxe sont peu nombreux, mais il ne s'agit que de séries cultes comptant un nombre incroyable de tomes: Ashita no Joe et Hajime no Ippo...deux titres aux ambiances bien différentes, mais possédant une énergie digne de ce sport! Ainsi Rikudo s'attaque à des pointures et son jeune auteur dont c'est ici la première série, Toshimitsu Matsubara, doit savoir qu'il n'échappera pas à la comparaison! Et pourtant à première vue ce titre lorgnerait plus vers d'autres influences...


Riku est un jeune garçon vivant avec un père alcoolique et violent qui n'a aucun scrupule à le battre sauvagement. Lorsque ce père indigne se pend à cause d'une dette, Riku boxe le corps pendu sans la moindre émotion! 


Des Yakuzas entrent alors en scène, avec en tête le charismatique Tokorozawa et lorsqu'il découvre la scène son premier réflexe est de donner un cours de boxe au jeune Riku! 


Ce dernier est alors recueilli par sa mère, une junkie vivant sous la coupe d'un dealer qui lui aussi commence à battre Riku! Apeuré le jeune garçon découvre le cadavre d'un autre enfant dans un recoin de l'appartement...par réflexe, il se remémore le cours de Tokorozawa et inflige un violent coup au dealer... 


Une fois à l’hôpital il croise à nouveau le Yakuza qui lui explique que pour se protéger il va devoir devenir fort...le jeune garçon qui se contentait de survivre jusque là va alors avoir un rêve: devenir champion de boxe et remporter le même titre que le yakuza dans sa jeunesse et davantage encore! 


Un long chemin parsemé d’embûches commence alors auprès d'un vieux professeur alcoolique et désabusé! 


Après un tel pitch, force est de constater qu'on met les pieds dans un univers sombre et poisseux, dur et violent! Ainsi si Rikudo se veut être un titre tournant autour de la boxe, il ne sera pas que ça, il traitera aussi de misère et d'ascension sociale, des thématiques qui apparaissent déjà très fortes dans ce premier tome! 


A ce stade du récit il est difficile de dire s'il s'agit juste d'un marche pied pour lancer l'histoire où si l'auteur continuera à développer ces thèmes, mais pour le moment ils sont fortement présents et ajoutent un surplus d’intérêt à ce titre!  


Si les difficultés sociales et l’ascension sont présentes dans Ippo, de ce côté, Rikudo lorgne beaucoup plus vers Ashita no Joe...mais pourtant ce n'est pas forcément à ce titre qu'on va penser en lisant les premiers chapitres! 


Vu la dureté et la violence avec laquelle l'auteur nous plonge dans son univers, un univers froid et insensible, on pense avant tout à Coq de Combat en découvrant ce gamin désabusé qui va trouver le salut dans un sport de combat et la violence, avec des entraînements poussés jusqu'à l’extrême, eux aussi très violent, allant jusqu'à mettre en danger la santé de notre jeune héros, cette volonté de détruire ses adversaires... 


Qu'on le veuille ou non, la découverte d'un gamin vivant dans la crasse, frappant le cadavre pendu de son père, suivi par une mère toxico qui se souci plus de ses doses que de son enfant, un dealer qui tue un gamin et menace de faire de même avec un second...l'entrée en matière est des plus violentes et pourrait tout à fait en rebuter certains! 


Et si tout ceci sert un objectif (celui de l'ascension et de la découverte de la liberté via un sport) l'auteur va avoir tendance à pousser peut-être le bouchon un peu loin, en faire un peu trop! 


Cette introduction suffisait largement pour nous faire prendre en pitié ce jeune garçon et nous faire comprendre sa motivation à devenir fort. Était il nécessaire d'en rajouter avec l’intervention de Yakuzas qui enlèvent une éducatrice et tentent de la violer? Là ça commence à faire beaucoup uniquement pour une introduction! D'autant que l'intervention de  Tokorozawa à ce moment précis, comme par enchantement (mais pourtant tellement prévisible) ressemble à une énorme facilité scénaristique... 


Mais une fois cette première partie passée, nous allons partager le rêve de Riku et le voir peu à peu évoluer. Au sein de l'orphelinat dans lequel il grandit auprès d'une jolie jeune fille (sans que lui ne semble s'intéresser plus que cela à elle), mais aussi et surtout auprès de son vieil entraîneur, un vieil homme ne croyant plus en rien, enseignant dans un club délabré et déserté, mais qui autrefois amena Tokorozawa jusqu'au titre national! 


On s'attache rapidement au personnage de Riku bien qu'il se montre peu expressif, et si dans un premier temps on le prend en pitié au vu de tout ce que l'auteur va lui infliger, on finit par être fasciné par cette force de caractère et cette volonté de toujours se relever!  Tokorozawa se montre charismatique immédiatement et on attend beaucoup de ce personnage (un futur sacrifié façon Hokuto no ken?). A eux deux ils volent la vedette et éclipsent totalement les autres personnages, y compris le vieil entraîneur qui aura à n'en pas douter un rôle majeur pour la suite! 


Pour le moment le côté sportif du titre apparaît au second plan, malgré quelques mises en scènes de combats pour démontrer l'évolution de Rikudo! Ce qui ressort avant tout de ce premier tome c'est justement l'évolution et cette volonté du personnage principal de s'extraire de ce monde sombre et poisseux dans lequel il évolue! 


L'auteur s'en sort donc très bien avec ce premier tome, notamment dans sa mise en scène et ses thématiques qui d'emblée accrochent le lecteur. On lui pardonnera sa tendance à trop en faire dès le départ, au risque de dégoutter certains lecteurs avant même que le titre ne commence réellement et on saluera son trait précis et énergique qui d'une certaine manière pourrait aussi rappeler Coq de combat! 


Une entrée en matière agressive pour un titre plus que prometteur, qui nous vend du lourd dès le départ et qui nous accroche immédiatement! 


Ko technique! 


Critique 1


Le mois de février 2017 accueille l’une des grosses nouveautés seinen de Kazé Manga : Riku-Do. Premier manga de Toshimitsu Matsubara, prépublié dans le Young Jump, le titre se veut à la fois sportif et social, une recette qui n’est pas sans rappeler un certain Ashita no Joe… Les attentes autour de ce titre étaient donc fortes et heureusement, l’auteur nous offre un premier volume annonciateur d’une suite prometteuse.



Le jeune Riku a toujours eu une vie désastreuse. Battu par son père, il boxe le cadavre de ce dernier quand celui-ci s’est pendu, suite à ses dettes contractées auprès de la mafia. Alors recueilli par sa mère, Riku découvre avec effroi qu’elle est soumise à un dealer impitoyable qui n’hésite pas à battre le petit garçon… mais c’est à cet instant précis que le destin du héros va changer. Après avoir appris un coup de boxe auprès de Tokorozawa, un mafieux, Riku va développer un intérêt tout particulier pour la boxe. Plus qu’un sport, celui-ci pourrait lui permettre de briser le cercle infernal qui le maudit depuis son enfance…

Il est assez facile de penser à Ashita no Joe lorsqu’on lit la première partie de ce premier tome de Riku-Do. En effet, outre le sujet sportif qu’est la boxe, de nombreuses similitudes jaillissent dans les premiers chapitres : détresse du héros qui forge un certain caractère social de l’œuvre, protagoniste au talent inné, coach sans scrupules et ancien ivrogne qui n’a pas connu le succès d’un apprenti talentueux depuis des années… Les inspirations de Toshimitsu Matsubara sur son premier titre sont évidentes. Toutefois, si on redoute au départ de trop fortes similitudes entre les deux titres, la lecture nous réconforte dans l’idée que Riku-Do saura emprunter sa propre voix, Joe n’étant qu’une influence.

Là où le premier tome frappe assez fort, c’est dans sa manière de nous faire apprécier Riku, ce petit garçon assez chétif, battu depuis sa naissance par son père, mais qui ne demande qu’à avoir un peu d’amour de ses parents, quitte à être sage comme une image en permanence… Toshimitsu Matsubara nous fait nous attacher en quelques pages au héros, et il le sait au point de nous marquer par quelques premiers passages impitoyables, justifiant que la série soit publiée dans une revue seinen. Rien de gratuit dans cette surenchère du dramatique donc puisque le lecteur se prend dans cesse de compassion pour Riku et comprend tout à fait le traitement que la suite de l’histoire s’apprête à lui octroyer…

La suite du tome se montre alors plus audacieuse tant elle balaie certaines comparaisons que l’on faisait entre le titre et Ashita no Joe, mais aussi le caractère trop dramatique de la première partie. Après l’introduction, Riku-Do prend son envol et entre dans le vif du sujet : la boxe. La pratique est alors traitée comme un sport crédible, un secteur où il n’est pas aisé de se faire sa place et c’est là que le héros devra faire preuve de persévérances sur l’ensemble de la série. Il est pour l’heure difficile de juger la démonstration sportive sur le plan graphique puisque les entraînements dominent ici, et seul un combat très rapide nous est dévoilé. Néanmoins, le trait de Toshimitsu Matsubara est d’ores et déjà dense et plutôt vif, aussi on compte sur lui pour proposer de futurs duels remarquables.

On parlait du caractère social de la série, et celui-ci prend une autre ampleur dès lors que Riku-Do entre dans une seconde étape. Il sera donc question d’ascension dans une société de laissés pour compte pour notre héros, l’action se déroulant dans des quartiers japonais délabrés où règne la mafia. Un contexte impitoyable, voilà ce qui attend Riku, et c’est dans cette optique que le mangaka développe aussi un relationnel qui aura de l’importance sur le héros. Il y a d’abord Naeshiro, la camarade de centre d’éducation qui ne cache pas tellement ses sentiments envers Riku, elle aura même un rôle à jouer dans la manière de présenter la boxe comme un mode de vie et pas simplement un passe-temps. Et bien entendu, le charismatique Tokorozawa se développe en tant que figure presque paternelle, nouant un lien particulier avec Riku tout en cachant quelques mystères, comme sa non-possibilité d’être de nouveau affilié à la boxe…

En somme, ce premier tome s’avère loin d’être simpliste. Bien au contraire, il s’avère écrit habilement et pensé de manière à apporter de nombreux éléments pour prouver que la série en a dans le ventre. Il n’est donc pas étonnant que le manga de Toshimitsu Matsubara ait dépassé la dizaine de tomes au Japon, d’autant plus que le coup de crayon du mangaka est prometteur pour une première série. Oui, Riku-Do a de quoi séduire sur ce simple premier tome, aussi la série parvient déjà à nous rendre impatients quant à la suite de l’histoire.

Côté édition, Kazé propose ici son format seinen habituel. Si on regrette peut-être l’absence de pages couleur et quelques petites coquilles qui s’apparentent surtout à des fautes de frappe, l’édition est sans gros bémol et la traduction d’Arnaud Delage s’avère juste et efficace.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

16.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs