Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 05 Avril 2023
C'est sur un chapitre particulièrement attachant et malin que s'ouvre ce 18e volume, en nous plongeant auprès de Nishikata et Takagi quand ils sont jeunes adultes et ont eu leur fille Chi, le tout faisant bien écho à Karakai Jôzu no (Moto) Takagi-san, spin-off que l'on rêve toujours de voir arriver en France un jour. Sur la base d'une capsule temporelle, Soichiro Yamamoto propose un pari que nos deux personnages principaux s'étaient fait à l'époque du collège, et qui trouve son issue maintenant. Comme quoi, même adultes, les défis sont toujours là, quelque part !
La suite du tome, elle, reprend à première vue l'habituelle recette des chapitres globalement indépendants qui offrent différents nouveaux défis: faire des ombres chinoises, briser un petit interdit de l'école en mangeant un en-cas à l'extérieur sur le chemin pour rentrer chez eux, faire la course aux ingrédients à la supérette... le tout restant bien porté par les deux personnages principaux. D'un côté, Takagi se montre toujours aussi espiègle et craquante avec ses bouilles tour à tour joyeuses, taquines ou indéchiffrables, tout en ayant toujours un don pour lâcher quelques phrases ambiguës ou un peu embarrassantes pour notre héros. Et de l'autre côté, on s'amuse et s'attendrit de voir Nishikata essayer de se faire plus adulte et mature qu'il ne l'est devant Takagi, se décarcasser dans les quelques défis, ou simplement dévoiler encore son bon fond même quand il pourrait gagner un pari, le passage dans la supérette en étant un bel exemple.
Cependant, ce tome en particulier a pour grand mérite de ne pas se cantonner strictement à de nouveaux défis, à de nouvelles taquineries, puisque l'auteur parvient à insuffler bien d'autres choses qui, peut-être plus que jamais, en disent long, de façon subtile, sur la relation entre els deux collégiens, une relation dont on sait qu'elle tournera à la relation de couple grâce au spin-off évoqué plus haut. Y a-t-il toujours besoin de se lancer systématiquement des défis ? Rien n'est moins sûr, quand on voit l'attachante jeune fille vouloir simplement profiter d'une petite escapade avec Nishikata, sans la moindre arrière-pensée taquine cette fois-ci. Et quand Takagi dit à Nishikata de rentrer sans elle car elle doit discuter avec une copine, la réaction du jeune garçon est très parlante quant à la place que Takagi a pris dans son quotidien. Sans parler de la réaction de notre héros en fin de tome face à une vision de Takagi plus jolie que jamais... Enfin, quand il faut faire un croquis d'un endroit que l'on aime dans l'école pour le cours de dessin, le choix du lieu par nos deux personnages principaux est très significatif.
Dans ce 18e volume, aucune lassitude n'est là. Mieux, Yamamoto sait se sortir juste assez de son schéma pour magnifier encore la belle relation qui s'est construite entre nos deux inséparables personnages principaux. Avec la pointe de malice qu'il faut et l'habituel dessin agréable de l'auteur, on reste sur une lecture rafraichissante, légère, mignonne et adorable en tous points.