Professeur Eiji Vol.6 : Critiques

« L’être humain est toujours capable de trouver… une voie pour repartir de zéro. »

Akiko Monden entre davantage dans la relation entre Eiji et son cousin. Hiroshi, toujours surprotégé, prend ici des décisions. Il veut s’engager dans un travail qui lui demandera du temps, mais surtout des nerfs, de la patience, et beaucoup d’investissement personnel. Le métier de psychologue scolaire, surtout au lycée où enseigne Eiji, n’est pas de tout repos. L’on se doute très bien qu’Hiroshi va prendre à cœur les problèmes de chaque élève, et qu’il donnera certainement trop de sa personne. Par conséquent, au lieu d’avoir un seul personnage qui réfléchit et surtout, s’inquiète sur le sort des élèves, en voilà un deuxième. La dose empathie est donc soudainement multipliée par deux, ce qui plaît à certains lecteurs, mais peut en repousser d’autres. En effet, la situation d’Hiroshi est délicate. Etant handicapé moteur, on sent très bien le soin, et l’attention qu’Eiji, mais aussi pratiquement tout le personnel scolaire, lui accordent. On l’écoute plus attentivement qu’un autre, reste à sa disposition ; toutes ces petites choses, qui partent d’une bonne intention, stigmatisent Hiroshi. Tous les lecteurs ne voient probablement pas les choses de cette façon. Mais ce ressenti est assez désagréable, et il nous est alors très déplaisant de lire les passages dans lesquels de tels évènements ont lieu. On peut penser que l’auteure va peut-être travailler sur ce point à un moment ou à un autre, chose qui peut s’avérer très intéressante.
Avec ce sixième tome, la routine qui s’était installée est quelque peu brisée. C’est un point très positif, qui ne peut qu’attirer notre attention sur la relation entre Hiroshi et Eiji, lien qui depuis l’histoire avec Madame Inui, s’est ouvert aux lecteurs. Akiko Monden nous montre là un tableau intéressant, qui pour l’instant se limite à un professeur soucieux des autres, qui porte un poids qui le hante, et à un homme handicapé qui veut devenir indépendant et vivre par lui-même. Malgré le respect profond entre les deux hommes, la rivalité est palpable, des sentiments sont tus, mais ils ne tarderont sans doute pas à apparaître d’un moment à l’autre.