Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 02 Décembre 2021
A la base, Arata Natsume avait pour simple objectif de faire avouer à Shinju Shinagawa l'endroit où elle a enterré la tête du père du jeune Takuto. Mais de fil en aiguille, à force d'un jeu dangereux avec cette présumée meurtrière si difficile à cerner, il s'est retrouvé contrant de la prendre pour épouse... Et c'est dans ces circonstances pour le moins imprévues que s'ouvre enfin le procès en appel de la jeune femme. lors de son procès, Shinju était restée totalement mutique, comme si elle n'espérait que la mort, ce qui avait évidemment joué en sa défaveur. Mais à présent, peut-être nourrie par la présence de son "mari", elle parle enfin, allant jusqu'à clamer son innocence, et affirmant que les meurtres ont été commis par un homme qui la harcelait ! Son air ingénu semble même toucher plusieurs personnes venues assister au procès, au grand dam d'un Arata qui, lui, continue de penser qu'elle est coupable, tant les preuves circonstancielles semblent la désigner comme telle. Cependant, quelque chose chiffonne notre héros: pourquoi exactement Shinju serait-elle devenue une tueuse en série ? Tant qu'il ne le sait pas, il ne pourra pas avancer dans son objectif premier. Et pour cela, il devra sans doute se résoudre à quelque chose qu'il préférait éviter: enquêter plus en profondeur sur le passé de la jeune femme, en allant parler à des personnes qui la connaissaient bien...
Tout un axe de ce 4e volume consiste alors en l'enquête d'Arata pour essayer d'en découvrir plus sur Shinju, dont il sait déjà qu'elle était délaissée et brimée dans son enfance. Mais en allant se renseigner auprès de personnes qui la côtoyaient autrefois, notamment au foyer de l'enfance où elle était, le jeune homme risque fort d'obtenir des indices plus prégnants, indices pointant notamment les fameuses brimades vécue par Shinju enfant, mais aussi ses retards en matière d'éducation, et surtout la question de ses parents, entre un père absent et une mère qui avait une façon bien à elle de s'occuper de sa fille... Cette mère aimait-elle ou détestait-elle Shinju ? Le doute reste permis, Tarô Nogizaka ayant toujours ce don pour jouer sur un certain flou... Et ce flou, précisément, va continuer de faire des merveilles sur Shinju elle-même, tout au long de la suite du tome où le procès reprend ses droits.
Ce procès reste effectivement très bien mené, tant il en ressort une chose: toute l'habituelle ambiguïté de la meurtrière présumée. Cela passe, bien sûr, par le comportement de la jeune femme elle-même: elle serait presque capable, par ses paroles, par sa façon d'être, de toucher et d'attendrir le public, et le lecteur par la même occasion tant elle peut être hypnotique, tour à tour mignonne à croquer et soudainement bien plus flippante... Et si elle s'avérait réellement coupable au bout du compte, ça la rendrait d'autant plus effrayante. Mais c'est aussi à travers Arata que l'on ressent toute l'ambivalence de la captivante jeune femme. Sans cesse, notre héros s'interroge sur elle, la sent tantôt très sincère tantôt plus étrange dans ce qu'elle dit (où est la frontière entre réalité et mensonge avec elle ?), veut montrer sa culpabilité à certains moments alors qu'à d'autres il se dit qu'elle n'est pas la vraie coupable et lui cherche des circonstances atténuantes (ce qu'il n'aurait jamais fait au début de la série... Commencerait-il à réellement s'attacher à elle sans se l'avouer ?)... Sans oublier ces petits moments où Shinju "joue" avec Arata dans la salle, notamment avec le coup de la bague, où là aussi on se demande volontiers où s'arrête exactement sa sincérité.
En somme, le récit reste ici addictif, porté par son ton assez unique, par son héroïne fascinante dans son genre, et par cette manière qu'à Nogizaka de si souvent brouiller les frontières entre vérité et mensonge.
Tout un axe de ce 4e volume consiste alors en l'enquête d'Arata pour essayer d'en découvrir plus sur Shinju, dont il sait déjà qu'elle était délaissée et brimée dans son enfance. Mais en allant se renseigner auprès de personnes qui la côtoyaient autrefois, notamment au foyer de l'enfance où elle était, le jeune homme risque fort d'obtenir des indices plus prégnants, indices pointant notamment les fameuses brimades vécue par Shinju enfant, mais aussi ses retards en matière d'éducation, et surtout la question de ses parents, entre un père absent et une mère qui avait une façon bien à elle de s'occuper de sa fille... Cette mère aimait-elle ou détestait-elle Shinju ? Le doute reste permis, Tarô Nogizaka ayant toujours ce don pour jouer sur un certain flou... Et ce flou, précisément, va continuer de faire des merveilles sur Shinju elle-même, tout au long de la suite du tome où le procès reprend ses droits.
Ce procès reste effectivement très bien mené, tant il en ressort une chose: toute l'habituelle ambiguïté de la meurtrière présumée. Cela passe, bien sûr, par le comportement de la jeune femme elle-même: elle serait presque capable, par ses paroles, par sa façon d'être, de toucher et d'attendrir le public, et le lecteur par la même occasion tant elle peut être hypnotique, tour à tour mignonne à croquer et soudainement bien plus flippante... Et si elle s'avérait réellement coupable au bout du compte, ça la rendrait d'autant plus effrayante. Mais c'est aussi à travers Arata que l'on ressent toute l'ambivalence de la captivante jeune femme. Sans cesse, notre héros s'interroge sur elle, la sent tantôt très sincère tantôt plus étrange dans ce qu'elle dit (où est la frontière entre réalité et mensonge avec elle ?), veut montrer sa culpabilité à certains moments alors qu'à d'autres il se dit qu'elle n'est pas la vraie coupable et lui cherche des circonstances atténuantes (ce qu'il n'aurait jamais fait au début de la série... Commencerait-il à réellement s'attacher à elle sans se l'avouer ?)... Sans oublier ces petits moments où Shinju "joue" avec Arata dans la salle, notamment avec le coup de la bague, où là aussi on se demande volontiers où s'arrête exactement sa sincérité.
En somme, le récit reste ici addictif, porté par son ton assez unique, par son héroïne fascinante dans son genre, et par cette manière qu'à Nogizaka de si souvent brouiller les frontières entre vérité et mensonge.