Ping Pong Vol.1 - Actualité manga
Ping Pong Vol.1 - Manga

Ping Pong Vol.1 : Critiques

Pin pon

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 15 Avril 2014

Smile et Peko ont beau être amis depuis leur plus tendre enfance, être dans le même lycée et dans le même club de ping pong, leur caractère est diamétralement opposé, y compris dans le sport qu'ils pratiquent. Surnommé ironiquement Smile parce qu'il ne sourit jamais, Makoto Tsukimoto est tel la Lune, la "Tsuki" de son nom : silencieux, un peu mélancolique, sans grande ambition sportive et jouant défensif. Peko, de son nom Yutaka Hoshino, a tout d'une star, d'une étoile, d'une "hoshi" : un caractère plus extraverti, un côté "m'as-tu vu", un jeu offensif, et une grande ambition qui le pousse à vouloir devenir le meilleur joueur de ping pong de la planète. Tout lui a toujours réussi... jusqu'au jour où il est amené à affronter Wenga Kon, un redoutable joueur venu de Chine, qui le bat à plate couture sans le laisser prendre un seul point. Et pendant qu'il songe à arrêter le ping pong, c'est son ami Smile qui, contre toute attente, est repéré par le prof Koizumi, un soixantenaire qui devient son entraineur particulier en lui imposant des entraînements intensifs pour révéler son véritable potentiel...

Ainsi se présente Ping Pong, encore à ce jour l'un des mangas les plus populaires de Taiyô Matsumoto, puisqu'après une adaptation en film au début des années 2000, il fait l'objet en cette année 2014 d'une adaptation animée signée Masaaki Yuasa.
Ping Pong parle de... ping pong, mais pas comme le ferait une classique série sportive. Si Matsumoto a toujours aimé les titres sportifs (rappelons qu'avant de devenir mangaka, il envisageait une carrière footballistique mais n'avait apparemment pas suffisamment de talent pour ça), il utilise surtout le sport pour croquer des peintures de vie nuancées et bourrées de symboles. Ici, l'auteur, comme dans certains de ses autres titres (Amer Béton en tête), reprend le concept simple du duo de jeunes héros inséparables, à la fois opposés et complémentaires, qui vont évoluer en même temps, pour un portrait d'adolescence déjà prometteur.

Ainsi, alors que le ping pong semble être toute la vie de Peko, cela n'est apparemment qu'un passe-temps pour Smile... mais en est-il totalement ainsi ? Au fil de ce premier tome, le lecteur comprend, grâce aux autres personnages entourant nos héros (notamment Wenga et Koizumi), que Smile n'est certainement pas moins bon que Peko en ping pong, mais que, inconsciemment, il s'efface face à son ami, manquant de combativité quand il joue contre lui, pour ne pas lui faire de l'ombre. Mais poussé par Koizumi et observé par Wenga, Smile sera sans aucun doute amené à laisser parler son véritable potentiel et, quelque part, à s'affirmer... tout comme Peko, au-delà de se défaite face à Wenga, sera vraisemblablement reboosté en voyant son ami d'enfance. Avec en point de mire le tournoi des lycées et ses quelques figures fortes qui se présentent déjà, Ping Pong s'offre une excellente entrée en matière sur tous les points.

Il faut aussi dire que le récit peut compter sur le travail visuel de Taiyô Matsumoto. Toujours aussi particulier, en première apparence faussement imprécis, le trait du mangaka parvient avec une justesse admirable à capter les gestes et expressions des personnages sur le vif, ce qui les rend très naturels, en plus d'offrir un rendu résolument dynamique aux quelques matchs. Ceux-ci bénéficient également d'un choix judicieux et immersif dans les angles de vue, ceux-ci contribuant beaucoup à l'intensité des affrontements, celui de fin de tome entre Koizumi et Smile étant particulièrement excellent. Signalons aussi l'excellente utilisation des onomatopées, qui, en prenant parfois des allures proches du graffiti, remplissent habilement les cases et accentuent le dynamisme.

Si Ping Pong, au même titre que son auteur, s'est imposé en posant sa propre patte, son propre univers, au point de faire encore parler de lui aujourd'hui, ce n'est pas pour rien. Dès son premier volume, la série captive, combine du sport vivant et des portraits intéressants, pour un résultat qui devrait encore se bonifier par la suite.
 

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs