Piece Vol.6 - Actualité manga
Piece Vol.6 - Manga

Piece Vol.6 : Critiques

Piece

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 25 Juillet 2013

Après avoir brièvement revu Hikaru Narumi à Nagoya, Mizuho, sur la route du retour, reçoit un appel de Yanai qui lui apprend une nouvelle choquante : Hikaru a déjà failli commettre un meurtre. Sur cette révélation percutante, Yanai fait alors à Mizuho le récit de ce qu'il a pu apprendre au sujet de Kôji Sakata et de son passé commun avec les frères Narumi. Quel était le lien exact entre ces trois enfants ?
Au fil d'un premier long flashback, l'heure est venue de découvrir le passé commun des frères Narumi et de Sakata, alors meneur d'une bande de petits voyous. On suit avec beaucoup d'intérêt ce retour en arrière qui permet, entre autres, d'appréhender l'enfance délicate du jeune Sakata, qui vient sans mal expliquer son côté voyou. De même, le lien l'unissant aux frères Narumi est plutôt bien mené, assez nuancé, mais l'on peut regretter l'aspect vraiment too much du rebondissement autour du meurtre qu'a failli commettre Hikaru, de même que la rapidité avec laquelle est présentée son rapprochement avec Sakata : en fait, rien, hormis un attachement non-justifié de Sakata, ne vient réellement expliquer cela.

Au bout du compte, le premier flashback de ce tome vient éclaircir bien des choses, mais n'évite pas certaines facilités et grosses ficelles que l'on ne connaissait pas forcément chez cette mangaka. On reste un peu sur notre faim, bien que le tout permette d'intriguer toujours plus autour des frères Narumi, que ce soit chez le lecteur ou chez Mizuho, cette dernière ayant bien du mal à faire le point sur ces sentiments pour Hikaru malgré les inquiétudes que montre Yanai.

Par la suite, c'est un autre problème qui attend Mizuho : pour tenter de comprendre le lien de Kôji Sakata avec Remi, elle se doit de se réconcilier avec cette dernière, qui lui a brusquement tourné le dos, lassée de n'avoir jamais réussi à nouer une réelle amitié avec elle. Arrive alors le deuxième long flashback du volume... Flashback qui, sur le coup, a un peu de mal à se faire intéressant, car il est amené de façon étonnamment artificielle, n'étant pas vraiment ancré dans le cours du récit, arrivant plutôt un peu comme un cheveu sur la soupe, au gré des tourments de Remi, ce qui marque une pause nette vis à vis de l'intrigue principale.
Entrevus dans le tome précédent, les tourments de Remi se dévoilent enfin pleinement, au fil d'un retour en arrière qui revient sur toute l'enfance et l'adolescence de la demoiselle, de son éducation de petite princesse à ses années de lycée aux côtés de Mizuho, en passant par sa soudaine prise de conscience qu'elle n'est pas au-dessus des autres, loin de là, et qu'elle n'est certainement pas la princesse convoitée par les garçons.
On a tout le loisir d'appréhender une jeune fille complexée depuis des années par un physique qui lui a valu bien des messes-basses, et Hinako Ashihara parvient à aborder le complexe du poids de façon marquante, même s'il manque clairement l'habituelle subtilité de l'auteure, malheureusement. La façon de raconter les choses est un peu grossière, mais ce que l'on saluera, c'est le talent de l'auteure pour toujours dépeindre ses personnages sans les rendre exagérément attachants, larmoyants ou pathétiques. A l'image des autres personnages de la série, Remi reste plutôt distante, froide, pas attachante plus que de raison. Et si certains pourraient se lasser de ce manque d'empathie commun à tous les personnages de la série, cela a le mérite de bien coller à l'ambiance amère voulue par la mangaka, et d'éviter l'habituel pathos.
Ce que l'on pourra regretter un peu aussi, c'est, à l'instar du premier flashback de ce tome, l'aspect un peu too much de certains événements, là où d'habitude Hinako Ashihara parvient à rester plus contenue et plus subtile. C'est surtout le cas des réflexions de Remi sur sa place dans une pièce de théâtre, ou de l'arrivée de Sakata dans sa vie.

Dans ce sixième volume, l'intrigue principale n'avance pas du tout, Hinako Ashihara préférant se focaliser entièrement sur deux longs flashbacks un peu maladroits mais intéressants. A force de fouiller dans le passé, les secrets les mieux gardés et les moins avouables continuent de ressurgir, faisant de Piece une sorte de manga choral où chacun se révèle à tour de rôle. Mais dans les faits, on a connu Hinako Ashihara plus subtile que dans ces deux retours en arrière.

On saluera l'idée de l'auteure d'offrir en début de tome une page récapitulant les grandes lignes de l'histoire et de ce qui a été découvert. Assurément, cela aidera les lecteurs les plus perdus à y voir plus clair.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs