Petite fille aux allumettes (la) Vol.2 - Actualité manga
Petite fille aux allumettes (la) Vol.2 - Manga

Petite fille aux allumettes (la) Vol.2 : Critiques

Macchi Shoujo

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 19 Avril 2017

Au bout d'un premier volume qui tâtonnait un peu mais qui intriguait dans son concept, on attendait avec curiosité de lire le deuxième volume de La Petite Fille aux Allumettes, oeuvre au fil de laquelle Rin, étrange fillette, échange contre un an de vie ses allumettes chimériques à celles et eux qui le souhaitent, lesdits bâtonnets pouvant réaliser leurs chimères, c'est-à-dire ce à quoi ils pensent au moment de les allumer. Fort heureusement, les éditions Komikku ont eu l'excellente idée de sortir le deuxième tome en même temps que le premier, ce dernier ne se suffisant pas à lui-même pour se faire une réelle idée du potentiel de l'oeuvre. Et au bout de ce volume 2, c'est un grand "oui" qui l'emporte.

Pourtant, la recette ne change pas, avec six nouvelles histoires de longueur variable, au fil desquelles la mangaka Sanami Suzuki croque des portrait de l'âme humaine... mais pas uniquement.

Que ce soit à travers un pâtissier souhaitant devenir le meilleur sans efforts ni persévérance, une adolescente préférant se taire et laisser couler les discussions entre filles pour ne pas se brouiller, où une lycéenne trop renfermée rêvant de devenir romancière, l'autrice évoque à nouveau des faiblesses humaines, met en avant des notions telles que le travail, la passion, la franchise ou le renfermement avec un certain talent. Mais là où le premier tome été surtout marqué par des issues peu joyeuses et pessimistes, ici on trouve des notes plus positives, qui rassurent quant au désir de l'artiste de se diversifier.

Mais cette diversification est loin de s'arrêter à cela, et passe par des histoires beaucoup plus inattendues car sortant du cadre humain. On pense ici à l'histoire d'amitié entre un rocher et une campanule, mignonne à souhait et dégageant quelque de beau et paisible, mais aussi à la brève histoire se référençant au conte d'Urashima Tarô, dont l'issue est hilarante ! En plus de varier ses cadres, Suzuki prend alors aussi plaisir à offrir des ambiances plus diversifiées, passant par l'inquiétude, le comique idiot, l'humour noir, le cynisme, le drame, le fantastique horrifique... Le cocktail est ici bien dosé.

Qui plus est, la mangaka en profite pour peaufiner certains éléments, pour préciser certaines choses (évidemment, on ne peut souhaiter avoir des allumettes à l'infini), voire pour confirmer l'esquisse d'un petit fil rouge via la dernière histoire du tome. Premier récit de plus d'un chapitre de la série, cette histoire installe mieux la "concurrente" de Rin, via les investigations d'un magazine de divertissement touchant au surnaturel qui s'intéresse à la légende urbaine de la petite fille aux allumettes. Et tandis que ce récit, en lui-même, réserve quelques surprises bienvenues, Suzuki oppose avec une certaine malice les chimères et les véritables souhaits, tout en évoquant les propres souhaits des deux fillettes.

La variété est aussi de mise visuellement, Suzuki aimant essayer diverses petites choses. Des effets peu assurés dans le contour des cases, comme pendant l'histoire inspirée d'Urashima Tarô. Une forte présence du noir en dehors des cases pendant l'histoire du rocher, comme pour accentuer une atmosphère de conte. Ou encore, dans le chapitre de la romancière, un style qui change selon qu'elle est plongée dans les histoires ou qu'elle revient à sa réalité. A part ça, on retrouve des perspectives intéressantes, des contrastes réussis... sans oublier les designs des petits monstres accompagnant Rin.

Après un premier volume intrigant, la série confirme donc ses qualité avec un deuxième volume où Sanami Suzuki varie mieux les choses et maîtrise mieux ses pages, après un premier tome qui posait surtout l'ensemble. Maintenant que le concept est bien posé et est pleinement lancé, cette espèce de contre moderne aux multiples ambiances a tout pour devenir une excellente lecture.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs