Peste (la) Vol.3 : Critiques

Pesto

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 04 Avril 2022

L'épidémie décime la ville d'Oran. Malgré ses efforts, le docteur Rieux ne peux endiguer cette vague mortelle. Pourtant, c'est aux côtés des citoyens volontaires de la ville qu'il va redoubler de hargne, afin de sauver le plus de vies possible. Alors, quand le nombre de malades commence à chuter et que des personnes parviennent à guérir de la maladie, une lueur d'espoir s'offre enfin à ces individus qui combattent la Peste jour et nuit.

Après la glaçante montée de l'épidémie dépeinte dans le premier volet et la résistance contre la maladie qui s'est mise en marche dans le second opus, la troisième (et avant-dernier) tome de l'adaptation de La Peste par Ryota Kurumado aborde une étape charnière du roman d'Albert Camus. Si les événements précédents semblaient détourner l'intrigue du climat d'horreur des débuts, l'auteur y revient avec une suite qui jongle en permanence entre l'espoir et la désillusion.

Ainsi, malgré tous leurs efforts, les personnages principaux ne peuvent empêcher les morts les plus injustes. Quand bien même quelques symboles positifs pointent le bout de leur nez, l'ambiance globale est particulièrement morose, tandis que le propos sur la futilité du rôle de l'humain prend beaucoup plus de puissance quand est abordé le cas du Père Paneloux. Il n'est donc plus question de se reposer sur un sens divin pour justifier l'épidémie, mais admettre la fatalité d'un monde qui ne nous veut pas toujours du bien. Si ce traitement reste impactant au sein de cette adaptation manga, il gagne en force si on le remet dans le contexte d'époque, celui de la parution du roman d'origine en 1947.

A bien des moments, le lecteur est donc tenté de baisser les bras, à l'instar du protagoniste qu'est Bernard Rieux qui verra de nouvelles vies consumées sous ses yeux, et dans la douleur. Si il est presque légitime de ne pas adhérer à l'esthétique de Ryota Kurumado, tant celui-ci montre une certaine rupture par rapport à l'œuvre adapté, c'est par moment ponctuels que la simplicité du trait met en exergue le climat glaçant du récit, de l'horreur que représente la Peste, ou de la violence qui fait le calvaire des malades avant leur trépas.

Mais au milieu de cette horreur, l'intrigue parvient à se poser et à se pencher sur les personnages, que ce soit pour achever leur développement avant qu'ils succombent, ou bien pour leur donner plus de force en vue de leurs rôles à venir. Les idées d'écriture sont finalement assez simple, d'autant plus que le format ne permet pas forcément de s'attarder sur tous ces segments, mais on ressent quand même la volonté de l'œuvre originale de Camus, celle de faire rebondir ces protagonistes face à la fatalité de La Peste, en opposant la dureté de l'épidémie à leurs dilemmes personnels.

Pour tout ça, malgré un rythme parfois hâtif et une patte graphique qui ne séduira qu'au cas par cas tant le style du mangaka est bien à lui, ce troisième volume de l'adaptation du roman d'Albert Camus offre un bon petit moment de lecture, avec quelques fulgurances, et ouvre la voie à un acte final qui pique notre curiosité. La conclusion sera-t-elle aussi optimiste que ce que cette fin d'opus laisse entendre ? Les lecteurs du roman le savent, et les néophytes auront l'occasion de le découvrir le moment venu.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs