Nosferatu Vol.1 - Manga

Nosferatu Vol.1 : Critiques

Shûmatsu no Nosferatu

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 14 Octobre 2020

Troisième publication française et troisième éditeur différent pour Shinjirô ! Découvert chez Doki-Doki en 2011 avec la série Taboo Tattoo où il avait fini par partir en vrille pour nous offrir une sorte de nanar toutefois bien gratté, l'auteur était ensuite revenu chez Ototo en 2014 pour briller avec son adaptation très réussie de Fate/Zero. A présent, le voici aux éditions Soleil Manga avec sa dernière série en date, Nosferatu (Shûmatsu no Nosferatu en vo), une courte série en 4 tomes qu'il a dessinée en 2018-2019 pour le compte du magazine Young Ace de Kadokawa.

Dans une contrée qui semble s'apparenter à une Europe fictive, une jeune femme se réveille sous des décombres, amnésique, seule, en ayant toutes les difficultés du monde à se mouvoir. Atteignant une église, elle a la surprise de se faire attaquer par le curé qui veut boire son sang, tandis que ses yeux sont devenus noirs ! Sauvée par un prêtre et exorciste de démons nommé Arnolt, elle se retrouve à devoir faire équipe avec lui pour purger les alentours car tous les villageois sont sûrement devenus comme le curé, c'est--à-dire des démons. La jeune femme se remémore alors son nom, Laura, inscrit sur l'épée dont elle doit se servir. Elle se découvre aussi un talent pour le combat, une grande force... mais, surtout, ne tarde pas à comprendre qu'elle a été bernée par Arnolt et qu'elle a en elle un mystérieux pouvoir: celui des Nosferatus, faisant que n'importe quel humain l'approchant finit par devenir fou et par vouloir s'abreuver de son sang. Tout en poursuivant Arnolt qui peut abattre des cités entières sans autre forme de procès, Laura doit tâcher de comprendre sa nature, et progresser seule sans jamais s'approcher des humains qu'elle veut protéger...

Avec Nosferatu, Shinjirô se réapproprie donc le mythe des vampire,s mais le fait d'une manière bien à lui, tout d'abord au fil d'un premier chapitre qui se veut assez surprenant, dès lors que l'on découvre la vraie nature d'Arnolt et, surtout, de Laura, jeune femme prisonnière d'une condition et de pouvoirs qu'elle ne peut contrôler, mais qui souhaite tout de même venir en aide aux victimes de l'homme d'église Arnolt, tandis qu'en toile de fond sont évoqués une ancienne guerre entre humains et nosferatus un siècle auparavant, et le fait que cette guerre risque fort de reprendre très bientôt, notamment sous l'impulsion des actes d'Arnolt et de ses congénères... Laura pourra-t-elle empêcher ça ?

L'idée de base est simple mais intéressante, avec cette héroïne en quelque sorte prise entre deux camps qu'elle pourrait bien finir par empêcher de s'opposer, quand bien même elle est elle-même une nosferatu. Et sur cette base, Shinjirô s'applique alors à offrir un divertissement sombre avec des élans de gore, chose plutôt bien retranscrite par son dessin en lui-même qui, depuis Taboo Tattoo, n'a rien perdu de son dynamisme, de sa densité, de ses encrages assez cools et de ses angles de vue parfois ambitieux. Mais malheureusement, cela ne suffit pas à faire un divertissement vraiment réussi, car tandis que le scénario suit un déroulement plutôt standard avec des premières épreuves (arrivée d'un premier compagnon d'aventure, incursion dans d'autres dangers permettant à l'auteur de revisiter la figure d'Elisabeth Bathory, installation d'ennemis supplémentaires...), Shinjirô peine une nouvelle fois à bien poser sa narration pour vraiment intriguer sur son fil rouge, et il en ressort parfois l'impression qu'il part un peu dans tous les sens. De ce fait, des éléments de background censés être importants (comme le confit passé et présent entre humains/église et nosferatus) sont balancés un peu à la va-vite, et des petites choses prometteuses (comme certains contraintes ou capacités de Laura) donnent l'impression de ne pas servir à grand chose alors qu'elles auraient pu faire le sel de l'oeuvre. Enfin, son dessin a beau être qualitatif, Shinjirô pèche encore dans sa mise en scène de l'action, parfois trop décousue d'une case à l'autre.

Sur ce premier volume, Nosferatu se présente donc comme un petit divertissement de série B éventuellement prenant par moments, mais plutôt lambda et maladroit. reste à voir ce que le mangaka parviendra à développer sur les trois volumes suivants, en espérant que ça se tienne correctement...

Cette chronique ayant été réalisée à partir d'une épreuve numérique non-corrigée fournie par l'éditeur, pas d'avis sur l'édition !
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
11.5 20
Note de la rédaction