Nichijô Vol.1 - Manga

Nichijô Vol.1 : Critiques

Nichijô

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 31 Octobre 2023

Tranche de vie comique signée Keiichi Arawi (dont ce fut la première oeuvre, et qui s'est ensuite spécialisé dans ce registre au fil des années), grandement popularisée à l'international en 2011 via son adaptation animée produite par le prestigieux studio Kyoto Animation et réalisée par le populaire Tatsuya Ishihara (Haruhi Suzumiya, Miss Kobayashi's Dragon Maid, Sound! Euphonium...), le manga Nichijô débarque enfin en France en cette fin octobre grâce aux éditions Noeve Grafx qui ne sont jamais avares en bonnes surprises côté licences (côté rythmes de parution, c'est généralement une autre histoire), pour le plus grand bonheur des fans du genre ! Née en décembre 2006 dans les pages du Monthly Shônen Ace de l'éditeur Kadokawa Shoten, cette oeuvre a égayé le quotidien du lectorat de ce magazine jusqu'à son dernier chapitre en décembre 2015, pour un total initial de 10 tomes. Du moins, jusqu'à ce que l'auteur annonce le retour de sa série, toujours dans le Monthly Shônen Ace, à partir du 26 octobre 2021 pour de nouveaux chapitres inédits, ceux-ci ayant donné lieu à un 11e volume paru au Japon en décembre 2022. Les aventures lycéennes des truculents personnages de l'oeuvre ne semblent donc pas encore prêtes à s'arrêter !

Nichijô nous plonge tout simplement dans le quotidien de différent(e)s lycéennes et lycéens et parfois de leur entourage (corps enseignant, famille...), avec déjà son lot de choses tout à fait classiques: les cours, les devoirs, les examens de fin de trimestre, les préparatifs de la fête culturelle... Rien que de la routine, normalement. On dit bien "normalement". Car dans ce lycée-là, la routine est souvent un petit peu particulière, voire totalement. Parmi ces adolescents, Mio Naganohara a beau être totalement ordinaire, elle en pince quand même pour Sasahara, un garçon qui se la joue à fond en tant que prestigieux fils aîné de sa famille (même si c'est une famille d'agriculteurs), au grand dam de Misato Tachibana qui intervient toujours pour le remettre à sa place de façon... spéciale. Yûko "Yukko" Aioi, elle, est aussi énergique que cancre, là où son amie Mai Minakami est tête de classe et peu (très, très peu) bavarde mais toujours maîtresse dans l'art d'anticiper certaines frasques de sa camarade. Quant à Nano Shinonome, il s'agit juste d'une androïde faisant tout pour se faire passer pour une humaine, même si tout le monde l'a déjà grillée (faut qu'avec une grosse clé-papillon dans le dos...).

En les suivant au jour le jour, on a l'occasion de les voir se confronter, à leur manière, à diverses épreuves du quotidien, à l'image d'une Yukko enchaînant les plans foireux pour ne pas aller aux examens de fin de trimestre (spoil, ça ne marchera pas), ou d'une Mio essayant de récupérer auprès de cette dernière un cahier compromettant. Mais les choses ne se limitent pas au cadre du lycée, comme en témoigne une "fête des daifukus" locale pas spécialement réjouissante (et soutenue par un chef beaucoup trop sérieux quand il s'agit de daifukus). Et surtout, elles ne se limitent pas aux élèves, en nous proposant aussi de découvrir certains adultes un peu spéciaux eux aussi: la prof du laboratoire de robotique qui s'amuse toujours à modifier le corps de Nano pour lui donner des fonctions bizarres (avoir un fusil à haricots et un bâtonnet de poisson à l'intérieur des bras, c'est pas très pratique), Mademoiselle Sakurai la conseillère principale d'éducation qui a un peu trop tendance à s'effacer et s'écraser, le proviseur qui a certes un humour totalement ringard mais qui excelle comme pas deux dans l'art de faire des german suplex à des cerfs...

Au vu des lignes précédentes, mais aussi de la jaquette où vous ne devriez pas avoir trop de mal à trouver un "petit" truc insolite, vous aurez sans doute déjà compris dans quelle catégorie joue Nichijô. Si, de par son concept et son style graphique assez rond, simple et ultra expressif avec ses bouilles souvent caricaturales, l'oeuvre s'inscrit dans une certaine veine de comédies lycéennes à la Azumanga Daioh (d'ailleurs, le duo Yukko/Mei rappelle un peu, dans une certaine mesure, le binôme Tomo/Yomi - avec une pointe de Sakaki - d'Azumanga), Nichijô prend une voie plus absurde, jonglant entre du comique de situation assez efficace, des doses d'absurde, voire certaines scènes délicieusement ubuesques.

Si l'on aime ce style de comédie, c'est plutôt du bonheur, car concrètement Arawi s'applique à rythmer correctement chacune de ses situations, au fil des chapitres très courts et la plupart du temps assez indépendants. On attend juste que la galerie de personnages impose un peu plus ses spécificités, mais déjà l'oeuvre trouve tranquillement ses marques en faisant facilement sourire voire rire plus d'une fois, ce qui n'annonce que du bon pour une suite destinée à monter en puissance plus d'une fois (c'est un connaisseur de l'anime qui parle).

Côté édition, la copie proposée par Noeve est très convaincante. Derrière une jaquette fidèle à l'originale japonaise, ponctuée d'un vernis sélectif et dotée d'un logo-titre bien trouvé avec ces cornes de cerf sur le H, on a droit à un papier souple et assez opaque permettant une bonne qualité d'impression, à quatre premières pages en couleurs sur papier glacé, à un lettrage très propre du Studio Charon, et à une traduction dans l'ensemble très efficace de la part de Rodolphe Gicquel.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.25 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs