Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 07 Janvier 2025
Auteur actif exclusivement dans le hentai depuis une douzaine d'années à l'heure où ces lignes sont écrites, Arakure (aussi appelé Arakureta Monotachi) a avant tout bâti sa réputation sur un style d'histoires en particulier: les récits immoraux d'adultères, qui impliquent très souvent des femmes mariées voire des mères de famille. C'est donc, fort logiquement, avec un ouvrage pleinement ancré dans ce registre que les éditions Dynamite, via leur collection Seiko, nous proposent de découvrir pour la première fois en France cet artiste depuis le mois de juillet dernier.
De son nom original "Soshite Hitozuma wa Netorareta" (littéralement "Et la femme mariée a trompé", difficile de faire plus clair sur le contenu) , My NTR Wife est l'un des ouvrages les plus récents de la carrière de l'auteur, puisqu'il est sorti en 2022 chez l'éditeur Core Magazine. Riche d'un peu plus de 180 pages, le recueil compile trois histoires d'adultère ayant chacune une saveur différente.
Dans la première histoire qui dure 36 pages, Shinomiya, une employée de bureau mariée, prend sur elle, peut-être un peu trop, toute la responsabilité d'une erreur qui risque d'avoir de lourdes conséquences sur l'entreprise. Pour réparer sa faute, il lui faut aller s'excuser platement auprès du client touché par l'erreur, le hic dans tout ça étant qu'elle est accompagnée pour ça d'un supérieur aussi talentueux dans son domaine qu'imbuvable avec les femmes, qu'il ne voit que comme des choses bonnes à lui vider les c*uill**. Profitant de la détresse de Shinomiya, celui-ci la manipule psychologiquement pour la pousser d'abord à dormir à l'hôtel avec lui, avant que les choses n'aillent plus loin...
Dans la deuxième histoire, elle aussi riche de 36 pages, on découvre Shizuka, une mère de famille profitant d'un séjour en bord de mer avec son mari et son petit garçon. Inconsciente de ses charmes, elle ne se rend pas compte que, dans son maillot de bain, elle a vite fait de faire tourner les yeux lubriques de tous les hommes de la plage, ceux-ci restant aussi subjugués que désireux en scrutant ses formes vertigineuses. Et elle a encore moins conscience que, parmi tous ces admirateurs plus ou moins libidineux, il y en a un qui semble prêt à tout pour profiter de ce corps dingue, ne serait-ce qu'une nuit, et même si sa famille est à proximité...
Enfin, la troisième histoire est la plus longue puisque, avec son total de quatre chapitres, elle s'étire sur 108 pages. Ici, tout commence par une rencontre entre la douce Tôka et un jeune homme se jetant à l'eau pour sauver son chapeau envolé. Ce premier contact est digne d'une romance à l'eau de rose, et la suite l'est tout autant: c'est le coup de foudre, tous deux finissent au lit puis, dès lors, entretiennent sur le long terme une relation pleine de bienveillance et d'amour pur, les deux tourtereaux prenant aussi soin de penser à leur avenir commun, par exemple en veillant à ne pas avoir d'enfant avant d'être sûrs d'être assez stables financièrement. Seulement, malgré toute la tendresse entre eux, une certaine routine finit inévitablement par s'installer, y compris au lit où les ébats deviennent moins satisfaisants pour Tôka, son chéri n'ayant plus la fougue de leur rencontre. Alors quand le destin veut qu'elle rencontre dans les mêmes circonstances qu'autrefois un autre homme, et que celui-ci s'avère bien plus entreprenant et bien mieux membré que son époux, notre héroïne risque fortement de se laisse aller à la faute...
Quand on est un minimum habitué aux récits de NTR à base de femmes mariées, ce recueil n'a absolument rien pour surprendre: dans le déroulement, tout est convenu, y compris au niveau de certains gimmicks visant à renforcer l'immoralité des situations. Ainsi aura-t-on droit, entre autres, à de grands classiques comme le coup de fil du mari en plein acte d'adultère de son épouse, au sexe à proximité de l'époux et du fiston, à la découverte de la tromperie par le mari qui ne se doutait de rien, aux promesses brisées (celle de ne pas tomber enceinte trop tôt en tête)... sans oublier le fait que les deux premiers récits sont basés sur des viols où les héroïnes vont très vite ressentir un plaisir culpabilisant.
Ainsi, pour profiter de la lecture, mieux vaut être un grand fan de NTR et ne pas être lassé par les ficelles habituelles. Et pour ça, My NTR Wife peut quand même compter sur deux qualités, à commencer par la longueur de ses récits qui est supérieure voire très supérieure à la moyenne: ainsi, Arakure a plutôt bien le loisir d'amener et de développer ses situations, quand bien même on se dit que ça aurait aussi pu lui permettre d'apporter une plus grande variété dans les pratiques coquines, car dans chaque cas (et plus encore dans la dernière histoire puisqu'elle est plus longue) on a vite fait le tour, car les scènes de sexe se résument sensiblement aux mêmes choses. Quant à l'autre point qui devrait satisfaire le plus gros du public-cible, il s'agit du trait en lui-même de l'auteur: malgré le manque de diversité dans les pratiques, dans les angles de vue et dans les positions, et même si certains expressions faciales donnent l'air de merlans frits aux héroïnes, il faut avouer qu'Arakure a pour lui un dessin étonnamment doux pour ce genre de titre, tout en douceur et en volupté, et offrant facilement du charme aux courbes généralement très généreuses et aux petites rondeurs des héroïnes.
A l'arrivée, on a un là un recueil qui fait le job, sans plus. Les histoires ne montrent aucune originalité, Arakure campe sur les poncifs du genre NTR, mais globalement il le fait suffisamment bien: My NTR Wife devrait ainsi satisfaire assez son public de niche.
Côté édition, bien que le prix de 14,50€ reste très élevé par rapport à la concurrence (d'autant plus qu'il n'y a aucune page en couleurs ici), l'éditeur propose un travail soigné: le papier est à la fois bien blanc, assez épais et bien opaque, l'impression est correcte, le lettrage est assez propre, les onomatopées ont bien été sous-titrées, et la traduction du Studio Makma est assez claire.