Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 05 Mars 2024
Pauvre gosse ayant malgré lui un trésor impérial dans son corps et suscitant alors de bien sinistres convoitises, le petit Ranmaru a été temporairement recueilli par Fuzuki et son acolyte Hakuro. L'enfant semble donc, pour le moment, plutôt en sécurité, d'autant plus que Fuzuki a réussi à sceller l'énergie maléfique et à renforcer la barrière de protection du château, ce qui devrait empêcher d'autres détenteurs de trésors de les poursuivre dans l'immédiat... Mais, et si le danger pouvait aussi venir de l'intérieur-même de la capitale ? Hakuro reste effectivement méfiant envers Fuzuki en personne, qui affirme que Ranmaru n'est qu'un pion pour lui et qu'il le tuera si nécessaire une fois le moment venu. Et surtout, dès lors qu'ils sont convoqués par la cours impériale, les trois garçons vont devoir faire face à ces sujets qui détestent profondément Fuzuki...
L'affrontement contraint de nos héros contre les sujets de la cour est assurément l'élément central de ce volume, puisqu'il va en découler pas mal de choses, à commencer par un rendu de l'action assez convaincant: même si Sakura Fujimoto se contente de quelques coups rapides dans une mise en scène jouant surtout sur des grandes cases, son dessin épais et assez précis apporte un peps suffisant à l'ensemble. Mais au-delà de ça, ce sont aussi nos héros eux-mêmes qui y gagnent un peu plus. D'un côté, on a l'occasion de voir le regard haineux que les gens de la cour portent sur Fuzuki, puis quels sont les véritables liens de ce dernier avec l'Empereur, ce qui explique facilement pourquoi il lui reste si fidèle. De l'autre côté, un certain focus est également accordé à Hakuro, à ses capacités, aux circonstances de sa rencontre avec Fuzuki et de la façon dont il s'est mis à son service, et à sa condition d'ayakashi à moitié humain et animal qui pourrait provoquer des dégâts s'il venait à se transformer... Si cela devait arriver un jour, Fuzuki serait-il apte à lui faire face et à la tuer ?
Ainsi, même si ses approfondissements sont souvent très rapides et brefs car lâchés dans le feu de l'action, Fujimoto entretient soigneusement les rapports particuliers entres ses personnages principaux, pour l'instant alliés mais qui pourraient devenir adversaires un jour ou l'autre. Mais au-delà de ces relations, bien d'autres interrogations plus amples apparaissent ou se consolident, principalement via Fuzuki. Que sont réellement les ayakashi, vu que les trésors impériaux semblent pouvoir leur accorder des pouvoirs ? Comment les trésors ont-ils pu être si facilement dérobés alors qu'il y avait la barrière et qu'il devait y avoir toute une armée ? Que faisaient les onmyôji de la capitale pendant ce temps ? Y aurait-il un traître au sein de la cour ? Et à partir de là, Fuzuki fait-il bien de restituer les trésors à la capitale ?
A l'arrivée, même si elle va parfois vite en besogne, Sakura Fujimoto consolide assez bien les bases de son petit univers, et amène suffisamment d'interrogations et d'enjeux amples et plus personnels, tout ceci donnant très facilement envie de découvrir la suite.