Mimizuku et le roi de la nuit Vol.3 : Critiques

Mimizuku to Yoru no ô

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 26 Juin 2023

Persuadés que Mimizuku était l'esclave du roi des démons habitant dans la forêt, les chevaliers du royaume de Red-Ark ont organisé une expédition punitive pour sauver la fillette et enfin vaincre celui qu'ils considèrent comme leur ennemi. Surprenamment, alors que Fukurô aurait sans doute pu les battre facilement, il s'est laissé capturer, en permettant ainsi à Mimizuku de rejoindre le monde des humains, mais non sans apposer sur le front de la petite fille un symbole d'amnésie, pour retenir tous ses souvenirs de son horrible passé des esclaves, mais aussi ceux de son quotidien avec lui dans la forêt. Débarrassée de ses souvenirs traumatisants mais aussi de ceux qui auraient pu la rattacher encore au roi de la nuit, Mimizuku goûte enfin à un quotidien heureux, choyée par les habitants qui la traitent comme une petite princesse, le tout sous l'oeil bienveillant d'Andy et de son épouse. Pendant ce temps, notre jeune héroïne ignore totalement que Fukurô, désormais prisonnier du roi, subit petit à petit un traitement de momification devant, à terme, permettre au souverain de récupérer ses pouvoirs...

Une bonne partie de ce tome continue de nous faire suivre le nouveau quotidien de Mimizuku, et chaque instant a de quoi toucher quand on pense à ce que cette enfant a vécu comme atrocités à l'époque où elle était esclave et quand on la voit désormais capable de sourire et de montrer du goût pour la vie en toute innocence. Cela, on le ressent notamment à travers sa rencontre avec le prince Claudius, avec qui elle entame une amitié riche de sens: alors que ce garçon, pour qui sa mère est morte en accouchant et qui est né handicapé des deux jambes, sent sur ses épaules le poids de l'inutilité (il se sent coupable du décès de sa mère alors que dans le fond il n'y peut rien, son père le roi ne s'est jamais senti capable de présenter au peuple cet enfant infirme qui a "provoqué" le décès de la reine...) et nous rappelle notre héroïne à l'époque où elle pensait qu'elle n'aurait jamais dû naître, Mimizuku arrive naturellement à le faire sortir un peu de sa torpeur en montrant quelque chose qu'elle n'avait pas avant: un amour pour le monde qui l'entoure, pour l'extérieur, pour les gens qui l'aiment et qu'elle aime en retour. Qu'il semble alors loin, le temps où la petite fille souhaitait tragiquement mourir !

Mais vous vous doutez bien que ces moments de bonheur presque insouciants ne peuvent pas durer, au vu des circonstances dans lesquelles ils sont nés. D'un côté, impossible de ne pas penser au sort qui semble attendre Fukurô, et de ne pas se questionner sur ce que le roi compte faire de ses pouvoirs (là-dessus, de gros indices sont donnés). De l'autre côté, la question des souvenirs enfouis de Mimizuku est omniprésente: tandis qu'elle-même a quelques petites bribes de souvenirs qui l'assaillent parfois, Andy et d'autres décident de tenter de lever le sceau sur son front en le pensant entièrement néfaste... jusqu'à nous laisser sur une dernière ligne droite forcément plus mouvementée.

Mimizuku et le Roi de la Nuit est une série qui ne cesse de gagner en intensité et en émotion au fil de son avancée, et ça continue dans ce tome. L'oeuvre a su particulièrement bien se développer et aborder ses sujets pour nous offrir un récit tour à tour cruel et attachant autour de la poignante petite Mimizuku. On attendra désormais avec impatience le dernier tome, en espérant qu'il conclura comme il se doit les choses.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.75 20
Note de la rédaction