Mes cent contes mortels Vol.2 : Critiques

Petit garçon qui était proche du suicide, Yûma s'est laissé prendre au jeu des cent contes, au bout duquel il paraît qu'un fantôme apparaîtra une fois que les cent angoissantes histoires auront été présentées par ses soins. Ainsi, jour après jour, depuis sa chambre, il continue de narrer à un mystérieux interlocuteur (s'agit-il du lecteur lui-même ? Y a-t-il vraiment quelqu'un face à lui ?) chacun de ces étranges récits aux allures de légende urbaine...

La légende d'un homme mort demandant l'heure de façon trop insistante, la fermeture d'un confiserie à cause de jeunes voleurs, un homme trop attaché à son foyer idéal, une déléguée de classe continuant de dire bonjour le matin alors qu'elle est récemment morte, un encombrant reflet dans le miroir, un enfant maltraité par sa mère...

Voici quelques exemples du programme de cette nouvelle salve de dix histoires pour lesquelles Anji Matono ne change pas d'un milligramme sa recette installée dans le premier volume. Et bien que la brièveté des récits reste parfois légèrement handicapante pour profiter pleinement de certaines situations, le fait est que l'autrice sait à nouveau partir de situations tantôt très anodines tantôt d'emblée plus bouleversantes pour jouer sur différents types d'angoisse, allant de l'incursion du surnaturel et de l'inexplicable à une horreur venant des humains eux-mêmes, en passant par une exploitation de certaines dérives de société.

En conséquence de cette variété, c'est aussi le travail graphique de la mangaka qui reste diversifié pour bien s'adapter à chaque histoire: Matono surfe sans mal entre des ambiances angoissantes, suffocantes et où l'horreur est plus suggérée qu'autre chose, et des phases où l'aspect horrifique est plus direct voire un peu gore et violente, le tout avec toujours ce qu'il faut de bonnes petites trouvailles en termes de designs et de cadrages.

La lecture se suit alors tout seule, reste plaisante dans sa catégorie, d'autant que la mangaka sait soigneusement maintenir toute notre curiosité et notre inquiétude concernant le cadre de vie de son jeune héros, les petits indices de ce côté-là ne laissant rien présager de bien joyeux...