Maison du soleil (la) Vol.6 : Critiques

La décision de Daiki est prise: il va bientôt revenir habiter avec son grand frère Hiro, ce qui ne peut que combler de joie ce dernier. Dans le même temps, cette décision renforce le choix de Mao d'aller vivre seule, mais pour ça, encore faut-il qu'elle obtienne l'autorisation de son père... Et Hiro dans tout ça, que pense-t-il réellement du désir de Mao de quitter sa maison ?

Avant tout, la mangaka Taamo reste très appliquée dès qu'il s'agit d'aborder un peu plus en profondeur ses personnages, à commencer ici par Daiki dès le début du volume, où l'on découvre un peu plus ce qu'il pense réellement de son amie d'enfance Mao, qu'il taquinait beaucoup. On peut dire qu'entre l'époque où il était petit et aujourd'hui où il est adolescent, le jeune garçon n'a pas beaucoup changé niveau caractère, avec toujours cette tendance à cacher ce qu'il ressent derrière un comportement pas forcément aimable! Mais le passage, bref et clair, permet de bien cerner ce qu'il a réellement au fond de lui, et on sent alors arriver encore un peu plus d'enjeux amoureux dans la série. Taamo n'oublie pas non plus d'aborder tout doucement les tourments de ses autres personnages: Oda et Chii-chan qui tentent de rester naturels, mais ont bien du mal à se faire face depuis la déclaration rejetée de la jeune fille, Sugiyama tourmentée par son mensonge... Les choses sont loin de se limiter aux considérations sentimentales, avec notamment l'intégration de Daiki dans son nouveau lycée où il fait la connaissance d’amis de Mao, la première rencontre entre Hiro et Chii-chan, la discussion qui s'en suit entre Chihiro et Mao... et, surtout, la question du retour de Mao dans la maison familiale le temps d'une nuit, sur demande de sa belle-mère... Mais que pensera son père de ce bref retour, et de sa demande pour vivre seule ? Et pendant ce temps, que ressentira Hiro en se retrouvant pour la première fois seul chez lui depuis longtemps ? Il risque fort de se rendre compte que, mine de rien, Mao a imprégné toute la demeure de sa présence... On constate dans la série un soin toujours aussi évident de Taamo sur la difficulté qu'ont certains personnages d'exprimer clairement ce qu'ils ont au fond d'eux-mêmes, que ce soit de l'amour, des sentiments familiaux, de l'inquiétude... La maison du soleil continue de briller sur ce point, grâce à la douceur du ton adopté par la mangaka, et à des dialogues très souvent ben ciselés et naturels. Sur ce dernier point, il faut donc à nouveau saluer l'excellente traduction de Claire Olivier, qui trouve très souvent le bon ton.

Mine de rien, derrière la narration appliquée, douce, et assez paisible de Taamo, il se passe pas mal de petites avancées dans ce volume, et celles-ci paraissent très naturelles, et toujours portées par le soin accordé aux personnages.