Lanterne de Nyx (la) Vol.1 - Actualité manga
Lanterne de Nyx (la) Vol.1 - Manga

Lanterne de Nyx (la) Vol.1 : Critiques

Nyukusu no Kakutô

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 08 Mars 2019

Kan Takahama est une mangaka de plus en plus publiée en France, et est devenue une autrice fétiche des éditions Glénat qui ont publié Le Dernier Envol du Papillon et Tokyo, Amour et Libertés, deux one-shot ayant pour point commun de se dérouler dans un Japon des XIXe et XXe siècles, époque où le pays ouvrait ses frontières, à l'Europe notamment. La Lanterne de Nyx, plus longue série de la mangaka aujourd'hui avec ses six tomes, s'inscrit dans cette lignée, et il était donc tout naturel de le retrouver aux éditions Glénat. Au Japon, la série a été publiée entre 2015 et 2018 dans le magazine Comic Ran des éditions Leedsha.

Elevée par son oncle et sa tante suite au décès de son père, Miyo ne sait pas quoi faire de ses dix doigts et peine à trouver un travail. Sa tante décide alors de la présenter à l'échoppe de Momotoshi, marchand excentrique qui parcourt le monde, et qui s'est spécialisé dans le commerce de produits occidentaux, qui ont de plus en plus le vent en poupe. Fraîchement revenu de l'Exposition Universelle qui se tient à Paris, Momotoshi est vite intrigué par Miyo et sa capacité de voir l'ancien et le futur propriétaire de tout objet en le touchant. Pour Miyo, jusque ici ignorante, c'est un voyage vers les connaissance et les cultures occidentales, inconnues pour elles jusqu'à présent, qui commence.

Ces derniers temps, on connaissait surtout Kan Takahama pour ses one-shots, particulièrement fascinants d'ailleurs. Ainsi, la découvrir sur une série bien plus longue a de quoi susciter la joie, tant le style de l'autrice méritait une œuvre plus dense. Alors, voir que l'artiste a une nouvelle fois choisi le Japon pré ère moderne comme cadre de son récit a de quoi enthousiasmer, tant sa manière de croquer cette époque ont su charmer, et constituait même sa marque de fabrique ces derniers temps. Ce même si l'autrice a récemment publié Le Goût d'Emma, titre très différent où elle n'officiait qu'en tant que dessinatrice, mais qui confirmait son amour pour la culture occidentale, et notamment française.

Chose un peu inhabituelle chez la mangaka, La Lanterne de Nyx apporte un brin de fantastique avec son héroïne, Miyo, dotée du pouvoir de voir les différents propriétaires, passés et futurs, d'un objet en le touchant. Pourtant, cette mécanique est utilisée avec une légèreté assez surprenante et ne prend jamais le pas sur l'entièreté du récit. Elle sert de justification pour l'embauche de Miyo dans la boutique de Momotoshi, et n'est utilisée qu'à quelques moments précis, pour les besoins de l'intrigue. La vocation de La Lanterne de Nyx, d'après ce premier tome, est plutôt de présenter l'époque du XIXe siècle et des avancées occidentales à travers les yeux de l'attachante héroïne, fascinée par les babioles que peut ramener son patron de ses voyages. Ce premier volume est une véritable invitation au voyage, mais un voyage vers le passé, dans le but de découvrir des aspects culturels des Temps Modernes. Ainsi, chaque chapitre apporte ses explications et ses petites trouvailles qui vont façonner le quotidien de la boutique. Et pour mieux appréhender le tout, Kan Takahama a la bonne idée de garnir ses pages d'entre-deux chapitres de nouvelles explications... C'est une chose sûre : La Lanterne de Nyx est à conseiller aux curieux en plus des amateurs du style de l'autrice, la lecture donnant aussi l'envie d'être curieux, à l'instar de la pétillante Miyo.

Mais ce premier opus sait aussi être particulièrement complet, aussi il serait faux de le résumer à un simple guide de découvertes. Ce qui est important dans le récit, comme dans les autres one-shot de l'autrice, c'est bien les personnages. Ainsi, à travers ce quotidien dans l'atelier de Momotoshi, c'est une véritable chronique de vie des quelques figures principales qui est décrit. Chacun est amené à progresser et à se découvrir lui-même, tandis que le lecteur découvre lui aussi, en même temps que Miyo les secrets que peuvent cacher ces protagonistes. Et la formule fonctionne, tant chacun se révèle attachant. Difficile de ne pas être pris par la bonne humeur de la boutique de Momotoshi, l'excentrique commerçant étant d'ailleurs une sdes figures les plus captivantes de ce premier tome, de par son juste équilibre entre personnage à part entière et être humain que Miyo va chercher à découvrir.
Aussi, on ne peut que trop conseiller d'avoir lu Le Dernier Envol du Papillon avant de s'attaquer à Les Lanternes de Nyx, tant les deux récits sont intimement liés. Ce premier tome apporte quelques réponses quant à la fin douce-amère du one-shot, tout en plaçant l'une des héroïnes sous le projecteur, en la présentant désormais adulte. En plus d'être surprenante, cette approche confirme bel et bien que Kan Takahama voue un attachement fort et sincère envers ses personnages... ce dont on ne doutait pas vu la qualité de ses récits et l'immersion qu'elle proposait.

Évidemment, le style visuel de la mangaka reste un plaisir à retrouver. Kan Takaham a toujours cette patte particulière basée sur des personnages visuellement chaleureux, et des jeux d'ombres qui donnent une vrais profondeur à chaque case. Le style se prête d'autant plus au contexte d'époque, de par son allure de fresque historique.

L'édition proposée par Glénat est, elle aussi, une excellente surprise. Histoire de rejoindre Le Dernier Envol du Papillon et Tokyo, Amour et Libertés, La Lanterne de Nyx a droit à un semi-grand format. Le tout est garni de quelques pages couleur, d'un papier de qualité tout à fait correcte, et d'une traduction bien vivante signée Yohan Leclerc. Le prix de l'ouvrage, un peu plus d'une dizaine d'euros, est donc parfaitement justifié, ne serait-ce pour la taille du format.

Sans grande surprise, le nouveau Kan Takahama est une excellente lecture ! L'immersion dans ce Japon de XIXe siècle est une nouvelle fois réussi, et la côté découverte de la culture occidentale d'époque charmant de par le ton du récit et le quotidien chaleureux des différents personnages. Un excellent départ, donc, si bien qu'on a déjà hâte de retrouver Miyo, Momotoshi et leurs compagnons sur cinq tomes supplémentaires.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs