Laissée pour Comte Vol.1 : Critiques

Migawari Hakushaku no Bôken

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 15 Novembre 2011

Sous un joli jeu de mot pour le titre, un petit shojo des plus classiques nous attend. Classique, mais pas forcément déjà vu, lassant ou décevant. Mais place à l'histoire ! A Saint Gervais, Mireille est une jeune fille de seize ans. Elle est dynamique, un peu trop parfois, enjouée et toujours habitée d’une détermination à toute épreuve. Elle a d’ailleurs décidé de décrocher le premier prix de sa ville, pour récompenser son don pour la boulangerie ! Enfin, surtout le don de sa mère avec qui elle vit seule, puisqu’elle-même n’est pas capable de faire un pain sans le rendre ... immangeable. Elle se croit pourtant investie d’un grand talent, mais rien à faire, ce n’est pas à la boulangerie que cette jolie jeune fille est destinée. Un jour, alors que sa mère s’absente, un beau garçon vient la trouver, et l’enlever sans sommation. Pour la trainer de force, et endormie, dans la demeure des Bernhart, la famille adoptive de son frère jumeau Fréderick qui est alors élevé au rang de noble. En effet, sa mère n’a pu gérer ces deux enfants et Fred est parti habiter ici ... chez son père. Parce que le duc de Bernhart est en réalité son véritable père, qui aurait menti à la jolie boulangère pour les préserver du malheur. La jeune fille apprend ça de front, mais ce n’est pas tout ! Un bouleversement en amenant un autre, Mireille va devoir remplacer Fred, qui a fugué avec la fiancée du prince. Pas vraiment malin, d’autant qu’elle doit maintenant passer pour son jumeau et s’ils se ressemblent de physique maintenant que ses cheveux sont coupés, il en est autrement du caractère !

Voilà la jeune fille devenue un comte amnésique de retour à la cour. On suit doucement ses pérégrinations, rencontrant peu à peu les différents personnages du manga -entre beaux gosses aux mœurs douteuses et princesses folles à lier, il y a de quoi s’occuper- et appréhendant son nouveau monde. Les désillusions sur l’aristocratie ne tardent pas à pleuvoir, mais heureusement elle a Richard, le bras droit de son frère qui l’aide à préserver son secret et la protège coûte que coûte. Ce premier volume est à la fois un moment de découverte et d’action, et il met également en place, à la fin du tome, une petite intrigue qui permet de nous pousser vers la suite. Rien n’est lent, et les rebondissements s’enchainent avec une rapidité agréable et plaisante. Mireille se retrouve dans des situations désopilantes, pas vraiment réalistes mais le ton humoristique est réussi. Des caractères trempés, une imagination certaine de la part de l’auteur et quelques clins d’œil aux clichés du genre, que demander de plus ? On s’amuse beaucoup de voir ses hésitations, mais son caractère n’est pas dénué d’intérêt non plus puisqu’elle s’impose parfois, se désespère d’un tel relâchement par rapport à l’idéal qu’elle se faisait une joie de côtoyer. On se prend à s’attacher à elle, tout comme on rigole bien de son père. Pour l’instant, les ficelles sont un peu grosses pour réussir vraiment le pari de nous séduire totalement mais il faut admettre que le potentiel est là ! Espérons jusque que les idées de fin de tome seront bien développées, avec pertinence, et tout devrait bien se passer pour ce petit shojo qui, sous ses airs un peu facile, nous fait passer un bon moment de fraicheur et de rigolade.

L’environnement aristocratique a un autre avantage que celui de nous amuser : les costumes. On se prélasse au milieu de jeunes gens avec des froufrous, des écussons brodés, des dentelles, des motifs variés ... Un vrai bonheur pour les yeux, surtout que le trait de l’auteur est de qualité. Typiquement féminin et ancré dans la rondeur et la beauté du shojo, tous les personnages masculins ressemblent à des jeunes filles mais leurs beautés sont bien différenciées ce qui nous permet de savoir aisément qui est qui. Les visages ne sont pas trop pointus, tout comme les yeux ne sont pas trop grands et c’est un trait assez neutre quoique classique qui parvient à nous séduire par sa simplicité. Les décors et trames d’effet ne sont pas oubliés, pour notre plus grand plaisir ! De plus, la dynamique de la mise en page nous permet de rester alerte tout au long de la lecture, avec différents plans sur les personnages, ce qui change un peu des gros plans sur les visages. Bref, graphiquement on ne relève aucun défaut à part celui d’être un peu trop « bisounours » et donc un peu plat, bien que les émotions passent merveilleusement bien, jusqu’aux sourires crispés de Mireille qui découvre le monde. L’édition de Soleil laisse quelques coquilles dans la traduction, mais les pages couleurs au début et la typographie du titre sont autant de bonnes surprises. Une introduction un peu plus appréciée qu’on ne le pensait pour ce premier opus, qui reste dynamique tout en s’orientant totalement shojo.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs