Labyrinthe de Morphee (Le) : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 08 Avril 2009


Après God save the Queen, Michiru Saéba continue son voyage initiatique en compagnie de Roidy, son compagnon de route. Cette fois ci, c’est en partant sur les traces d’Akira, sa fiancée décédée, que Michiru arrive dans une drôle de ville, totalement indépendante. L’île St Jacques, fortement inspirée de notre Mont St Michel, abrite en effet de curieux mystères qu’Akira avait voulu élucider. A peine accueillis par les maîtres de l’île que les voilà suspectés d’un meurtre sanglant. Non sans rappeler le précédent one shot né de la collaboration d’Hiroshi Mori et de Yuka Suzuki, Le labyrinthe de Morphée démarre donc par une enquête, finalement relevée d’un parcours philosophique intriguant.

« Le corps n’est qu’une boîte qui aide l’âme à s’exprimer. »

Ici, le but est d’en apprendre plus à propos de Michiru, mais surtout de s’enfoncer dans les méandres de l’union mystérieuse d’un corps et d’une âme : Qu’est ce que vivre, une machine est elle vivante ? C’est principalement les questions que pose ce manga, après avoir longuement parlé de la mort et de Dieu dans le précédent manga des co-auteurs. Cependant, ce thème principal n’est pas, comme dans God save the Queen, relevé de pistes complémentaires, et l’analyse, si elle est plus profonde qu’auparavant, fait double emploi avec le premier tome des adaptations des romans de Mori. Peu d’originalité dans le scénario, celui déçoit légèrement. On en attendait beaucoup plus, et surtout on déplore cette fin précipitée, où les révélations et explications tombent sans logique et sans se soucier des précédents temps morts. Cela nous amène à regretter l’instabilité du scénario, malgré les intéressantes pistes de réflexion.

« Si tu es en vie … C’est que quelqu’un souhaite te voir, toi et ton corps. Etre en vie, c’est jeter un sort aux autres. »

L’intérêt du Labyrinthe de Morphée réside dans la complexité du personnage de Michiru, mais également dans l’évolution permanente de Roidy. Les wokalons évoluent au contact du personnage principal, qui lui considère Roidy comme un soutient indispensable. De plus, le dessin de Yuka s’est nettement amélioré, ce qui constitue une réelle source de satisfaction. On voit que les personnages principaux sont devenus familiers, leurs visages exprimant bien plus d’émotions que dans God save the Queen. Hiroshi Mori le dit lui-même, la dessinatrice accorde de plus en plus de soin à tous les protagonistes, mettant un point d’honneur à leur conférer plus de relief dans les visages. De plus, le style graphique de Yuka met toujours autant en valeur l’univers de Mori. Finalement, le Labyrinthe de Morphée n’est pas un titre indispensable, mais il est agréable à lire lorsque l’on a aimé plongé dans le voyage philosophique de God save the Queen. Si l’alternance subtile entre les passions et la platitude y est moins réussie, il reste un climat étrange et propre à cet univers. Un complément à ce dernier, un peu moins noir et moins convaincant, mais dans la même lignée.

« Il n’y a qu’à toi que je peux tout dire … Tu veux bien écouter mon secret ? »


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs