Kurosagi - Livraison de cadavres Vol.15 : Critiques

Trois nouvelles missions attendent les membres du Kurosagi : déterminer qui est une vieille dame amnésique retrouvée sur des ruines, mener l'enquête sur la légende d'un motard sans tête semant la zizanie entre des gangs, et faire échouer un plan visant à semer le chaos dans une zone touchée par une catastrophe nucléaire.

Avec ses légendes de village de la première histoire, ce mythe du cavalier sans tête dans la deuxième, et les méfaits d'une secte dans la troisième, Eiji Ôtsuka sait encore et toujours trouver les bonnes idées, celles qui ont de quoi faire frémir un peu. Mais il ne s'arrête pas là : tandis que certains passages sont l'occasion de revoir de visages connus (le trio aux robots), d'autres flirtent à nouveau sur les questions d'actualité, entre le problème de vieillissement de la population japonaise (première mission) et le drame nucléaire de la région de Fukushima (troisième histoire).

Mais au-delà de ces idées, qu'y a-t-il , à vrai dire, pas grand-chose. Car si Ôtsuka ne manque pas d'idées, généralement il ne les exploite qu'en surface, et a de plus en plus tendance à se reposer sur des éléments acquis : l'apparition en début de tome d'éléments dont on devine d'avance l'utilité qu'ils auront sur la suite de la mission. Par exemple, Numata tient un blog ? On sait d'avance que ça servira vite fait dans la mission en cours, sans aller vraiment plus loin. On a alors une impression de rebondissements un peu trop faciles de résolutions trop superficielles... Il y a bien quelques brèves informations sur le passé de Numata, mais elles sont plus comiques qu'autre chose. Reste l'utilisation de syndromes intéressants (le syndrome de Cotard, le syndrome du savant), et surtout certains éléments de la dernière histoire du tome : entre Sasaki qui en fait une affaire personnelle et la conclusion qu'elle est obligée d'admettre à l'issue de cette mission, on peut espérer plus de richesse dès le prochain volume.

Un peu courtes, n'allant pas toujours au bout de leurs idées, mais restant plaisantes grâce au travail de découpage et au trait du dessinateur, les histoires de Kurosagi se suivent... et on tendance à se ressembler un peu depuis quelque temps. Heureusement que la fin de volume est là pour titiller la curiosité.