Kasane - La voleuse de visage Vol.1 - Actualité manga
Kasane - La voleuse de visage Vol.1 - Manga

Kasane - La voleuse de visage Vol.1 : Critiques

Kasane

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 02 Mars 2016

Critique 1


Contrairement à sa mère défunte qui était une actrice aussi belle qu’envoûtante, la petite Kasane a hérité d’un visage repoussant, immonde, faisant fuir son entourage et faisant d’elle le souffre-douleur de ses camarades de classe. Mais la mère de Kasane a laissé un présent à sa fille, un rouge à lèvres qui pourra la sauver lorsque la vie lui sera trop insupportable… Kasane découvre qu’en embrassant quelqu’un avec ce rouge à lèvres, elle peut s’emparer du visage de sa victime en lui cédant le sien. La vie de la jeune fille peut changer du tout au tout, se laissera-t-elle tenter par le pouvoir de cette arme qui peut s’avérer aussi bien une bénédiction qu’une malédiction ?

Kasane est la première œuvre de la mangaka Daruma Matsuura, seinen prépublié dans l’Evening de l’éditeur Kôdansha toujours en cours à l’heure actuelle avec sept volumes pour le moment au Japon. Le titre a été particulièrement bien accueilli dans son pays d’origine, si bien qu’il a été nominé pour le Taishô Awards et le prix du manga Kôdansha de 2015. Rien d’étonnant donc à ce que les éditeurs français se soient penchés sur ce succès et pour un titre particulier et envoûtant, qui d’autre que Ki-oon pouvait s’enrichir de cette œuvre ?

Sur ce simple premier tome, Daruma Matsuura nous montre déjà que son œuvre n’est pas singulière. On ressent cet effet par la couverture et celui-ci se confirme tout au long de la lecture : Kasane est un récit à l’atmosphère à la fois envoûtante, mais aussi oppressante d’une certaine manière. Le destin de l’héroïne, tel qu’il nous est présenté ici, est dépeint dans une atmosphère peu optimiste tandis que le synopsis pouvait laisser croire à un traitement plus lisse de l’intrigue. Pour l’heure, Kasane peut se traduire par la recherche du bonheur pour une petite fille brimée par son physique. D’ailleurs, le dessin de l’auteure est explicite à ce sujet et l’héroïne du titre présente un faciès difforme. On devine alors aisément toute la psychologie du personnage ainsi que l’entièreté de son vécu, ce qui nous permet de mieux nous immiscer en elle et comprendre ses choix lorsqu’elle découvre les pouvoirs du rouge à lèvres de sa mère. A travers différentes histoires qui font évoluer le scénario dans le temps, les péripéties de Kasane ne se limitent pas à l’obtention de nouveaux visages et ciblent surtout l’introspection d’une jeune fille qui n’a jamais eu droit au bonheur et qui souffre de ses rapports avec autrui, qu’ils soient de bons amis ou des personnes malveillantes. En tant que lecteurs, on souhaite une issue favorable pour la jeune fille dans par l’atmosphère particulière servie par la dessinatrice, difficile d’imaginer que la vie nouvelle de Kasane sera aussi simple. Le titre mise donc énormément sur son héroïne qui, malgré tous les choix qu’elle peut faire dans ce simple premier opus, s’attire notre sympathie. Daruma Matsuura joue brillamment avec la faculté du lecteur de s’attacher à un personnage brimé pour nous faire accepter toutes les directions de Kasane qui ne sont pas forcément pacifiques.

Toute cette atmosphère est aussi due à ceux qui entourent la protagoniste tant l’auteure dote ces individus d’une aura négative tôt ou tard, même pour les plus sympathiques d’entre eux. Là aussi, le coup de crayon de l’artiste joue énormément et si le design des personnages apparaît classique au premier coup d’œil, on finit par remarquer l’aisance de la mangaka pour créer des faciès inquiétants et des figures globalement synonymes du monde obscur qui entoure Kasane.

On ne peut pas non plus mettre de côté l’intrigue globale qui se créer sur ce premier volume puisque le rouge à lèvres que la mère de Kasane a légué à sa fille est voué à propulser sa destinée. Les premières pistes narratives autour du mystère de cette arme de séduction sont vite lancées et se trouvent confirmées au fil des pages. De nombreux points d’ombre marquent alors l’intrigue, allant de pair avec l’ambiance, et aboutissent surtout à nos propres questionnements sur ce que va devenir l’héroïne au fil de la série et de quelle manière elle va utiliser le fameux rouge à lèvres pour modeler son existence. A cette simple idée, on attendra la suite de la série avec une certaine impatience.

Pour son nouveau seinen, Ki-oon propose une édition d’excellente facture. On note d’abord la traduction sans faille de Sébastien Ludmann, mais on apprécie aussi la présence de pages couleur et l’utilisation d’un papier mat pour la couverture, ce qui convient bien mieux à l’illustration de l’auteure pour sa jaquette.

Kasane démarre alors d’excellente manière grâce à un premier tome fascinant et à l’ambiance particulière, nous plongeant dans le quotidien d’une héroïne qui sait autant s’attirer notre sympathie que nous inquiéter. L’introduction étant terminée, on a hâte de découvrir l’évolution de la série et de son personnage central qui n’a rien d’un protagoniste ordinaire.


Critique 2


A coté de son catalogue shonen fournit et de qualité, l'éditeur Ki-oon semble se spécialiser dans les seinens angoissants et malsains, les titres possédant une ambiance forte, ce qui est sans nul doute le cas de Kasane, série encore en cours au Japon avec actuellement sept tomes d'une auteure encore inconnue chez nous : Matsuura Daruma.

Kasane est une enfant rejetée par tous. Pourtant fille d'une magnifique actrice, décédée dans sa jeunesse, la jeune fille est hideuse ce qui entraîne à son encontre moqueries et violences, de véritables persécutions. S'il y a pourtant bien une chose dont elle a hérité de sa mère c’est son talent d'actrice, mais du fait de son physique, personne ne souhaite lui confier de rôle important.
Pourtant un jour, dans le but de l'humilier ses « camarades » de classe lui attribuent le rôle de Cendrillon, rôle principal de la pièce de son école… Et malgré l'aspect dubitatif des spectateurs, force est de constater qu'ils sont éblouis par son jeu. Jalouse, une de ses camarades de classe décide de prendre sa place… Kasane se rappelle alors les mots de sa mère : si elle devait être triste et perdue un jour, elle pourrait utiliser un rouge à lèvres que sa mère cachait… Ce faisant, et après l'avoir embrassé, Kasane vole l'apparence de celle qui l'humiliait jusque là… Peut-être le début d'une nouvelle vie...mais il va falloir en payer le prix !

Dés la départ, la couverture de ce premier tome se montre intrigante : avons-nous affaire à un shojo ? Pourtant il se dégage immédiatement un sentiment de malaise et cela se confirmera dès les premières pages.
En effet, le titre s'ouvre sur la souffrance de la pauvre Kasane, cible de toutes les humiliations de se classe, perpétuellement rejetée, personne n'ose croire qu'elle est la fille d'une si belle actrice.
Et l'auteure n'est pas tendre avec son héroïne, on ressent immédiatement la violence de ce qu'elle subit, elle en fait une pauvre créature pathétique, isolée, qui pourtant n'a pas un mauvais fond, elle ne rêve pas de vengeance, elle souhaiterait juste avoir une vie normale.
L'auteure joue sur le mystère dans un premier temps, refusant de nous dévoiler le visage de Kasane, cette dernière étant systématiquement cachée par ses cheveux ou de profil, ou encore dans l'ombre...il faudra attendre un peu avant d'avoir un aperçu de son physique disgracieux.
Et c'est par ce biais que l'auteure va contribuer à installer un sentiment de malaise...immédiatement on sent qu'on vient de pénétrer dans un univers sombre et malsain, on sait que la lecture sera parfois difficile, cachant bien des mystères, un univers fantastique, presque horrifique, et on ne peut qu'aimer ça !
Et il ne faudra pas attendre longtemps pour basculer dans l'horreur, puisque la première fois que Kasane va voler un visage se fera dans la violence, avec des conséquences funestes et macabres. Le malaise est clairement installé !
A partir de là, Kasane va passer du statut de victime à celui de bourreau, et malgré toute la pitié qu'on peut éprouver pour elle, et même si on comprend (voir qu'on cautionne) ses actes, le malaise sera pourtant installé, et on devine alors que l'escalade approche, que d'un geste accidentel, elle va basculer vers un geste prémédité, réfléchi, et que la cruauté se fera de plus en plus présente…

Alors que le lecteur va apprendre des choses sur la vie de Kasane, notamment auprès de sa tante (on y retrouve un petit côté Cendrillon), de son côté, Kasane va apprendre des choses sur sa mère et sur l'étrange pouvoir du rouge à lèvres.
Ce premier tome plante habilement le décor et parvient à séduire le lecteur qui sera plus que curieux d'en apprendre davantage sur les mystères qui entourent l'héroïne et sa mère, sur sa carrière et sur le secret de la naissance de Kasane (comment peut-elle être aussi laide avec une mère aussi belle).

Malgré l'aspect fascinant qui se dégage déjà de ce premier tome, il n'est pas exempt de défaut. A commencer par le trait de l'auteur. S'il s'avère séduisant et plutôt réussi, c'est au niveau des personnages que cela pêche. En effet toutes les belles femmes (et donc victimes potentielles de Kasane) ont le même visage, difficile de dissocier l'une de l'autre si ce n'est par la coiffure.
Ensuite on ne peut s’empêcher de se dire que l'auteur en fait trop par rapport au visage de son personnage principal. Ne pouvait-elle pas la faire laide sans qu'elle ait une tête de Kappa ? Une bouche inhumaine, des yeux qui le sont tout autant…à moins que l’auteur ne rajoute une dimension fantastique, ce physique est assez inapproprié, même s'il contribue à renforcer le sentiment de malaise (qui fait penser aux films d'horreur japonais dont ils ont le secret).
Vient ensuite un léger problème de narration. La première victime de Kasane est une enfant qui meurt dans l'indifférence générale. Personne n'en parle, personne ne semble s'en soucier, ce fait passe à la trappe aussitôt après avoir lieu…
On espère sincèrement que l'auteur fera attention à ne pas tomber dans le « too much ».

A côté de ça, l'édition de Ki-oon est comme à leur habitude, remarquable. Pas la moindre coquille, une adaptation impeccable, quelques notes explicatives… De l'excellent travail !

Un premier tome vraiment intrigant qui promet de belles choses pour la suite, si l'auteur réussit à conserver cette ambiance sans en faire trop !


Critique 3


Kasane est la fille de Sukeyo Fuchi, une grande et belle actrice décédée il y a peu. En toute logique, Kasane devrait être tout aussi jolie que sa mère. Cependant, ce n’est pas le cas. Elle se trouve être très laide, tellement qu’elle se fait persécuter par ses camarades de classe. Pourtant, la petite fille se trouve être tout aussi douée que sa mère pour ce qui est de son jeu d’acteur. Mais qui pourrait lui laisser sa chance lorsque son visage est aussi horrible à regarder ? Dans le désespoir et la solitude les plus profonds, la petite fille se rappelle de certaines paroles de sa mère : « Si par malheur, un jour, tu te retrouvais seule au monde et que tu te sentais vraiment très triste... Dans le tiroir de ma coiffeuse, tu trouveras un rouge à lèvres... ».

« Ne serait-ce que pendant ton sommeil, je veux être toi ! »

En ce début d’année 2016, Ki-oon nous propose son nouveau seinen dont les mystérieuses et magnifiques couvertures nous intriguent déjà. Le titre de ‘Kasane - la voleuse de visage’ se veut déjà plus ou moins explicite sur son contenu. Pour le reste, on ne pourrait savoir pour le moment comment cette intrigue sera exactement exploitée. Il ne nous reste dès lors plus qu’à lire ce premier opus pour pouvoir émettre par la suite un avis. 

Dès les premières pages, Kasane nous intriguera et nous troublera durant toute sa lecture. L’atmosphère sera d’emblée sombre et cruelle. Le premier tome de l’œuvre se subdivisera en trois étapes. La première, c’est lorsque la petite fille est encore très jeune. C’est l’époque où elle découvrira l’existence et la première utilité de l’étrange rouge à lèvres de sa mère. La deuxième sera l’époque où Kasane aura quelque peu grandi. C’est durant cette période qu’elle fera la connaissance de sa première et sincère amie, caractérisée par une grande beauté et une grande gentillesse. Enfin, la dernière nous sera révélée en partie. C’est à ce moment-là que la pauvre orpheline aura ses premiers contacts avec le milieu des acteurs professionnels. Tout du long, on aura de cesse d’être curieux de la route sur laquelle nous mènera Daruma Matsuura. Une route sombre, énigmatique, qui n’en est encore qu’à ses prémisses.

Au fur et à mesure de la trame, on en apprend davantage sur le caractère et sur les souffrances intérieures de Kasane ainsi que sur le réel usage du rouge à lèvres, indéfiniment relié à la mémoire et à l’identité de Sukeyo Fuchi. Kasane est hantée par le fantôme de sa mère se voulant à la fois une porte de sortie et à la fois une véritable malédiction en devenir. Tandis que le temps s’écoule, Kasane évolue, se complexifie. Elle est de plus en plus tentée par la drogue nommée « beauté », mais, en même temps de cela, jamais elle n’aura été aussi humaine. Car, oui, cette affreuse fille a avant tout un très bon fond. Cependant, la nature avilissante de l’homme amène Kasane sur le côté obscur de la vie. Pourra-t-elle résister à l’appel du désir et de l’enfer ? Seule elle détient les clés de ce savoir. Pourra-t-elle éviter le même parcours de vie que sa mère ?

Daruma Matsuura pose intelligemment la base de son récit en disséminant à des moments déterminés certaines révélations importantes. Le chemin que prendra Kasane dépendra d’elle et de ce qu’il se passera dans les prochains tomes à venir. Pour le moment, il est difficile de savoir quelle route empruntera Kasane, mais il semble que l’auteure maitrise son sujet et son récit. Elle sera sans aucun doute amenée à nous surprendre.

Concernant l’édition, Ki-oon nous offre comme d’habitude un travail impeccable, tant au niveau de la traduction que de l’édition en elle-même.

Pour ce qui est du dessin, Daruma Matsuura possède un trait particulier, mais dénué d’irrégularité. Il ne faut pas oublier que le design du personnage de Kasane est fait exprès (sinon comment on pourrait dire qu’elle est hideuse). Pour le reste, la mangaka a un dessin efficace sans être exceptionnel mais déjà expérimenté et précis. Néanmoins, vu les splendides couvertures qu’elle nous sort, il est certain que l’auteure possède un trait plein de potentiel.

En somme, Kasane a toutes les qualités pour devenir une œuvre de premier ordre. Néanmoins, pour l’instant, la série doit encore confirmer nos premières bonnes impressions. On verra bien quel visage nous réservera le second opus à venir.


Critique 3 : L'avis du chroniqueur
titali

16 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs