Innocent - Rouge Vol.8 - Manga

Innocent - Rouge Vol.8 : Critiques

Innocent Rouge

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 22 Avril 2020

21 janvier 1793: l'ancien roi Louis XVI, désormais simplement appelé Louis Capet, s'apprête à être exécuté, et se dirige avec une certaine forme de dignité et de luminosité vers l'échafaud où sa tête tombera sous la lame d'une machine inventée quelques mois auparavant la guillotine, celle-là même qui, les années suivantes, provoquera la mort de milliers de personnes. Mais comment une telle machine a-t-elle pu voir le jour ? La mort de l'ancien roi de France ne sera pas encore pour ce volume, celui-ci voyant Shinichi Sakamoto revenir une poignée de mois en arrière, aux origines de la machine de mort...

Ce 8e opus d'Innocent Rouge s'ouvre donc sur un retour sur l'élaboration de la guillotine, sa conception, ses tests de lames sur des cadavres... pour un résultat faisant évidemment quelque peu froid dans le dos quand on pense à toutes les morts que provoquera la machine les années suivantes, mais au travers de laquelle Charles-Henri espère notamment pouvoir enfin "adoucir" l'image de famille maudite qui pèse sur lui et sur les Sanson... mais cela-sera-t-il réellement possible ? La réponse pourrait surtout se dessiner à travers le cas d'un autre homme ayant une place centrale dans la dernière partie du volume: Gabriel Sanson, le fils cadet de Charles-Henri, qui se doit d'être présent aux exécutions pour y tenir son rôle, mais qui ne se fait décidément pas à la voie toute tracée de sa famille, au point qu'il se demande pourquoi il est né Sanson. Le poids, l'héritage familial est lourd pour lui, mais au contraire d'une Marie-Josèphe qui a tâché de s'en extirper, lui semble prendre une autre voie, plus tragique, dès lors qu'arrive sur l'échafaud l'une de ses connaissances. A travers le cas de Gabriel, mais aussi celui d'un simple civil lors de l'exécution de Collot, Sakamoto met bien en exergue tout le poids qu'implique le fait d'ôter ainsi la vie, chose à laquelle Charles-Henri a appris à s'habituer... mais le pourra-t-il encore à l'issue de ce tome ?

Mais les événements racontés ici ne sont pas intéressants uniquement pour ça. Bien sûr, ils conservent une part historique forte dans l'abord rapide mais suffisant de certaines choses comme la naissance de la guillotine, les massacres de septembre 1792 ou la percée de Danton. Mais il y a aussi la manière dont le mangaka en profite pour poursuivre des sortes de métaphores faisant écho à notre époque: on pense à l'élan homosexuel de Gabriel en toute fin de volume, où, à travers Zero, enfant ressemblant à une fille mais dont on ne connaît en réalité pas le sexe, à la bêtise de juger les gens sur leur genre/apparence.

Sakamoto nous offre alors ici un volume assez riche et captivant, que ses qualités graphiques pures soutiennent à merveille.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs