Innocent - Rouge Vol.7 - Actualité manga
Innocent - Rouge Vol.7 - Manga

Innocent - Rouge Vol.7 : Critiques

Innocent Rouge

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 21 Avril 2020

L'affaire du collier n'a pas eu les conséquences espérées par Marie-Josèphe, mais qu'à cela ne tienne: quelque temps plus tard, une nouvelle opportunité se présente avec le cas d'Olivier Louschart, le fils de Mathurin Louschart, maréchal-ferrant de Versailles, et partisan de l'égalité qui se retrouve accusé de parricide et doit être exécuté par le supplice de la roue. L'entente entre Charles-Henri et Marie-Josèphe semble à présent au beau fixe, mais la seconde fille de Sanson a toujours en elle des desseins de révolte et de liberté, qu'elle semble projeter sur le mystérieux nourrisson masqué qu'elle promène avec elle jusque sur l'échafaud afin de lui offrir son "baptême du sang". Aussi, quand, face à l'atrocité des mutilations subies par Olivier, le peuple avide de justice finit par se rebeller pour empêcher l'exécution, l'heure est peut-être enfin venue pour Marie-Josèphe de s'échapper définitivement des attentes qu'on a toujours placées en elle... quitte à ce que le sang finisse encore par couler.

Ce n'est pas nouveau, mais une nouvelle fois c'est bien Marie-Josèphe qui perce le plus les pages, cette femme avide de liberté et de révolte s'extirpant bel et bien des affres de sa famille et restant passionnante à suivre tout au long du volume. Sa relation avec Charles-Henri et avec ses autres frères prend alors encore une nouvelle tournure, l'affrontement mortel devient possiblement fratricide, et en filigranes on reste tout aussi intéressé par la place que la deuxième fille des Sanson veut offrir au nourrisson, que ce soit dans sa manière de l'éduquer, dans le nom assez symbolique qu'elle lui donne, ou dans l'interprétation du masque de fer que Shinichi Sakamoto entame.

Marie-Josèphe suit donc alors son propre chemin au fil de ce volume qui finit par couvrir quelques années... quitte à passer très vite au-dessus de plusieurs moments importants de la Révolution française, un point plutôt surprenant. Néanmoins, jusqu'à la prise de la Bastille, le mangaka s'applique vite et bien, avec une certaine clarté, à évoquer certaines grandes lignes essentielles ayant abouti à la révolution: les états généraux où noblesse et clergé campaient brutalement sur leurs positions en bafouant le tiers-état, les manigances du Comte d'Artois, l'impact qu'ont pu avoir des figures comme La Fayette et bien d'autres, la présence d'un Napoléon Bonaparte alors jeune soldat arrivé de Corse, l'émergence du club breton ayant abouti plus tard au club jacobin... Ca va très vite, mais on cerne l'essentiel, et il n'y a plus qu'à attendre de voir quelle orientation l'auteur va offrir à son récit après être entré de cette manière dans cette période si historique et violente.

Violentes, d'ailleurs, les planches de l'auteur le restent régulièrement, Sakamoto se plaisant encore et toujours à proposer quelques moments de brutalité crue (corps mutilés, viscères étalées, têtes décapitées...) qui contrastent bien avec des choses plus blanches. Certes, le mangaka donne toujours l'impression, par moments, de se regarder dessiner, et en fait peut-être un poil trop, mais le travail de composition est souvent là pour imprégner notre rétine de ces images marquantes.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction