Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 28 Février 2020
Auprès de ses camarades, le dénommée Nogami fait le fier, affirmant que sa voisine et amie d'enfance est sa précieuse petite amie avec qui il vit un amour pur. Mais la réalité est tout autre: replié sur lui-même et jaloux, le bonhomme se contente d'observer farouchement sa dulcinée, quand il ne s'incruste pas dans son lit quand elle est absente. Ce stalker n'est même pas loin de commettre le pire quand il découvre que sa chérie a un copain... Mais dans l'ombre veille un jeune garçon qui, traquant les ordures, est prêt à exercer sa tendance si besoin, couteau en main.
Et ce jeune garçon en question n'est autre que Sumida. Depuis qu'il a été poussé à commettre l'irréparable dans le tome précédent en tuant la pourriture qui lui servait de père, le collégien chute sur une pente dangereuse. Délaissé, sans repères, il n'envisage quasiment plus dans sa tête que du négatif, des idées noires prenant parfois l'apparence d'un monstre. Sans rêve, sans futur stable à imaginer, il ne laisse quasiment plus d'espoir, n'envisage qu'une poignée de solutions: se rendre, se suicider, se donner un an pour tenter de trouver encore un espoir... ou carrément s'accrocher pour enfin devenir l'adulte admirable qu'il a toujours voulu devenir.
On suit donc longuement, dans ce tome, les errances de cet ado désoeuvré, marginalisé face à la dureté de la société et des adultes. Qu'il soit en train de traquer vainement des ordures dans les rues (sa principale occupation), qu'il déniche un job dans un pachinko le temps de quelques semaines quitte à mentir sur son âge, ou qu'il prenne sous son aile un sans-abri auquel il offre même un travail dans sa location de barques, Sumida semble toujours se traîner, ronger en lui son sentiment de culpabilité et ses incertitudes face à l'avenir, lui qui n'a rien choisi de tout ça.
Et pourtant, des signes un peu porteurs d'espoir, il pourrait bien y en avoir autour de lui, mais pas forcément là où il le pense au départ. Recueillir un sans-abri, cela semble d'abord bénéfique, d'autant que l'homme se montre très serviable, reconnaissant et heureux d'être là... mais que cache en réalité ce nouveau venu ? Peut-être une part plus inquiétante confirmant encore que les adultes sont rarement dignes de confiance. Et pendant ce temps, dans son petit boulot au pachinko Sumida est accepté très facilement par des collègues accueillants et par un patron content de son travail, pourtant il décide de tout quitter après quelques semaines comme il l'avait prévu. Et autour de lui, après Shôzô précédemment, c'est Chazawa qui, encore et toujours, vient pour essayer de le voir, et lui cache même une horrible vérité sur le sans-abri afin sûrement d'éviter de le faire souffrir encore plus. Les collègues du pachinko, Shôzô, Chazawa: il y a des gens qui s'en font pour Sumida, et pourtant Sumida semble presque refuser les mains tendues, comme s'il refusait la possibilité d'être sauvé. Comme si, dans son dégoût du monde et dans son sournois sentiment de culpabilité, il avait déjà perdu tout espoir.
A un tome de la fin, Himizu reste alors un récit fort dans ce que Minoru Furuya parvient à véhiculer dans son portrait de société et, surtout, dans son portrait de jeunes perdus et désabusés, en particulier Sumida. Le 4e et dernier opus se fera attendre avec autant de curiosité que de fébrilité...
Et ce jeune garçon en question n'est autre que Sumida. Depuis qu'il a été poussé à commettre l'irréparable dans le tome précédent en tuant la pourriture qui lui servait de père, le collégien chute sur une pente dangereuse. Délaissé, sans repères, il n'envisage quasiment plus dans sa tête que du négatif, des idées noires prenant parfois l'apparence d'un monstre. Sans rêve, sans futur stable à imaginer, il ne laisse quasiment plus d'espoir, n'envisage qu'une poignée de solutions: se rendre, se suicider, se donner un an pour tenter de trouver encore un espoir... ou carrément s'accrocher pour enfin devenir l'adulte admirable qu'il a toujours voulu devenir.
On suit donc longuement, dans ce tome, les errances de cet ado désoeuvré, marginalisé face à la dureté de la société et des adultes. Qu'il soit en train de traquer vainement des ordures dans les rues (sa principale occupation), qu'il déniche un job dans un pachinko le temps de quelques semaines quitte à mentir sur son âge, ou qu'il prenne sous son aile un sans-abri auquel il offre même un travail dans sa location de barques, Sumida semble toujours se traîner, ronger en lui son sentiment de culpabilité et ses incertitudes face à l'avenir, lui qui n'a rien choisi de tout ça.
Et pourtant, des signes un peu porteurs d'espoir, il pourrait bien y en avoir autour de lui, mais pas forcément là où il le pense au départ. Recueillir un sans-abri, cela semble d'abord bénéfique, d'autant que l'homme se montre très serviable, reconnaissant et heureux d'être là... mais que cache en réalité ce nouveau venu ? Peut-être une part plus inquiétante confirmant encore que les adultes sont rarement dignes de confiance. Et pendant ce temps, dans son petit boulot au pachinko Sumida est accepté très facilement par des collègues accueillants et par un patron content de son travail, pourtant il décide de tout quitter après quelques semaines comme il l'avait prévu. Et autour de lui, après Shôzô précédemment, c'est Chazawa qui, encore et toujours, vient pour essayer de le voir, et lui cache même une horrible vérité sur le sans-abri afin sûrement d'éviter de le faire souffrir encore plus. Les collègues du pachinko, Shôzô, Chazawa: il y a des gens qui s'en font pour Sumida, et pourtant Sumida semble presque refuser les mains tendues, comme s'il refusait la possibilité d'être sauvé. Comme si, dans son dégoût du monde et dans son sournois sentiment de culpabilité, il avait déjà perdu tout espoir.
A un tome de la fin, Himizu reste alors un récit fort dans ce que Minoru Furuya parvient à véhiculer dans son portrait de société et, surtout, dans son portrait de jeunes perdus et désabusés, en particulier Sumida. Le 4e et dernier opus se fera attendre avec autant de curiosité que de fébrilité...