Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 16 Février 2022
Elle avait beau ne pas vouloir pardonner à son père son absence et la façon dont il a selon elle "abandonné" sa défunte mère Eri, la petite Rutsubo semble, petit à petit, avoir changé d'avis, entre l'amour paternel que semble sincèrement lui porter Shima en tâchant de lui accorder toute l'attention possible, et le fait qu'il se soit souvenu de la fameuse chanson qui était si importante pour Eri. Mieux encore, la petite fille, portée par sa mémoire prénatale, comprend de mieux en mieux pourquoi sa maman, à l'époque, lui avait demandé d'accorder le plus d'amour possible à son père, lui qui semble précisément ne jamais avoir été capable d'amour.
C'est ainsi que la petite fille, sans oser encore totalement se l'avouer, trouve du bonheur pendant ces vacances estivales passées avec son père qu'elle apprend à découvrir. Et les événements allant dans ce sens continuent même d'affluer, à l'image, au début de ce troisième et dernier tome, de l'anniversaire de Masaharu où finit par s'inviter sa mère, cette mère avec qui il est en conflit. L'occasion d'offrir, à la fois, de nouveaux moments conviviaux et chaleureux pour la fillette, et des explications mère/fils non-idéalisées mais riches de sens qui pourraient bien faire encore réfléchir un petit peu plus Shima et Rutsubo.
Clairement, dans cette première partie de tome, via la narration introspective tout en douceur de la mangaka, on sent de plus belle que l'amour naturel père/fille continue de s'affirmer et de se renforcer entre nos deux personnages principaux. Mais il ne faut pas oublier qu'une fois les vacances d'été terminées, Rutsubo sera libre de choisir où elle souhaite vivre. Et sa décision pourrait bien, malheureusement, être guidée par une opportunité offerte à Shima: après tant d'années, il pourrait enfin, professionnellement, réaliser son rêve d'aller travailler en Angleterre...
Face à cette nouvelle donnée, le choix de Rutsubo découle d'une idée claire: elle a peur d'être un obstacle au vieux rêve de son père, et sa décision relève donc surtout d'un amour envers son papa qui ne fait plus de doute. Il revient alors à Shima, face à ça, de faire lui-même les bons choix. Et s'il n'a aucun doute quant à son désir de faire passer sa précieuse enfant avant tout au point de rejeter d'emblée l'offre de partir à l'étranger, la question est surtout de savoir si, enfin, il sera capable d'assumer sa responsabilité de père, lui qui n'a jamais vraiment aimé quelqu'un auparavant.
Cette question de l'amour parent/enfant envers et contre tout est alors au coeur de la dernière ligne droite du récit, et elle est d'autant mieux cristallisée à travers un autre personnage, une figure-clé qui lie nos deux personnages principaux, alors même qu'elle n'est plus de ce monde: Eri. En effet, au fil des pages, l'heure est aussi venue de découvrir encore plus en détails, après un focus déjà bien présent dans le tome 2, à quel point la mère de Rutsubo, depuis toujours, n'a eu d'yeux que pour Shima, même quand celui-ci la voyait à peine, tout incapable qu'il était d'aimer vraiment. Nourrissant, elle, un amour véritable pour celui qui fut vraiment l'amour de toute sa vie, elle se fait attachante, liant toujours plus Shima et Rutsubo, au point d'avoir placé en sa fille ses espoirs pour montrer que l'élu de son coeur est, lui aussi, capable d'amour. Mission réussie, plus encore au vu de la symbolique forte que continue d'avoir, jusqu'au bout, la chanson "Un polvoron au déjeuner".
"On peut donc aimer quelqu'un envers et contre tout..."
A l'arrivée, Nozo Itoi mène avec autant de subtilité que de douceur et d'émotion la dernière ligne droite de son récit, en apportant un final très bien dosé à ce récit autour d'un amour naturel parents/enfant (mais pas que). De quoi donner follement envie de vite revoir cette mangaka dans nos contrées.
C'est ainsi que la petite fille, sans oser encore totalement se l'avouer, trouve du bonheur pendant ces vacances estivales passées avec son père qu'elle apprend à découvrir. Et les événements allant dans ce sens continuent même d'affluer, à l'image, au début de ce troisième et dernier tome, de l'anniversaire de Masaharu où finit par s'inviter sa mère, cette mère avec qui il est en conflit. L'occasion d'offrir, à la fois, de nouveaux moments conviviaux et chaleureux pour la fillette, et des explications mère/fils non-idéalisées mais riches de sens qui pourraient bien faire encore réfléchir un petit peu plus Shima et Rutsubo.
Clairement, dans cette première partie de tome, via la narration introspective tout en douceur de la mangaka, on sent de plus belle que l'amour naturel père/fille continue de s'affirmer et de se renforcer entre nos deux personnages principaux. Mais il ne faut pas oublier qu'une fois les vacances d'été terminées, Rutsubo sera libre de choisir où elle souhaite vivre. Et sa décision pourrait bien, malheureusement, être guidée par une opportunité offerte à Shima: après tant d'années, il pourrait enfin, professionnellement, réaliser son rêve d'aller travailler en Angleterre...
Face à cette nouvelle donnée, le choix de Rutsubo découle d'une idée claire: elle a peur d'être un obstacle au vieux rêve de son père, et sa décision relève donc surtout d'un amour envers son papa qui ne fait plus de doute. Il revient alors à Shima, face à ça, de faire lui-même les bons choix. Et s'il n'a aucun doute quant à son désir de faire passer sa précieuse enfant avant tout au point de rejeter d'emblée l'offre de partir à l'étranger, la question est surtout de savoir si, enfin, il sera capable d'assumer sa responsabilité de père, lui qui n'a jamais vraiment aimé quelqu'un auparavant.
Cette question de l'amour parent/enfant envers et contre tout est alors au coeur de la dernière ligne droite du récit, et elle est d'autant mieux cristallisée à travers un autre personnage, une figure-clé qui lie nos deux personnages principaux, alors même qu'elle n'est plus de ce monde: Eri. En effet, au fil des pages, l'heure est aussi venue de découvrir encore plus en détails, après un focus déjà bien présent dans le tome 2, à quel point la mère de Rutsubo, depuis toujours, n'a eu d'yeux que pour Shima, même quand celui-ci la voyait à peine, tout incapable qu'il était d'aimer vraiment. Nourrissant, elle, un amour véritable pour celui qui fut vraiment l'amour de toute sa vie, elle se fait attachante, liant toujours plus Shima et Rutsubo, au point d'avoir placé en sa fille ses espoirs pour montrer que l'élu de son coeur est, lui aussi, capable d'amour. Mission réussie, plus encore au vu de la symbolique forte que continue d'avoir, jusqu'au bout, la chanson "Un polvoron au déjeuner".
"On peut donc aimer quelqu'un envers et contre tout..."
A l'arrivée, Nozo Itoi mène avec autant de subtilité que de douceur et d'émotion la dernière ligne droite de son récit, en apportant un final très bien dosé à ce récit autour d'un amour naturel parents/enfant (mais pas que). De quoi donner follement envie de vite revoir cette mangaka dans nos contrées.