Give My Regards to Black Jack Vol.5 - Manga

Give My Regards to Black Jack Vol.5 : Critiques

Black Jack ni Yoroshiku

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 05 Mai 2025

Après son séjour en chirurgie cancérologique, Saitô entame son exploration d’un tout autre département du CHU d’Eiroku : la psychiatrie. Dirigé par le plus grand sérieux par le docteur Iseya, cet environnement ne manque pas de déstabiliser le jeune interne, peu familier avec les maladies mentales et, surtout, avec les patients dont il doit apprendre la juste considération. Pour ses premiers pas dans le milieu, Saitô doit composer avec Kadowaki, un journaliste qui n’a rien d’un malade, mais qui se documente en vue d’un article sur la psychiatrie, et avec Ozawa, un patient souffrant de schizophrénie qui ne demande qu’à guérir pour retrouver sa liberté et son autonomie.

Avec cet épais volume de plus de 500 pages, Shuho Sato aborde un nouveau segment de son récit médical : la psychiatrie. L’arc de la cancérologie fut particulièrement éprouvant et riche par ses questionnements sur notre rapport à la médecine, à la mort inéluctable et au deuil. Des sujets émotionnellement rudes, donc. Pour autant, un changement d’axe signifie-t-il que le manga nous permettra de souffler un peu ? Que nenni ! Les thèmes abordés dans cette suite sont très différents, mais ô combien essentiels et justement traités.

En plongeant dans le monde de la psychiatrie, on pense à une lecture moins âpre du fait de l’absence de la mort imminente en termes d’enjeu. C’est donc par une autre orientation que le récit vient nous scotcher et solliciter notre empathie : par ses questions autour de la condition des personnes souffrant de pathologies mentales. Tout du long, par le regard de Saitô, le volume aborde avec densité et humanité la vision de la société sur des individus, leur marginalisation contre leur gré, les injustices derrière de telles considérations, des discours de l’ordre de la sociologie à ce sujet, tout en ouvrant quelques chemins de réflexions de manière à faire évoluer les choses. Le tout reste de l’ordre de la fiction, certes, mais on comprend une nouvelle fois de quelle manière ‘Give my regards to Black Jack’ a pu constituer un coup de pied dans la fourmilière lors de sa publication d’origine.

Le récit vient aussi de secouer par quelques drames qui interviennent dans la deuxième partie d’opus. Un basculement d’autant plus percutant qu’il s’ouvre par une double page couleur somptueuse dont les tons mauves traduisent la tragédie à venir. Dès lors, le manga devient une histoire aux facettes encore plus nombreuses que ce que nous avons pu apprécier jusqu’à présent. Il permet de développer davantage la question des maladies psychiatriques au sein de la société et le rôle des médias dans les préjugés, questionnant alors sur la nature du journalisme, et vire même au thriller social via le rôle de plus en plus prononcé et pertinent de Kadowaki, un personnage qui peut d’abord laisser dubitatif avant de jouir d’une vraie richesse. Dans cette gravité, il y a pourtant de l’humain… et de l’amour. C’est là que l’histoire d’Ozawa prend aussi de l’ampleur et parvient à nous émouvoir avant de nous secouer de nouveau. En cherchant à développer ce qui mène un individu vers de telles pathologies, Shuho Sato ne manque décidément jamais de pointer du doigt les travers de la société. Abordéen profondeur sur les dernières pages de l’ouvrage, le récit de la jeune Sayuri ne manque pas de nous faire réagir. Alors, dans un drame aux conséquentes sociétales inévitables, on se prend d’attache pour ces figures dans un opus mené et rythmé d’une main de maître. L’envie de découvrir le sort de ces protagonistes est palpable, mais on regrette déjà que le sixième volume à venir soit déjà le dernier. ‘Give my regards to Black Jack’ a beau être un manga rude à lire, il n’en reste pas moins passionnant tandis que ses personnages garderont une place très particulière dans nos mémoires.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
18 20
Note de la rédaction