Give My Regards to Black Jack Vol.4 - Manga

Give My Regards to Black Jack Vol.4 : Critiques

Black Jack ni Yoroshiku

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 24 Avril 2025

Saitô apprend le passé qui relie les docteurs Shôji et Usami. De leur relation avec une patiente décédée d’un cancer est née leur divergence de visions. Faut-il avertir les malades de la fatalité du mal qui les ronge ? Doivent-ils avoir recours aux anticancéreux, même ceux non approuvés, afin de prolonger la vie des patients ? En apprenant leur relation, et en mettant ce passé en parallèle à la maladie de Mme Tsujimoto, Saitô est désemparé. Même si le destin de la malade semble scellé, le jeune interne est prêt tout pour convaincre le docteur Shôji de tenter tous les moyens possibles. La première étape est l’une des plus délicates : annoncer à Mme Tsujimoto la vérité sur son espérance de vie…

L’arc entamé dans le tome précédent, celui de la cancérologie, repousse les limites éprouvantes de la série médicale de Shuho Sato. La ton était d’autant plus percutant que Saitô, jusqu’ici teint d’un esprit de bataille implacable, semble lui-même résigné face aux vérités du système médical. Impuissant, il dépeignait un certain réalisme dans l’idée qu’un jeune praticien, même habité par le plus grand humanisme du monde, ne peut rien faire face au mal nommé cancer et aux limites des institutions. Un développement très fataliste, donc, jusqu’à ce que ce quatrième tome vienne changer la donne.

À l’instar des deux grands arcs précédents, le récit passe dans une phase de « contre-attaque ». Maintenant que le cadre de la cancérologie d’époque, très dense, est planté, le mangaka aborde une phase plus véhémente à travers la destinée de Mme Tsujimoto. Mais là où la guérison était possible chez les patients précédemment développés, l’inéluctabilité de la mort est au cœur de cet opus. Il en découle alors de nombreuses réflexions sur le plan philosophique, dans la lignée de ce qui était introduit dans le troisième volume, tant sur la nature de la médecine que sur notre rapport à la Faucheuse. Dans un cadre médical, le tout fait sens et dresse une situation bien moins romancée que ce qu’on a l’habitude de voir dans ce type de série. L’histoire de Mme Tsujimoto nous transporte de différentes manières, par son tragique, sa gravité, mais aussi par une certaine forme de beauté dans son dénouement. Plus que pointer du doigt le monde médical, Shuho Saito dresse presque une thérapie sur l’acceptation du trépas. Et à l’échelle de ce remarquable personnage qu’est Mme Tsujomoto, le récit se dote d’une puissance aussi terrible que merveilleuse.

Néanmoins, le mangaka n’oublie pas de condamner le milieu médical d’époque. Le sort des anticancéreux amène à une variété de reproches légitimes qui sont développés avec soin et dans une approche plus philosophique qu’à l’accoutumée, menant à un verdict bien trouvé, plein de sens et qui n’embellit pas la finalité de l’arc d’une utopie erronée. On peut même dire que Shuho Sato prend ici davantage de pincettes, analysant les faiblesses du domaine précis de la chirurgie cancéreuse pour en proposer une solution. Dès lors, on peut comprendre pourquoi ‘Give my regards to Black Jack’ a eu un impact sur le monde hospitalier japonais au début des années 2000.

Une conclusion d’arc brillante, donc, mais éprouvante par la gravité de son sujet, l’acceptation de l’inéluctabilité de la part des personnages et pour cette écriture d’une justesse brillante. Aussi passionnant ait été ce passage du côté de la cancérologie, on est presque soulagés de passer à autre chose, avec peut-même même l’espoir de voir un département moins fataliste être traité. Mais peu importe la direction du récit, on fait confiance à Shuho Sato pour nous emporter avec lui dans son développement du milieu.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
18 20
Note de la rédaction