Gannibal Vol.9 - Actualité manga
Gannibal Vol.9 - Manga

Gannibal Vol.9 : Critiques

Gannibal

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 27 Juin 2022

Le face à face entre le clan Gotô et Agawa semble toucher à sa fin, au terme d'un bain de sang qui aura coûté de nombreuses vies du côté des deux camps. Keisuke, désormais chef de famille, assume sa détermination à briser la malédiction qui frappe son clan depuis trop longtemps, là où Agawa sombre peu à peu dans la folie. Et lorsque « il » entre en scène, les enjeux prennent un tournant différent et décisif...


On aura beau se répéter, le constat reste le même à la lecture de chaque volume de Gannibal : La maîtrise du suspense dont fait preuve Masaaki Ninomiya est exemplaire, et ce neuvième volume ne fait pas exception à la règle. Pourtant, outre cet admirable jeu d'intensité, c'est aussi par toutes ses manœuvres scénaristiques que cette suite vient frôler la perfection narrative.


Si le village de Kuge nous happe depuis le premier chapitre par son ambiance digne d'un survival-horror, tout l'histoire du singulier clan Gotô s'établit au compte-gouttes, le mangaka ne restant jamais en surface autour de cette grande famille cannibale, l'opposant aussi bien à l'évolution des mœurs que développant toute sa nuance par des actes égoïstes des uns et des autres. On comprend bien que d'union totale il n'y a jamais totalement eu dans le clan, ce que ce volume neuf met de nouveau en avant par des révélations diverses vouées à expliquer la folie qui règne au sein du groupe, parfois autour de figures dont nous n'attentions pas forcément de développement. L'histoire des Gotô, c'est tout un puzzle dont l'auteur nous livre quelques pièces de plus à chaque opus, quitte à nous égarer par moment, ce qui rendra une lecture marathon de l’œuvre particulièrement utile une fois celle-ci achevée chez nous. Et dans toutes ces avancée, il y a bien « lui », cet homme aussi féroce qu'amateur de chair humaine, dont la férocité et la prétendue absence d'humanité donne aux couvertures de la série un charme presque trompeur. Car au final, cet individu n'apparaît que ponctuellement, l'auteur ayant pris soin entretenir un vaste mystère à son sujet. Alors, quand il est question de le développer parmi quelques unes des révélations du tome, Masaaki Ninomiya nous prend au dépourvu, avec des choix inattendus qui viendront même bouleverser notre vision du personnage. Avec Gannibal, on ne sait jamais trop sur quel pied danser, et c'est pour ce caractère imprévisible du récit couplé à une cadence ahurissante que l'artiste peut nous avoir à chaque volume.


Et à côté des Gotô, difficile de ne pas être subjugués par l'évolution croisée de Keisuke et Amagawa. Le rôle de chacun se trouve chamboulé au fil des événements, tandis que le symbolique parallèle entre les deux prend du sens au fil de l'histoire. Figure profondément humaine et habitée par des leitmotiv émotionnels jusqu'à présent, le policier chargé du maintien de l'ordre dans le village de Kuge sombre peu à peu, là où le Keisuke imperceptible d'autrefois n'est plus, ayant laissé place à un chef de famille qui ne peut honorer son naïf idéalisme.


Tant d'élément qui forgent un neuvième tome d'une puissance incomparable, qui se dévore d'une traite et nous captive par ses nombreux développements, à la fois juste et surprenants. Et alors qu'on pourrait croire que l'histoire touche à sa fin, se dire qu'il reste encore quatre volumes avant la conclusion laisse croire que Masaaki Ninomiya a encore quelques idées en tête pour étoffer ce récit, pourtant déjà riche.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs