Fleurs du mal (les) Vol.9 - Actualité manga
Fleurs du mal (les) Vol.9 - Manga

Fleurs du mal (les) Vol.9 : Critiques

Aku no Hana

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 28 Mars 2018

Critique 2


L'amitié entre Aya et Takao a provoqué une dispute entre la demoiselle et son petit-ami, Koji. Mais cela ne les a pas séparés, au contraire, Koji semble reconnaissant envers Takao pour s'être ouvert à Aya, et la comprendre beaucoup plus, désormais. Rien qui n'empêche Takao de fréquenter amicalement sa nouvelle amie et de mourir d'envie de lire son roman, donc, mais les propos de Nanako sur sa lâcheté ne cessent de le tourmenter...


Revenons un peu en arrière. Sur le premier arc des Fleurs du Mal, achevé au volume 7, une montée en puissance avait lieu progressivement, le binôme formé par Takao et Sawa prenant de plus en plus d'ampleur, aussi bien au sein du récit qu'aux yeux du lecteur, progressivement. La deuxième partie de l'histoire s'est montrée différente dans le ton : moins propice au malaise et faisait davantage office de tranche de vie douce amère. Mais petit à petit, la rencontre entre Takao et Aya prenait du sens, la demoiselle donnant une nouvelle raison de vivre au protagoniste de l’œuvre.


Sur ce neuvième tome, Shuzo Oshimi sublime une nouvelle fois son intrigue, ainsi que le message de sa série. Takao, bousculé par les reproches que lui a faits Nanako dans le tome précédent, semble être redevenu le jeune homme empli de doutes qu'il était auparavant, si bien qu'on ressent un certain malaise entre lui et Nanako au début du volume. Si on pouvait le penser anodin et présent afin de réinsérer Nanako dans le récit, la discussion entre Takao et la demoiselle est le véritable élément déclencheur de ce tome, et de cet arc. Shuzo Oshimi nous parle d'adolescence, cette période empli de doutes, aussi les mots de Nanako sont l'occasion pour lui de réfléchir, de déprimer, et de prendre conscience d'une chose pourtant si évidente : l'amour. C'est donc avec une certaine maestria visuelle, par une mise en sublimant l'introspection du protagoniste, que l'auteur met au clair les doutes de Takao, les regrets qu'il éprouve par rapport à son passé, et le fait qu'il se voile la face sur son présent. Un moment d'évolution du personnage véritablement puissant qui semble conclure une phase importante du récit, pour mieux le diriger vers sa suite.


Si dans les faits les événements qui nous sont racontés se limitent à l'amourette d'adolescents, la manière qu'a Shuzo Oshimi de les narrer constituera une seconde moitié de volume d'une grande puissance narrative. Les choix de Takao et ses actions amènent une situation dont on ne se serait pas doutés au début du tome, amenant l'histoire vers un nouvel axe. L'heure n'est plus au regret, au contraire, il est temps d'assumer ses erreurs du passé et d'aller de l'avant. Une extrême douceur imprègne alors la fin du volume, une séquence simple, mais tellement apaisante quand on se remémore ce que Takao a vécu, si bien qu'on ne peut que profiter de cette bouffée d'air frais au sein de la série. Encore une fois, Shuzo Oshimi croque à merveille un aspect de l'adolescence qu'on ne développera pas plus en ces lignes, par peur de dévoiler une étape clef de l'intrigue. Néanmoins, Takao grandi, il a connu ses moments d'égarement, mais peut enfin apprécier quelques joies de la vie, et il l'a bien mérité.


Le tome n'en a pourtant pas fini de nous bousculer, aussi la fin du volume plante de grandes ambitions pour la suite de l'histoire. Toujours fidèle à son traitement du personnage principal et à la thématique clef de son œuvre, l'auteur abordera visiblement une phase clef de son intrigue. La montée en puissance des Fleurs du Mal est donc constante et après un tome neuf qui fait office de pépite de chronique adolescente, les deux derniers volumes devraient maintenir un niveau similaire.


Critique 1


"Je tuerai tes fantômes... Viens... Sors des rails avec moi..."


Aya et Koji se sont disputés, et l'avenir de leur couple semble incertain. Pendant ce temps, Takao, qui se sent déjà fautif concernant cette dispute et s'interroge donc sur sa relation avec Aya, recroise sur sa route Nanako, et les paroles de la jeune fille face à ce qu'il est devenu sont violentes. Après avoir bousculé la vie de tant de personnes au collège, pourquoi n'a-t-il jamais cherché à vraiment savoir ce qu'est devenue Sawa ? Ne fait-il que fuir ? Est-il heureux ainsi ? Et, surtout, Aya n'est-elle pour lui qu'une "remplaçante" de Sawa ?


Tandis qu'Aya et Koji se réconcilient rapidement et que ce dernier souhaite s'excuser auprès de Takao, la jeune fille est coincée dans son roman, demande de l'aide à notre héros... Mais Takao peut-il continuer ainsi ? Shûzô Oshimi met alors très bien en avant les interrogations de son personnage principal, essentiellement via un passage très intelligent intéressant: une discussion symbolique avec son ombre grandissante (témoignant de la noirceur qui le regagne), sur tout le mal qu'il a fait et sur la manière dont il a détruit ses proches. Puis ce qui s'en suit : des visions de Sawa en fantôme, un parallèle entre son passé et le roman d'Aya... Ce passage ne dure pas plus que de raison, et se révèle très fort dans ce qu'il a à véhiculer sur Takao... et sur ses nouvelles prises de décisions.


Car cette fois-ci, le jeune garçon est désireux d'agir, et ce qu'il choisit de faire bouscule considérablement l'avancée de l'histoire ! Difficile d'en dire plus sans trop en dire, mais on peut signaler de très belles choses sur ce changement : la page 68 hautement symbolique sur son changement intérieur, les moments où les promenades mélancoliques et muettes seul dans la nuit laissent place à des balades à deux en plein jour (l'occasion de souligner, une nouvelle fois, tout le soin que le dessinateur accorde à ses décors de la ville, qui renforcent toujours instantanément les différentes ambiances voulues selon quelques variations de style), l'évolution du rapport familial en permanente dégradation... Que ce soit au niveau des chemins empruntés ou au niveau des visuels, très souvent les choses telles qu'Oshimi les dépeint font intelligemment écho à des choses du passé, démontrant une construction toujours aussi maîtrisée. Et cela concerne même le passage où l'un déclare à l'autre vouloir "sortir des rails": cela rappelle forcément ses années de collège, mais la perspective finale est complètement différente...


Il en résulte un excellent volume, où le mangaka reste bien maître de son oeuvre, offre des avancées pertinentes et bien travaillées, continue de peaufiner ses thématiques... Le retour assez brutal verbalement de Nanako sonne finalement comme un déclic, comme une blessure revenue du passé pour se cicatriser doucement. Et pour que tout se cicatrise bel et bien, l'adolescent devra forcément enfin se décider à affronter de face ses autres blessures... Cela nous promet deux derniers volumes encore plus passionnants et fascinants pour cette fresque adolescente qui ne cesse de nous remuer.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

17.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs