Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 06 Juin 2024
Shôta continue de s'impliquer autant que possible dans la voie du para-athlétisme, jusqu'à même finir par rencontrer Susumu Dôjima, un célèbre athlète paralympique qui est voué à participer aux prochain Jeux de Tokyo et qui semble avoir un lien passé avec Chidori. En cherchant à en apprendre plus là-dessus, l'adolescent finit enfin par en apprendre davantage sur le passé de son extravagant orthoprothésiste, sur ses erreurs, sur ce qui l'a motivé à se lancer dans la prothèse sportive, et sur la promesse qu'il voit en son nouveau protégé.
Voici qui arrive donc à point nommé pour enfin, apporter plu de substance, même si c'est rapide, à Chidori ! Mais l'essentiel pour Shôta reste toujours son apprentissage et ses entraînements au sein du club du lycée, où l'on découvre en même temps que lui l'importance des différentes phases de progression: départ accroupi, renforcement, enjambement de haies, sauts en série, déplacement à l'aveugle pour apprend à maîtrise son équilibre... sont autant de choses qui sont rapidement mais soigneusement évoquées, et qui permettent aussi de mieux mettre en valeur l'entourage nouveau de notre héros: Usami qui veut tout faire pour aider son nouvel ami à son échelle, Yashima qui tâche, derrière son sale caractère, de lui concocter des entraînements adaptés, ou même Sakashita qui, en tant que coureuse très douée, a de quoi le stimuler comme il faut.
On peut alors dire que la progression de Shôta se poursuit joliment, de manière souvent bénéfique... du moins, quand de nouvelles épreuves ne lui tombent pas dessus, à commencer par les retrouvailles tumultueuses avec Take, son vieil ami avec qui ils s'étaient fait la promesse de percer dans le football avant que tout ne s'écroule. le focus sur Take est intéressant, tant l'autrice y montre bien ce qu'il a pu ressentir au moment du drame puis après en n'ayant plus de nouvelles de son ami. L'absence de communication franche a créé un fossé entre eux, en rappelant alors l'importance de savoir se confier et compter sur les personnes qui sont là pour nous. reste à voir, alors, si ces deux-là sauront réparer les pots cassés. En attendant, deux autres soucis apparaissent clairement dans ce tome. Dans l'un, voici Shôta confronté aux réactions peu encourageantes de son propre père, étonnamment peu motivant face aux efforts de son fils, lui conseillant même de ne pas montrer sa prothèse dans le voisinage pour que ça ne jase pas... ce qui a quelque chose d'assez terrible à observer, mine de rien. Dans l'autre, Wataru Midori choisit d'aborder une réalité bien présente au moment de la création de son manga: celle de la pandémie de covid et de ce qu'elle a pu provoquer, pour un résultat malin: non seulement on y voit ce que cela a pu provoquer de frustrations chez toute une génération d'adolescents n'ayant pu profiter normalement de leurs années lycéennes, mais en plus on est séduit par le désir de la mangaka d'aborder ce sujet dès l'arrivée de la pandémie dans la réalité, pour accompagner ces jeunes à sa façon.
Entre avancées bénéfiques, difficultés plus complexes et approfondissements brefs mais efficaces de différents personnages, Fends le vent! continue ici de plutôt bien monter en puissance. Wataru Midori semble bien gérer son récit, dont on attendra désormais la suite avec un intérêt plus marqué !