Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 03 Juin 2024
Il a beau paraître souvent un peu bizarre, Chidori, un orthoprothésiste spécialisé dans l'accompagnement des sportifs, a ouvert de nouvelles perspectives d'avenir à Shôta depuis qu'il lui a confié gratuitement une prothèse sportive. Ainsi, le jeune garçon est désormais déterminé à devenir athlète paralympique, encore plus après la course qu'il a récemment faite et qui lui vaut même quelques approches curieuses d'autres élèves au lycée ! Et justement, pour qu'il puisse s'entraîner quotidiennement, quoi de mieux que le club d'athlétisme du lycée ?
L'enjeu majeur d'une bonne partie de ce deuxième tome est alors à trouver dans l'intégration de Shôta au sein du club d'athlétisme de son établissement scolaire, un club partageant d'ailleurs ses locaux avec le club de football qu'il rêvait tant d'intégrer. Nul doute que, à terme, cela amènera notre héros à recroiser plusieurs fois Take, son ancien ami du club de football, mais dans l'immédiat l'enjeu est donc ailleurs car, forcément, Shôta doit avant tout faire ses preuves en athlétisme et montrer qu'il ne sera pas un poids mort ou un danger en tant qu'handicapé ! C'est un aspect que Wataru Midori gère vite mais assez bien, dans la mesure où le club d'athlétisme est modeste, qu'il comporte peu de monde et que l'acceptation de notre héros en son sein pose peu de problèmes. Surtout, la mangaka parvient à insuffler un dynamisme supplémentaire à travers les quelques membres récurrents du club, en particulier la dénommée Sakashita qui, en tant que coureuse de fond prometteuse, amène une certaine émulation pour Shôta.
On suit alors avec plaisir, dans la première partie du volume, cette intégration au sein du club, intégration cristallisant de plus belle toute la volonté de Shôta de s'entraîner, de progresser et d'apprendre à bien courir avec une prothèse... Mais cette volonté résistera-t-elle face à une autre épreuve, à savoir l'inquiétude de sa mère à son égard ? En effet, alors que l'on regrettait un peu que le premier tome n'aborde pas du tout la question des parents de Shôta, ici l'autrice rectifie soigneusement le tir en plaçant l'adolescent face aux inquiétudes de sa maman, inquiétudes d'autant plus légitimes que Chidori n'inspire pas franchement confiance au premier abord ! Et sur ce plan aussi la mangaka, sans trop traîner, aborde de belles choses autour du lien parent/enfant, de l'inquiétude maternelle toute naturelle mais risquant d'être castratrice, et de la façon dont la mère de Shôta comprend très bien qu'elle se doit de laisser son fils voler de ses propres ailes et qu'elle ne doit pas réfréner le nouveau rêve d'avenir qui naît en lui.
Il y a donc pas mal de belles choses qui sont véhiculées ici, et ce n'est pas la dernière partie du tome qui montrera le contraire en poussant encore Shôta vers de nouvelles découvertes et de nouvelles rencontres. Alors certes, ça va parfois un peu vite, et le comportement un peu décalé ou laxiste de Chidori peut encore décontenancer parfois, néanmoins on voit bien ici que Wataru Midori a à coeur de bien mettre en avant son sujet, à grands renforts de petites explications techniques un peu plus présentes et de phases où l'on ressent pleinement la volonté de notre héros d'aller de l'avant.