Enfant et le maudit (l') Vol.5 - Actualité manga
Enfant et le maudit (l') Vol.5 - Manga

Enfant et le maudit (l') Vol.5 : Critiques

Totsukuni no Shoujo - Siúil a Rún

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 11 Octobre 2018

La tante de Sheeva n'est plus, et c'est de la plus brutale des manières que cette cruelle vérité vient d'éclater devant les yeux du Professeur... et, surtout, devant ceux de Sheeva, que le maudit tâchait jusqu'à présent de préserver de certaines réalités difficiles. Dans un début de tome à la fois assez posé et tendu, l'heure de certaines explications est alors venue, et celles-ci continuent de témoigner d'une histoire bien pensée par Nagabe: l'origine des pertes de mémoire de la tante, ce qui est réellement advenu d'elle et par la même occasion l'avenir funeste réservé aux maudits, les enfants noirs, l'énigme de la malédiction de Maman... mais aussi la raison pour laquelle la tante de Sheeva avait abandonné la fillette, sont autant de choses que l'on cerne encore un peu plus, souvent avec crainte et douleur, car on sait désormais que l'univers imaginé par l'auteur peut être très cruel.


Et les informations ne s'arrêtent pas là, puisque un peu plus tard dans le tome, la confrontation du Professeur avec un soldat de l'intérieur permet encore d'éclairer certaines choses, notamment autour de prémonitions divines et du rôle que les êtres de l'intérieur veulent donne à Sheeva. Au fil de ce passage un tout petit peu plus orienté action, le professeur prend plus que jamais conscience du danger qui pèse sur sa petite protégée. Et c'est bien dans le but de la protéger encore et toujours qu'il finit par prendre une importante décision... Mais avant que cette décision puisse se concrétiser, encore faut-il que le maudit parvienne à réparer un mal que, sans le vouloir, il a fait...


Car, désormais, avec la découverte de ce qui est arrivé à sa tante, Sheeva ne peut que voir son innocence jusque-là préservée en prendre un coup. Et face à certains mensonges de celui qui ne pensait pourtant qu'à la préserver, la réaction de la petite fille est sans équivoque. Avec son innocence brisée, et quelque part l'obligation de gagner un peu en maturité trop vite, l'enfant ne peut que réagir assez brutalement... mais à son échelle. Avec des mots durs certes, mais des mots d'enfants, et des réparties qui quelque part montrent qu'elle n'est encore qu'une fillette ballottée par un destin cruel. A ce titre, on pense par exemple à sa manière de reprocher au Professeur d'être nul en cuisine, ce qui n'a aucun rapport dans leur dispute et montre surtout son besoin de se soulager. Et la manière dont tout ceci se termine tend surtout à confirmer que malgré tout, malgré les mauvais choix du Professeur qui voulait pourtant bien faire, tous les deux ont vraiment une profonde affection l'un pour l'autre. Seulement, désormais, l'innocence de cette fillette immaculée est plus que jamais atteinte, au point qu'elle en fait des cauchemars, qu'elle a peur de se retrouver toute seule... Et quand on ajoute à ça les ambitions funestes que les êtres de l'intérieur, entre autres, ont à son sujet, on se dit encore et toujours que des choses beaucoup trop lourdes pèsent sur les frêles épaules de cette enfant qu'on ne peut qu'avoir envie de protéger.


Visuellement, Nagabe tend à confirmer, dans le face-à-face avec le soldat, que les moments un peu plus axés action ne sont pas forcément son truc: ce n'est pas spécialement dynamique i bien mise en scène, en revanche son dessin en lui-même reste un régal. En dehors de ça, nombre de moments forts sont encore présents, à commencer par toute la scène de la dispute, avec chacun des deux personnages d'un côté de la porte, où les gestes montrent bien tout ce qu'ils peuvent ressentir. Le travail de contrastes blanc/noir reste lui aussi toujours impeccable, tout comme le sens du détail sur les décors où l'oeil est facilement attiré par certains petits éléments.


Nagabe nous offre un opus toujours aussi soigné visuellement, et surtout riche de plusieurs bribes d'informations et d'un grand soin toujours accordé au lien entre ses deux personnages.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs