Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 06 Août 2025
En s’orientant vers une scolarité à distance, Sachi embrasse un nouveau destin. L’espoir lui sourit à 5 mois de grossesse, d’autant plus qu’elle s’est réconciliée avec Yazawa, sa meilleure amie. La venue au monde du bébé approche doucement, mais sûrement, aussi les deux futurs parents doivent prendre leurs dispositions. Takara demande Sachi en mariage tandis que la mère et le frère de la concernée font de leur mieux pour les épauler. Mais cet équilibre durement établi est chamboulé lorsque le père de la demoiselle rentre plus tôt que prévu de son absence professionnelle et impose ses choix…
Avec la fin de « l’arc lycée », on peut dire qu’une nouvelle partie de L’enfant en moi s’est ouverte. Une suite qui s’annonce plus radieuse et moins maussade comme le montre le très chaleureux premier chapitre. Les gros enjeux du début de la série ont été résolus, aussi Sachi et Takara peuvent espérer une arrivée plus sereine de l’heureux événement, même si cette naissance demandera des efforts des deux côtés. Mais il reste une problématique, essentiellement composée par les parents des deux adolescents, et c’est précisément ce point que commence à aborder ce septième volet.
Le père de Sachi s’était déjà fait remarquer par une présence douloureuse et une opinion tranchée, c’est donc par son retour que les tensions renaissent au sein du récit. En gravitant autour des complications amenées par ce personnage, Aoi Mamoru centre son sujet sur l’impact qu’une telle situation peut avoir sur le cercle familial. Fidèle à elle-même, elle décortique des personnages en zone grise, y compris un père autoritaire et archétype des schémas familiaux japonais qui a droit à quelques touches de nuance. Bien consciente que ses personnages sont clivants, la mangaka garde à l’idée l’importance d’en faire des humains, autrement dit des individus qui n’agissent pas par pur vice, mais dont les comportements traduisent un état d’esprit avec lesquels on sera en totale opposition ou non. De la même manière, aux moments particulièrement durs se confrontent quelques notes d’espoir. Aussi, on apprécie que la famille de Sachi devienne une intrigue à part entière qui va au-delà de la grossesse de la jeune fille, dans un récit qui dresse une fable douce-amère sur l’amour à travers les années et les difficultés quand les visions ne sont plus les mêmes et que le dialogue n’est jamais au rendez-vous.
Encore une fois, Aoi Mamoru nous captive avec son récit. Par ses développements qui traduisent une vision de la société, elle nous fait enrager comme elle sait nous apaiser de ses petites notes d’espoir qui trouvent une place judicieuse aux moments opportuns. L’enfant en moi reste une merveille d’écriture et de tonalité dans une esthétique pure, toujours aussi fascinante. On regrette déjà la fin dans trois tomes.