Enfant en moi (l') Vol.8 : Critiques

Les choix de Sachi et sa détermination vis-à-vis de son père la mènent vers une grossesse plus sereine. La future maman suit des cours spécialisés, et Takara fait de son mieux pour assumer son rôle de compagnon et de papa en devenir. Pour lui, l’heure est aussi aux adieux avec sa mère… Et tandis que l’accouchement approche doucement, mais sûrement, et que les deux parents se préparent, Sachi échange avec l’une de ses amies, elle aussi enceinte, mais dont la grossesse est loin d’être aussi soutenue que la sienne…

Nous voilà déjà à l’avant-dernier volume de cette histoire aussi touchante que poignante, mais aussi essentielle à bien des égards. Car si la série totalise 10 tomes, l’intrigue principale s’achèvera avec son 9e opus, le suivant étant composé de chapitres extra. Avec ce simple constat, difficile de ne pas être curieux à l’idée de découvrir l’approche de la fin. Curieux… mais aussi craintifs, car le personnage du père de Sachi a sacrément tapé du pied dans la fourmilière, suffisamment pour provoquer la révolte de l’héroïne comme celle du lecteur !

Fort heureusement, cet épisode semble clos, et Aoi Mamoru peut se concentrer sur l’approche de l’heureux (mais douloureux pour Sachi) événement. La mangaka continue alors de se montrer instructive sur le sujet de la grossesse, rendant une bonne partie de ce volet plus didactique que dramatique, mais néanmoins passionnant !

Pourtant, la mangaka ne lésine pas avec les séquences plus humaines et, disons-le, poignantes. Ainsi, la situation entre Takara et sa mère trouve une résolution, un passage qui ne plaira peut-être pas à tous pour ses ambiguïtés, mais qui confirme la ligne d’écriture de l’autrice qui reste nuancée et jamais catégorique chez ses protagonistes. Il en résulte même un passage joliment narré, une nouvelle preuve de toute la force artistique de l’œuvre qui nous séduit toujours autant par la pureté du trait de l’artiste, mais aussi par certaines de ses compositions.

Dans cette optique plus dramatique, un nouveau segment s’ouvre tandis qu’approche la fin de la grossesse. En plantant un personnage enceinte à l’opposé exact de Sachi, tant en termes de tempérament que de parcours et d’accompagnement, Aoi Mamoru livre une bonne dose de chamboulement émotionnel tout en offrant à son récit un miroir de l’héroïne symboliquement très fort. Et si Sachi n’avait pas été soutenue par un compagnon amoureux et aimant ? Et si sa famille l’avait totalement délaissée, au même titre que son entourage scolaire ? Si L’enfant en moi a toujours abordé l’espoir à travers des personnages humains, cet arc prouve que la mangaka et son œuvre ont les pieds sur terre, et que la vaste société peut-être beaucoup plus sombre dans certains cas. Une autre nuance que nous livre l’autrice, donc, mais bien plus sombre qu’à l’accoutumée.

Dans ce contexte, on attend le 9e tome avec une hâte plus forte que jamais, que ce soit pour découvrir le fin mot de l’histoire de Raimu et tout simplement la conclusion de l’histoire principale. Fort heureusement, il ne signera pas les adieux avec la série et ses personnages, puisqu’un dernier tome de chapitres extra se chargera de poser le vrai point final.