Eclat(s) d'âme Vol.4 - Actualité manga
Eclat(s) d'âme Vol.4 - Manga

Eclat(s) d'âme Vol.4 : Critiques

Shimanami Tasogare

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 06 Décembre 2018

Tasuku s'est proposé pour organiser le mariage de Haruko et Saki. Toutes deux sont aux anges, mais il reste une étape cruciale à franchir : que Saki fasse son coming-out auprès de ses parents, avec l'espoir d'obtenir leur bénédiction. De son côté, Monsieur Tchaïko connaît lui aussi un souci très personnel. Son compagnon est atteint d'un cancer en phase terminale, et celui-ci a un fils qui n'est pas au courant de leur union ni de l'existence de Monsieur Tchaïko...


Nous y sommes. Après trois tomes excellents, ce quatrième volume d’Éclat(s) d'Âme conclut le récit de Yuhki Kamatani, ainsi que les aventures humaines d'une poignée de personnages, tous plus attachants les uns que les autres, ayant tous rencontré leurs lots de drames.


Et dès les premières pages, le ton de cette conclusion est donné. Tandis que Haruko et Saki font face à l'instant le plus décisif de leur vie, le récit développe davantage la personne de Tchaïko, si attachant, mais pourtant très mystérieux. D'une manière globale, toutes les histoires des personnages centraux de la série sont très habilement menées à terme. Yuhki Kamatani n'omet personne, souligne l'évolution de chacune des figures de son récit, le tout en délivrant un message particulièrement optimiste pour les lectrices et lecteurs qui peuvent se sentir concernés par les thématiques de l’œuvre. Finalement, même des personnages qu'on aurait pu détester au départ comme Tôma font office de très bonne surprise, montrant même une subtilité qu'on n'aurait pas soupçonnée au début du récit. Chaque acteur de l'intrigue est alors développé comme il se doit, et chacun a droit à une conclusion digne de son arc narratif... y compris le mystérieux « Hôte » ! Qui est-il vraiment ? Que peut nous dire Yuhki Kamatani sur ce personnage très mystique qui, jusqu'à présent, justifiait le lien entre Tasuku et son entourage ? Bien des réponses sont données, là aussi particulièrement habiles. Une nouvelle facette de la communauté LGBT+ est ainsi apportée, accompagnée d'une idée particulièrement puissante et sans doute la plus symbolique d'Eclat(s) d'Âme dans sa globalité : Une personne ne peut être simplement définie par son genre et ses attirances, l'identité d'un individu étant bien plus riche que cela. Si le message peut paraître très évident, il se voit sublimé par une certaine bienveillance tout le long de ce quatrième opus, rendant la dimension humaine du titre encore plus forte.


Alors, comme un reflet des difficultés des personnes LGBT+ à s'assumer sereinement dans notre société, on notera que ce dernier tome apporte une idée complémentaire à celles des volumes précédents. Le premier tome pouvait représenter le dilemme et la souffrance, le second l'erreur et la culpabilité, et le troisième le rejet. Pour cette fin, c'est bien l'acceptation qui est au cœur du récit. L'idée de Yuhki Kamatani est de permettre à ses personnages d'exister selon le confort de vie qui leur convient le mieux. Ainsi, si Tasuku ne ressent pas le désir d'exprimer son homosexualité auprès de tous, c'est totalement son choix, là où les autres peuvent se montrer sincèrement sans avoir à être jugés ou dénigrés. Ainsi, la remise en question de l'entourage de chacun est fortement présente. Elle paraîtra utopique aux yeux de certains lecteurs, sans doutes, mais renforce le message d'espoir fort du titre. Car il est indéniable que c'est ce que Yuhki Kamatani a voulu développer dans son œuvre, de l'espoir, et ce peu importe l'individu.


Et au-delà de toute les thématiques LGBT+, c'est tout simplement de merveilleuses histoires d'amour, sincères et humaines, qui trouvent leur conclusion dans cet opus décisif. Que ce soit la relation entre Tasuku et Tôma, le mariage à venir de Haruko et Saki, ou encore l'histoire douce-amère de Monsieur Tchaïko, chaque récit sentimental a droit à un aboutissement, parfois heureux, parfois incertain... Mais à chaque fois particulièrement touchant. La mise en scène de Yuhki Kamatani, riche de métaphores visuelles, aide énormément à cette vision poétique. Pour ces personnages qu'on a aimé suivre durant quatre tomes, auxquels nous nous sommes attachés, le final est d'autant plus touchant, heureux par moment, mais aussi beaucoup plus déchirant sur certains points.


Il est donc difficile de ressortir indemnes de cet opus final qui nous fait passer par toute une palette d'émotions. Que ce soit par la subtilité de l'écriture des personnages et des développements des messages, les finalités percutantes de toutes ces histoires, ou tout simplement les au revoir aux figures attachantes du récit, ce tome final d'Eclat(s) d'Âme se montre d'une densité rare et d'une justesse qui a de quoi émouvoir tous ceux qui ont suivi la série. Il est alors difficile, pour votre serviteur, de poser des mots exacts pour traduire les émotions ressenties, et ce sera sans doute le cas pour bon nombre de lectrices et lecteurs. Si l'idée d'une note parfaite est toujours sujette à débats, légitimes, c'est peut-être le moyen le plus sincère pour prouver son amour envers une œuvre qui a su impacter du début à la fin.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
20 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs