Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 20 Décembre 2023
Chronique 2 :
Via l'identité d'un vidéaste du nom de Mogura Nozen, Masayasu a décidé de révéler en ligne, aux yeux de tous, l'existence du tueur dénommé Trois-Yeux, dont l'existence était gardée secrète par la police jusqu'à présent. Pire encore, il a dévoilé le nom de Kazuto ainsi que sa photo, et la conséquence est double: non seulement elle va contraindre Kazuto à agir, mais en plus elle met à mal Senri qui, en tant que jumeau, est vu comme le possible coupable par le grand public et ne peut plus rentrer chez ses grands-parents. Toujours épaulé par Enan, Senri devra désormais poursuivre le plus discrètement possible ses investigations. Mais en parallèle, tout le monde s'active plus que jamais, à commencer par la police: aux côtés d'une Saki qui semble pétrie de remords en n'ayant pas arrêté Masayasu, l'inspecteur Komatsu a parfaitement que c'est ce dernier qui a trahi les siens en dévoilant l'existence de Trois-Yeux.
Dans ce 10e et avant-dernier volume de la série, on sent alors clairement que l'étau se resserre autour de chacun des principaux personnages impliqués dans cette affaire: Senri, Kazuto, Masayasu, Renji alias l'homme à la cicatrice... Chacun d'eux, bientôt, devra forcément agir pour mettre un point final à cette affaire, et dans l'immédiat il reste bien difficile de prédire commence s'achèvera cette sombre quête de vengeance sur fond de secrets familiaux.
Mais avant d'en arriver là, Kei Sanbe a encore des choses à dévoiler sur certains de ses personnages et sur leurs évolutions, à commencer par Kazuto: tandis qu'il se confie au doc, le jeune homme laisse entrevoir toute l'ambivalence de son lien avec Renji, à la fois sauveur et bourreau pour lui, tout comme il nous fait bien sentir les changements qui se sont opérés en lui depuis qu'il est devenu père du petit Banri, et cela malgré la perte tragique de sa bien-aimée Riko. Mais le plus gros est à chercher dans toutes la deuxième moitié du volume qui se consacre enfin à tout un aspect qui n'avait pas encore été dévoilé dans l'oeuvre, à savoir le passé de Renji depuis l'enfance, et le parcours l'ayant conduit à devenir l'implacable tueur qu'il est devenu. Depuis le point de vue de l'homme à la cicatrice lui-même, on suit avec intérêt ces souvenirs impliquant bien sûr Mitsue et Yûji, ainsi que les différents événements ayant nourri en lui un rapport à la mort et au meurtre tout à fait particulier. Et si Renji affirme, avant ce flashback sur plusieurs années, qu'il voit les liens familiaux comme une entrave, on comprend vraiment pourquoi dès lors que l'on découvre le traitement que lui a offert dès l'enfance sa propre famille, en premier lieu Yûji rongé par la jalousie et qui était réellement pire que lui, et ses parents sous couvert de croyances ancestrales au sujet des jumeaux. Dans tout ça, on regrettera juste la passivité totale de Mitsue (la miss est kidnappée, puis revient tranquillement quelques années plus tard en ayant épousé son ravisseur avec qui elle a eu des gosses, visiblement sans avoir tenté quoi que ce soit, ok), mais si on excepte cette grosse ficelle on reste sur un récit bien narré.
A l'issue des révélations linéaires mais efficaces de ce tome, tout semble alors bien en place pour le dernier tome, qui n'a plus qu'à décanter cette complexe situation. Kei Sanbe ayant bien pris soin d'entretenir les enjeux et l'intensité, on attendra avec intérêt la conclusion d'Echoes !
Chronique 1 :
Un youtuber lance une bombe sur internet: l'identité et la photo du tueur en série "Trois yeux"! Cela met en effervescence Senri qui est désormais obligé de réagir, mais également de se cacher! Cela oblige également son frère à agir, ce qu'il avait l'intention de faire, mais pas aussi rapidement et pas comme ça...mais maintenant, l'un comme l'autre n'ont plus le choix.
Mais avant d'aller plus loin nous plongeons dans le passé de Renji, leur oncle qui est plus humain qu'on pourrait le croire!
Un tome qu'on aura attendu avec impatience et qui se savoure d'autant plus qu'il s'agit de l'avant dernier, par conséquent, l'auteur en profite pour multiplier les révélations sur les personnages, afin que tout s'éclaircisse pour le grand final à venir; un moyen également d'apporter un nouveau regard sur certains d'entre eux avant la toute fin...Et la fin on la suppose macabre, il pourrait difficilement en être autrement.
Si dans un premier temps on va suivre Senri qui réagit à l'annonce faite au grand public concernant son frère, on va rapidement le laisser de coté, pour attendre la conclusion à venir. Ensuite on ne le reverra plus du tome, ce dernier cédant sa place d'abord à son frère qui va nous exposer ses premiers pas auprès de Renji, le tueur froid et sanguinaire qui lui a tout appris et la recueilli après la mort de ses parents.
Ensuite ce sera au tour de Renji lui même de revenir sur son enfance, solitaire mais pas malheureuse, comment et pourquoi il a été abandonné, comment il a grandi et été éduqué dans un temple et comment il a retrouvé son frère jumeaux, le père de nos héros! On comprend alors que le psychopathe de la famille n'était pas Renji à la base mais son frère, et que Renji a pris ce virage plus ou moins malgré lui, sans regret certes, mais pas véritablement par choix au départ.
La fait de récupérer Kazuto encore enfant est la succession de nombreux événements qui l'ont conduit à en arriver là, mais ni la mort de ses parents ni son adoption n'étaient prémédités.
Ainsi plus des deux tiers du tome seront occupés par des flashbacks, mais ce sont deux tiers absolument passionnants, voire essentiels pour la compréhension global. Ils apportent une relecture de certains éléments qu'on croyait connaître, et impose donc une nouvelle approche, un nouveau regard!
Renji demeure un assassin froid et peu attachant, mais on le comprend désormais davantage et on pourrait presque le prendre en pitié...un sacré tour de force de la part de l'auteur.
Un volume une nouvelle fois remarquable, qui nous conduit vers une conclusion qu'on attend avec impatience et qui sera tout aussi percutante que bien construite, à n'en pas douter...on peut faire confiance à Kei Sanbe pour ça!