Don't fake your smile Vol.5 - Actualité manga
Don't fake your smile Vol.5 - Manga

Don't fake your smile Vol.5 : Critiques

Niji, Amaete yo

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 14 Janvier 2021

Gaku a réaffirmé son amour pour Niji, cette fois-ci devant toute la classe à un moment où la jeune fille subissait d'injustes et douloureuses critiques. Et le jeune garçon a beau être parfois maladroit, l'adolescente ne peut que remarquer qu'il essaie de changer, d'apprendre de ses erreurs, et qu'il l'aime sincèrement... au point de ne désormais plus être dupe quant à ses propres sentiments pour lui. Mais ces sentiments, peut-elle les accepter et les vivre si facilement, elle qui a été profondément traumatisée et meurtrie par son agression ?

Cette interrogation est au centre de toute la première moitié du volume, et place forcément les deux jeunes personnages dans une situation difficile, coincés entre leur amour mutuel et le traumatisme de la jeune fille qui ne peut être oublié si facilement, si tant est qu'il puisse être oublié un jour... De ce fait, Kotomi Aoki nous propose une étape assez efficace dans ses nuances, étape qu'elle s'applique à bien mettre en scène, comme à l'accoutumée, avec une certaine intensité et un découpage fait de grandes cases rendant la lecture toujours aussi rapide, d'autant que la mangaka ne s'embarrasse pas forcément de textes très longs et cherche surtout à frapper juste directement via des dialogues et pensées assez courts mais qui veulent tout dire. D'un côté, on a donc deux jeunes qui veulent enfin avancer dans leurs sentiments, surtout Niji ici, puisque Gaku avait déjà clairement avoué son amour. Mais évidemment, rien ne peut être facile au vu de ce qu'a subi notre héroïne, et ce drame continue de fortement marquer son parcours, son ressenti, ses choix. Quand Gaku lui dit de devenir sa copine, elle a le sentiment qu'il s'agit presque d'un ordre plutôt qu'une demande, quand bien même ses sentiments à elle sont là aussi. Quand Gaku lui demande pourquoi elle lui a menti sur sa prétendue relation avec Hiyori puis lui demande ce qu'il s'est réellement passé le soir de son agression, elle est bien incapable de répondre, le simple fait de devoir se souvenir semblant forcément la faire souffrir, encore plus si elle devait en parler à celui qu'elle aime. Puis il y a aussi la symbolique du lieu où elle essaie de l'embrasser, comme pour se forcer à avancer... Au fil de ces quelques dizaines de pages, Kotomi Aoki retranscrit alors efficacement le tiraillement qui subsiste en ses deux personnages et surtout en Niji, forcément incapable de fermer les yeux pour vivre pleinement ses sentiments.

Mais tandis que la relation entre Gaku et Niji avance avec son lot de difficultés assez bien rendues, Kotomi Aoki n'oublie pas le cas du troisième personnage principal de son récit, Hiyori, qui a enfin décidé de dire à Gaku qu'il est gay et qu'il ne le voit pas comme un simple ami, suite à quoi Gaku, avec la sincérité qu'on lui connaît, lui a déjà répondu qu'il ne peut pas le voir comme un potentiel amoureux. Forcément, un trouble se crée entre les deux garçons, car ils ne peuvent plus se comporter comme avant, ne peuvent plus faire marche arrière, en particulier Hiyori qui ne veut plus être comme avant même si Gaku, lui souhaite visiblement rester son ami. Cependant, là où Kotomi Aoki aborde très bien les tiraillement autour du duo Gaku/Niji, pour le moment elle se montre plus lisse et donc moins convaincante concernant Hiyori... d'autant plus que ce dernier continue de montrer envers le professeur Kiryû un comportement qui peine à convaincre, dans la mesure où il n'a toujours pas été expliqué de manière un peu plus approfondie. Que recherche exactement Hiyori avec ce comportement presque auto-destructeur, où il semble quasiment se jeter de lui-même dans la gueule du loup ? Il s'agit vraiment d'un aspect qu'Aoki a intérêt à mieux travailler par la suite, car cela fait désormais deux volumes à la suite que le cas de Hiyori nous échappe en partie.

En attendant, notons que ce tome se voit considérablement raccourci puisque, après 114 pages, il laisse la place à une histoire courte de 48 pages dessinée par la mangaka en 2016. Un brin frustrant, quand bien même l'histoire en question est certes très classique mais tout à fait honnête, en narrant une petite romance sur fond de quiproquo et de concours d'entrée à l'université.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs