Dead Dead Demon’s DeDeDeDe Destruction Vol.12 - Actualité manga

Dead Dead Demon’s DeDeDeDe Destruction Vol.12 : Critiques

Dead Dead Demon’s Dededededestruction

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 27 Janvier 2023

Quelque part à Osaka, un homme du nom de Nobuo Koyama se réveille, après avoir été parasité pendant 8 ans. L'envahisseur qui était en lui est mort, en lui laissant une lettre d'excuses et d'explications. Quant à notre homme, pris en charge par deux jeunes filles du nom de Kimika et Hato, il a tout a apprendre et à découvrir sur ce qui s'est passé pendant ces 8 années lors desquelles il était comme endormi. Et pendant ce laps de temps, le monde a bien changé...

Après le point de non-retour du tome 11 qui était annoncé dès le titre de la série et qui a pris la forme d'un long compte à rebours, ce 12e et dernier volume de l'ambitieuse et riche série d'Inio Asano s'intéresse en premier lieu à l'après-destruction du monde, à la découverte d'une société qui a complètement été bouleversée... et où, pourtant, bien des erreurs propres à l'espèce humaine semblent devoir continuer de ses répéter, encore et toujours. Cela, Asano nous le présente avec force, en faisant souvent écho à ce qui a pu se passer précédemment dans son oeuvre pour présenter une "nouveau monde" tout aussi désolant que le "monde d'avant". Que ce soit le tournant décisif baptisé "32/8", l'héritage de groupe extrémiste Seikyôto, une partie de la population qui se raccroche à Kohiruimaki par désespoir en voulant voir en lui un héros, la population mondiale divisée par 20, les bouleversements climatiques, les américains qui continuent un combat inutile pendant que nombre de de survivants n'aspirent qu'à l'entraide, les affrontements militaires à la surface...

Jusqu'au bout, en accentuant encore ici la part d'anticipation/science-fiction qu'il pense en détails, en se reposant sur de nouvelles expérimentations visuelles (en particulier dans les designs de machines), et en prenant quand même le temps d'encore lâcher quelques taquets rigolos envers son "éternel rival" Kengo Hanazawa, Asano décortique à merveille notre société, sa folie, ses absurdités et sa vanité. Et cela sonne d'autant plus fortement qu'on découvre ici les nombreux bouleversement du monde, souvent avec beaucoup de dureté, à travers les yeux de Nobuo, un homme qui a été comme dans une sorte de coma pendant 8 ans et qui se prend tout ça de plein fouet soudainement.

Mais Nobuo Koyama n'est pas n'importe qui: évidemment, il s'agit du père de Kadode. Et dans ce contexte de "monde d'après" qui est dévasté et qui lui échappe forcément en grande partie, il se rattache au plus simple et au plus humain des désirs: retrouver sa fille, à qui il a beaucoup de choses à raconter, à confesser. C'est ainsi qu'il entreprend d'aller jusque là où sa famille vivait, le quartier de Setagaya à Tokyo, même si ça ne rime à rien d'y aller puisqu'il n'y a quasiment plus rien à la capitale. Tout en suivant le voyage de Nobuo qui nous permet, en même temps que lui, de voir l'état du monde, il y a alors constamment cette interrogation dans un coin de notre tête: que sont devenus Kadode, Ôran, et leurs compagnons ? Sont-ils encore vivants ? Si oui, que font-ils ? Certains éléments de réponse finissent par apparaître, on est heureux de revoir certaines têtes connues tandis que d'autres hypothèse se font encore... mais au bout de tout ça, Asano ne choisit pas la voie de la facilité (de simples retrouvailles heureuses, etc), bien au contraire, en offrant une ultime pirouette aussi ambitieuse que le reste de son histoire, via un dernier choix de Nobuo. De là découlent les derniers chapitres sur lesquels on va en dire le minimum syndical afin de ne pas spoiler, mais où bien des éléments font encore sens: l'idée de pouvoir encore changer les choses ou non dans une société qui court à sa perte, la symbolique supplémentaire prise par Isobeyan, ou évidemment le lien bâti par nos deux héroïnes...

Au bout d'une série aussi riche et ambitieuse qu'il était impossible de conclure de façon classique sans risquer de décevoir, Asano effectue des choix assez osés et forts, où il cristallise de plus belle tout ce qui a fait la puissance de sa série, entre le portrait de société impactant, les éléments de SF très bien utilisés y compris pour les trouvailles graphiques, et le portrait de deux héroïnes dont la relation restera gravée dans les mémoires. On ne pouvait, en réalité, pas vraiment espérer meilleure fin pour une telle oeuvre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs