Danganronpa Vol.1 - Actualité manga
Danganronpa Vol.1 - Manga

Danganronpa Vol.1 : Critiques

Danganronpa - Kibô no Gakuen to Zetsubô Kôkôsei - The Animation

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 07 Février 2019

"Bonsoir à tous. Est-ce que vous désespérez ?"

Officiellement reconnue par le gouvernement japonais, l'école privée Kibôgamine est réputée pour ses sélections très strictes: seuls les "ultimes", lycéens qui excellent dans un domaine en particulier, peuvent y entrer. Elle a même été surnommée "l'école de l'espoir", car les admis sont considérés comme les "espoirs" de la nation, ceux qui sont voués à bâtir le futur du pays. Idol ultime, nageuse ultime, héritier ultime, romancière ultime... personne n'est accepté dans cette école par hasard. Y compris Makoto Naegi, un adolescent pourtant on ne peut plus ordinaire, mais qui vient d'être tiré au sort pour intégrer Kibôgamine. Serait-il le "chanceux ultime" ? Le jeune garçon se dit forcément que oui ! Mais la chance peut vite se transformer en malchance, et l'espoir en désespoir... Le jour de la cérémonie de rentrée dans cette école, les choses prennent un tour plutôt... inattendu. En compagnie de 14 autres nouveaux élèves excellant tous dans un domaine, il se retrouve pris dans un bien étrange jeu, au sein de l'établissement verrouillé de toutes parts et dirigé par un proviseur aussi barré qu'inquiétant: Monokuma, une sorte d'ours en peluche qui va leur faire vivre l'enfer en se délectant des mésaventures de ses "recrues" et de leur désespoir. En effet, celui-ci les contraint à participer à un obscur jeu de la mort: pour obtenir son diplôme, le seul moyen est d'assassiner l’un de ses camarades sans être découvert par les autres ! Si les autres découvrent l’identité du tueur, celui-ci est le seul a être puni via une peine de mort pouvant prendre diverses formes. Mais s’ils ne parviennent pas à le démasquer, seul l’assassin est diplômé et les autres seront éliminés...

En une poignée de jeux, Danganronpa est une saga qui s'est imposée comme une véritable référence auprès d'une assez importante niche de joueurs. Mêlant visual novel, enquêtes et aventure, elle a su conquérir son public grâce à son mélange ingénieux entre des thèmes assez matures, une construction comme un grand 8 et une forte dose d'humour, humour très souvent porté par son inénarrable mascotte Monokuma, proviseur définitivement pas comme les autres. Née de l'imaginaire de Kazutaka Kodaka, la saga a vu son première jeu, développé par Spike Chunsoft, sortir au Japon en 2010. Depuis, 3 autres jeux (sans compter des compilations et remakes) ont vu le jour: Danganronpa 2: Goodbye Despair en 2012, Danganronpa Another Episode Ultra Despair Girls (spin-off orienté action/aventure) en 2014, et Danganronpan 3: Killing Harmony en 2017. Evidemment, en parallèle plusieurs adaptations en anime et en manga ont vu le jour. Côté anime, la série Danganronpa - The animation a été diffusée au Japon en 2013, et elle propose une adaptation libre du premier jeu. Côté manga, jusque-là la saga était inédite en France, mais en ce début d'année 2019 le mal est réparé par les éditions Mana Books, qui nous proposent de découvrir le manga en 4 tomes Danganronpa the Animation, qui comme son nom l'indique est basé sur le premier anime, et donc aussi sur le premier jeu. Prépubliée en 2013-2014 dans le magazine Shônen Ace des éditions Kadokawa, cette série a été dessinée par Takashi Tsukimi, un auteur dont ce fut le tout premier manga, mais qui depuis a entamé en 2017 la série horrifique Terror Night.

"Allez, mes chers "espoirs", c'est parti pour une vie scolaire de meurtres et de "désespoir" !!"

Cette adaptation manga a le mérite de très vite nous faire rentrer dans le vif du sujet: après quelques pages où l'on fait connaissance avec Makoto et sa soeur avant qu'il n'intègre l'école, les choses sérieuses commencent dès qu'il a franchi les portes de son nouvel établissement. Aussi vite que bien, l'auteur présente alors chacun des 14 autres élèves, tous marqués par un talent ultime et par un look immédiatement reconnaissable, ce qui fait que malgré l'accumulation rapide de visages on les retient tous facilement. A commencer par Sayaka Maizono, l'idol ultime et vieille connaissance de Makoto aussi jolie que douce, qui pourrait devenir une précieuse alliée pour notre héros. Mais il y a aussi Byakuya Togami, l'héritier ultime, Tôko Fukawa la romancière ultime, Junko Enoshima la fashionista ultime, Chihiro Fujisaki le programmeur ultime, Hifumi Yamada l'auteur de fanzines ultime, Leon Kuwata le joueur de baseball ultime, Mondo Ôwada le biker ultime, Sakura Ôgami la combattante ultime, Yasuhiro Hagakure le voyant ultime, Aoi Asahina la nageuse ultime, Kiyotaka Ishimaru le préfet ultime, Céleste Ludenberg la parieuse ultime... et Kyôko Kirigiri, la ??? ultime, jeune fille dont Makoto n'avait jamais entendu parler auparavant, et qui risque de vite montrer un impressionnant esprit de déduction très utile pour les enquêtes. Puis il y a surtout ce proviseur si unique qu'est Monokuma, personnage aussi amusant qu'effrayant, prêt à s'amuser en observant les malheureux adolescents qu'il a pris dans son piège, mais aussi prêt à tuer sans état d'âme les coupables autant que celles et ceux qui auraient le malheur de ne pas respecter ses règles...

Autant dire que sous le contrôle de cette espèce d'ours bien frappé, le groupe de 15 lycéens n'a pas fini d'en baver, d'autant plus que pour les motiver à vite désespérer, paniquer et donc s'entretuer, le proviseur n'hésite pas à leur faire craindre le pire concernant la situation de leur entourage à l'extérieur... Que se passe-t-il hors de l'école ? Une seule manière pour le savoir: vite avoir son diplôme. Le jeu mortel peut donc commencer... et il ne tarde pas à s'envenimer avec, d'emblée, une première mort qui peut surprendre un peu via l'identité de la victime, sans doute une manière pour l'auteur original du jeu d'aller un chouya à l'encontre des habitudes et attentes du joueur et du lecteur. Premier accusé: Makoto lui-même, tant tout semble d'abord le désigner. Comment s'en sortira-t-il ? Une seule solution: récolter les indices autour de la victime, récupérer les alibis des autres, en vue de la deuxième grand phase: après chaque meurtre, un "tribunal de classe" a lieu, et c'est alors la phase d'enquête qui prend le relais. Une phase que le mangaka mène vite et bien dans son adaptation, et surtout avec le lot de retournements de situation qu'il faut, comme dans le jeu. Pour cette première enquête, avouons-le, il n'y a aucune surprise sur l'identité du coupable, tant le principal indice est gros, en revanche la manière dont tout le meurtre s'est déroulé s'avère bien plus passionnante à suivre en dévoilant ses quelques surprises autour de certains visages. Et déjà l'ensemble parvient alors à bien jouer sur les différentes thématiques-phares du jeu d'origine: les limites de la justice, la frontière coupable/non-coupable, le choc entre espoir et désespoir... La saga fonctionne souvent sur ce genre de dualité, jusque dans la double-personnalité et le look de Monokuma.

Et puisque l'on évoque le look, parlons donc des dessins: dans l'ensemble, Takashi Tsukimi se veut très, très fidèle aux différents designs du jeu. En plus de la dégaine unique d'un Monokuma mi-blanc min-noir, mi-mignon mi-démoniaque, le mangaka s'applique à bien retranscrire les looks parfois un brin extravagants ou caricaturaux des différents personnages, pour un résultat efficace qui colle très bien à l'ambiance générale. Sa narration est rythmée, il sait aller à l'essentiel... Seul bémol: quelques inégalités parfois dans l'anatomie, notamment au niveau des bras qui ont parfois des perspectives étranges. En cela, on sent bien qu'il s'agit de la toute première série du mangaka, en tout cas la marge de progression est là pour gommer ces petits défauts.

"Puissiez-vous connaître le plus beau des désespoirs..."

Au final, on retrouve bien toute l'ambiance et la construction uniques du jeu et de l'anime dans cette version manga qui démarre très bien. Takashi Tsukimi n'a aucun mal à nous emporter dans l'univers barré créé originellement par Kazutaka Kodaka et Spike Chunsoft, et on espère évidemment que ça durera dans les trois volumes suivants !

Concernant l'édition, Mana Books offre un bon travail avec un papier alliant épaisseur et souplesse, une bonne qualité d'impression, et 4 premières pages en couleurs. La traduction fait bien le job, Teddy Dumont cherchant bien à retranscrire les spécificités de Danganronpa (les "ou pou pou pou" de Monokuma sont au rendez-vous).
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction