Color Recipe (2017) Vol.1 - Manga

Color Recipe (2017) Vol.1 : Critiques

Color Recipe

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 22 Octobre 2019

Chronique 2

Connue en France pour les récits Yatamomo, The Song of Yoru & Asa et Celui que j'aime, ou presque, tous trois parus aux éditions Boy's Love, la mangaka Harada s'est également offert une incursion chez Taifu Comics en octobre 2017 avec le premier volume de l'une de ses oeuvres-phares: Color Recipe. Elue meilleur Boy’s Love aux Chil Chil BL Awards 2016, et classé 3e au Kono BL ga Yabai 2017, cette oeuvre finie en deux tomes n'a pourtant pas forcément connu un parcours tranquille au Japon, puisqu'elle a changé d'éditeur en cours de route, en passant en septembre 2017 du magazine Ciel de Kadokawa au magazine Dear+ de Shinshokan. D'ailleurs, peut-être cela explique-t-il le fait que l'on soit toujours en attente du volume 2 en France, même si cette attente semble enfin vouée à prendre fin le mois prochain si l'on en croit certains sites de vente (mais on connaît la non-fiabilité de ces sites, donc mieux vaut attendre confirmation de l'éditeur).

Color Recipe nous plonge dans un salon de coiffure où travaillent trois personnes: le patron M. Mikado qui a décidé d'ouvrir son propre salon de façon indépendante, une employée nommée Riku, et notre héros, Shôkichi, un coiffeur aussi appliqué et sérieux dans son travail que peu à l'aise dans la communication avec les autres. Un problème qui lui vaut d'ailleurs certaines petites mésaventures: parlant très peu pendant qu'il exerce, certain(e)e client(e)s se sentent peu à l'aise avec lui. C'est dans ce contexte que M. Mikado, peu de temps après avoir ouvert son salon, choisit d'embaucher Fukusuke, un coiffeur réputé car venant d'un prestigieux salon qu'il a préféré quitter, et qui est un peu tout le contraire de Shôkichi en termes de relations humaines: il a la tchatche facile, et nombre de client(e)es l'adorent. Une situation où Fukusuke, taquin, ne se prive pas pour faire des remarques à Shôkichi ! La relation de travail entre ces deux-là semble alors vouée à être tendue, mais peut-être Fukusuke cache-t-il autre chose derrière son comportement avec Shôkichi...

Le moins que l'on puisse dire est que Harada sait très vite et très bien installer ses personnages ainsi que leurs relations, et pas uniquement concernant ses deux personnages principaux. Tandis que l'on découvre en Mikado un patron passionné et bienveillant que Shô admire par dessus tout (mais attention, pas de cliché sur les coiffeurs ici: Mikado est hétéro et marié, ce qui rend le récit plus réaliste), on entrevoit en Riku quelqu'un réservant ses quelques surprises, y compris en toute fin de tome, et ayant une façon de parler assez directe. l'essentiel vient toutefois, bien sûr, de Shô et Fukusuke et de leur rapport pour le moins tendu, au moins pendant toute la première partie du volume ! En effet, entre un garçon très sérieux, assez premier degré (surtout quand on parle de Mikado) mais ayant du mal à parler aux autres, et un autre plus sociable et taquin, l'autrice joue très bien sur deux personnalités opposées mais peut-être, quelque part, complémentaires.

Sur ces bases, c'est une première partie de tome globalement assez légère et comique qui nous est proposée, ces deux héros devant apprendre à travailler ensemble, avec des hauts, des bas, voire des petites surprises pouvant déstabiliser Shô, notamment quand Fukusuke est amené à dormir chez lui après avoir raté son train. Néanmoins, et tout en soulignant régulièrement l'application des personnages dans leur travail de coiffeurs, Harada parvient à immiscer d'autres facettes plus inquiétantes, notamment dès lors qu'apparaît Kihara, un homme étant un bon client du salon, mais semblant un peu trop familier et collant avec Shôkichi... Tout en assombrissant quelque peu son récit autour des affres d'un stalker apparent, l'autrice parvient à dresser en Fukusuke un portrait peut-être plus bienveillant qu'on ne le croit, dès que celui-ci fait part à Shô des événements passés l'ayant poussé à s'intéresser à lui. Mais en réalité, la vérité est encore tout autre, et Harada saura surprendre comme il se doit dans une fin de volume rendant Fukusuke plus ambigu et étonnant que jamais, le mieux étant que plusieurs petits indices étaient présents auparavant pour nous laisser deviner la chose, à commencer par cette petite réflexion "On va pas bien tous les deux", qui prend tout son sens.

Visuellement, Harada est capable d'avoir un design de personnages tantôt un peu rond et mignon, tantôt plus fin et inquiétant, le tout sans jamais trahir le physique de ses héros, ce qui est un petit exploit. Au fil de la lecture, elle régale plus d'une fois par son sens du découpage ou son soin accordé aux expressions, au regards et aux petits gestes, chose encore plus marquante lors des quelques petites montées de tension. Dans ces montées de tension, on inclut les quelques brèves scènes érotiques, superbement mise en scène avec quelques gros plans ou des cases longues. Enfin, certains contrastes noir/blanc sont très efficaces, et les trames sont bien souvent appliquées avec finesse afin d'apporter une richesse supplémentaire.

Immersif, joliment dessiné, proposant des personnages réussis, et surtout surprenant dans sa manière de s'assombrir dans sa deuxième partie, ce premier volume de Color Recipe est, dans l'ensemble, une réussite qui donne follement envie de découvrir la suite, encore plus au vu de toute l'ambivalence de Fukusuke qui apparaît dans les dernières dizaines de pages. Espérons donc que le deuxième et dernier tome sortira bel et bien sous peu !

Côté édition, Taifu Comics a conservé les pages couleurs : 4 au tout début, et 2 en ouverture du chapitre 5, ce qui fait rudement plaisir. Le papier et l'impression sont très honnêtes, tandis que la traduction d'Isabelle Eloy, malgré une ou deux coquilles d'inattention, fait bien le job en respectant le caractère des personnages.


Chronique 1

Shôkichi est un jeune coiffeur qui est très susceptible au point d’en arriver aux mains quand on vient critiquer son travail. Même s’il est très impliqué dans son travail, il ne se montre pas très courtois envers ses clients ce qui lui joue des tours. Un jour, son patron décide ‘embaucher un nouvel employé, prénommé Fukusuke. A l’inverse de Shôkichi, il est très sociable et proche de ses clients. Mais, face à Shôkichi, il se montre très sarcastique. En totale opposition, leur entente professionnelle est très compliquée. Cependant, certains événements étranges vont amener les deux hommes à se rapprocher.

L’auteur Harada a déjà eu certains de ses titres édités en France chez « Boy’s Love – IDP ». Cette fois-ci c’est au tour des éditions « Taifu », de nous dévoiler un autre titre paru en 2015 au Japon. De par ses précédents titres, nous savons que l’auteur peut avoir des œuvres très particulières. Ce titre ne déroge pas à la règle. Au départ, l’intrigue semble des plus normales. Shôkichi se donne corps et âme dans son emploi de coiffeur. Mais son caractère lui fait défaut. Non seulement il est impulsif, mais il n’arrive pas à se montrer sociable avec ses clientes. Or un jour, débarque dans le salon Fukusuke, un nouveau coiffeur qui est tout son opposé, car il se montre prévenant envers ses clients. Shôkichi devra prendre sur lui pour arriver à travailler avec le petit nouveau, surtout que son patron fait tout pour qu’ils arrivent à mieux communiquer l’un envers l’autre. Nous commençons avec une intrigue basique où l’entente entre deux personnages est au centre de toutes les préoccupations. Or, un premier événement assez étrange arrive un soir où Shôkichi et Fukusuke ont pas mal bu. Nous sommes assez interloqués de ce qui se passe et surtout la manière dont cela se produit. Cependant, l’auteur ne s’y attarde pas trop et amène un stalker qui se serait entiché de Shôkichi. L’intrigue est posée. Et là où l’auteur réussit, c’est que nous sommes complètement convaincus de ce qui se passe et du danger que court Shôkichi. Quand l’auteur nous dévoile la vérité, nous sommes complètement estomaqués…

Concernant le style graphique de Harada, les personnages ne sont ni androgynes ni très masculins. En effet, les visages sont en partie arrondis et se terminent en triangle.. Les visages sont à la fois ronds sur la moitié pour finir en triangle. Un style particulier qui peut ne pas plaire à tout le monde. Les trames et les décors sont riches et permettent d’enrichir l’ambiance lors de la lecture. Concernant l’édition, elle est de bonne facture et nous avons le droit non seulement à des pages en couleur en début de tome, mais également vers la fin.

Dans ce nouveau titre, l’auteur, Harada, réussit à nous surprendre et attiser notre curiosité. La psychologie des personnages est bien travaillée et nous sommes assez curieux de la suite des événements.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Einah
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs