Cobra, the space pirate - Edition Ultime Vol.1 - Actualité manga
Cobra, the space pirate - Edition Ultime Vol.1 - Manga

Cobra, the space pirate - Edition Ultime Vol.1 : Critiques

Space adventure Cobra

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 26 Novembre 2015

Cobra, le pirate de l’espace traqué par la Guilde des pirates et fatigué de ses péripéties s’est terré pendant plusieurs années après s’être effacé la mémoire, dans le but de mener une existence paisible. Mais « Johnson », l’identité qu’a prise Cobra n’est pas satisfaite de cette tranquillité, l’individu ne rêve que d’aventures et de jolies filles. Alors qu’il tente l’expérience du simulateur de rêve, Cobra recouvre la mémoire et se souvient de celui qu’il est vraiment, un pirate arpentant l’espace aux côtés de son fidèle androïde Armanoïde Lady. Dès lors, la Guilde fait sa réapparition et se met à traquer Cobra, mais ce dernier rencontre l’intrépide Jane à la recherche de ses deux sœurs dont les tatouages cachent un sombre secret…

Œuvre culte s’il en est, Cobra est bien connu pour sa version animée et a tenté de s’imposer de nombreuses fois sur le marché français par sa monture manga, d’abord chez Dynamic Vision puis chez Taifu dans un format convini des plus particuliers. Black Box a alors donné une chance à la série en sollicitant l’aide des fans pour financer ce qui serait la version ultime des aventures du célèbre pirate de l’espace. Pari tenu puisque c’est sur une superbe monture que nous redécouvrons les premières péripéties de Cobra.

Ce premier tome se présente comme plus épais qu’un volume simple et ce ne sont pas moins de 300 pages qui composent cette amorce de la série. Enfin, difficile de parler d’amorce puisque le récit se lance immédiatement et s’avère incessant de la première à la dernière page. Il est question ici du premier arc qui était présent dans l’adaptation animée, celui des trois sœurs tatouées. Ainsi, le voyage de Cobra se traduit pour l’heure par sa soif d’aventures, mais surtout le mystère qui va se présenter à lui, le menant à affronter sans attendre la Guilde des pirates et le fameux Crystal Boy.

Cobra, c’est l’aventure avec un grand A, et ce volume nous le fait ressentir tout le long durant où les péripéties s’enchaînent avec une grande fluidité, appuyant une intrigue qui n’est jamais avare en rebondissement. La lecture se fait alors d’une seule traite puisque le rythme de Buichi Terasawa ne souffre pas d’un découpage épisodique. La mise en scène endiablée aide, il faudra même parfois reprendre certains passages pour bien comprendre l’enchaînement des situations tant l’intrigue va à 100 à l’heure. En 300 pages, de nombreux événements ont lieu, si bien que ceux qui ne connaissent pas bien la série sont en droit de se demander ce que l’auteur va raconter durant les douze opus qui composent l’édition de Black Box.
La qualité de ces aventures est aussi due à l’univers dépeint par le mangaka qui réinvente totalement les univers spatiaux d’époque en y incluant une grande touche de western. Cobra caractérise à merveille l’idée du cowboy de l’espace, l’aventurier moderne qui se jette dans l’action, a toujours une corde à son arc et ne vit que pour les superbes créatures, ce qui ne l’empêche pas de garder une droiture et un grand sens moral. Il est intéressant de voir que l’univers nous en a encore assez peu dit, mais montre déjà toute son étendue : on comprend que se confrontent la Guilde des pirates et la police de l’espace tandis que quelques mystères viennent marquer le monde de Cobra, aussi les prochains opus devraient se montrer tout aussi denses que celui-ci. Rares d’ailleurs sont les séries capables de si bien mettre en avant leur monde sans avoir à recourir dans de grandes phases d’exposition, mais Cobra y parvient.

Il ne faut pas être effrayé par une certaine notion du kitsch dans la série de Buichi Terasawa dont la patte vintage n’a pas pris une seule ride. Cobra a en effet ce côté « James Bond », la vanne de ce dernier n’est d’ailleurs pas due au hasard et résulte sans doute des influences du mangaka. Les ambitions de ce héros sont donc simples et se résument par action, cigares et demoiselles. Le personnage de Cobra incarne pourtant certaines valeurs, car s’il est souvent amené à tuer ses adversaires, ses objectifs ne sont jamais intéressés, et seul le grand frisson intéresse cette figure caractéristique des années 80.

La patte graphique de Buichi Terasawa reflète le style d’époque, ce qui n’empêche pas son travail d’être efficace à l’heure actuelle. L’auteur a le sens du découpage et de la mise en scène, ses planches sont d’ailleurs souvent dynamiques et servent le rythme effréné de la série et des événements tout en gardant une certaine clarté, chose qui n’était pas forcément évidente étant donné la densité des péripéties. Chaque case est globalement très fouillée, certaines idées de dessin et de mise en scène sont d’ailleurs astucieuses, ne serait-ce que durant ces moments où l’auteur utilise les teintes de noir pour faire planer le mystère. Enfin, les quelques pages couleur présentes vers la moitié du tome sont un pur plaisir visuel, donnant un relief bluffant à la construction des décors et à Cobra lui-même.

Du côté de l’édition, Black Box a fourni un excellent travail pour offrir aux lecteurs la meilleure édition de Cobra qui soit. Le semi-grand format, caractéristique de l’éditeur, est adapté à la série étant donné l’épaisseur des tomes et l’intérêt des planches de Buichi Terasawa. La traduction est sans fausse note et utilise un style adapté à ce récit de la fin des années 70. Le tome utilise un papier de grande qualité, mais peut-être un tout petit peu trop fin, parfois même un peu transparent, mais remettre en cause l’édition pour ce détail serait du pur chipotage. Enfin, ce sont les superbes couvertures qui ressortent le plus. Les éléments visuels bénéficient d’un vernis sélectif tandis que la couverture utilise un papier couché mat, accentuant la luxure du tome. Pari tenu donc, c’est un bien bel objet que nous tenons entre nos mains !

Cobra est un titre qui a profondément marqué l’hexagone, notamment grâce à son adaptation animée. Mais s’il est facile de s’approprier une jolie intégrale de l’anime, ce n’était pas le cas pour le manga qui n’était plus disponible depuis un moment. L’édition de Black Box arrive à point nommé et ce premier tome nous transporte directement dans un univers riche où l’ambiance western côtoie la Science-Fiction. Cobra, lui, n’a pas changé, et c’est avec grand plaisir qu’on restera à ses côtés sur la suite de ses aventures.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs