Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 16 Décembre 2024
En pleine sortie avec Katsuragi, Shinji a soudainement laissé en plan celle-ci en reconnaissant Yuzu dans la rue et en la rattrapant. Commence alors entre les deux jeunes gens une discussion un peu houleuse, Shinji demandant à Yuzu si elle n'a vraiment fait que l'exploiter pour atteindre Makiko, et la petite soeur d'Anzu lui répondant alors avec une franchise déstabilisante. Pourtant, à l'issue de ces retrouvailles, la sincérité de la bonté de Shinji semble encore évidente, dès lors que le jeune homme découvre l'état de santé de la mère de Yuzu et fait alors part à cette dernière du lien à-part qu'il avait, enfant, avec la bienveillante Satsuki. Alors, Yuzu peut-elle avoir confiance en Shinji, qui dit vouloir l'aider, alors même qu'elle veut faire tomber la mère du jeune homme ? Pour cela, il faudrait déjà parvenir à échapper à la diabolique Makiko, dont les manipulations et l'influence sont finement rodées... à moins que cela ne finisse par se retourner contre elle.
En effet, tandis que Yuzu bloque dans son enquête sur Elise et Mujina et qu'Anzu, en tant qu'"agente" de sa pire ennemie, a le sentiment de n'être qu'un jouer entre ses mains, ce sont deux autres figures qui viennent prendre de l'importance, en risquant de faire trembler la matriarche des Mitarai. La première des deux n'est autre que Katsuragi, celle-là même qui affiche un visage si doux, si mignon et si gentil sur la jaquette, et dont l'heure est pourtant venue de découvrir le véritable fond: à l'heure où elle est prête à tout pour mettre la main sur Shinji et pour ne pas le laisser aller vers Yuzu, la populaire étudiante s'offre une confrontation de choix avec Makiko, confrontation sur laquelle nous allons éviter d'en dire trop, mais qui menace déjà de faire vaciller l'épouse Mitarai, si tant est qu'elle n'opte pas pour une réponse implacable. Quant à la deuxième figure, il s'agit étonnamment de la fameuse Mujina, celle-la même dont nos héroïnes peinaient à trouver la trace, et qui a soudainement beaucoup de chose à révéler sur Elise sur les réseaux sociaux... L'impact sur Makiko est presque immédiat et, en plus de la mettre en péril, la pousse encore à nous révéler un peu plus son vrai fond, entre un passé compliqué, un rapport à la pauvreté qui en a été marqué, et une obsession cruelle pour celle qui était alors son amie...
Le tome se révèle alors largement prenant, tant Moyashi Fujisawa enchaîne les rebondissements bien huilés à rythme soutenu, tout en exploitant à bon escient des tares humaines sur lesquelles elle tire intelligemment, autour des hypocrisies et des mensonges qu'amènent l'obsession pour l'argent, le luxe, le pouvoir, la popularité et le buzz (via les réseaux sociaux entre autres), et de la façon dont tout ça peut nous plonger dans un bonheur factice où toutes les relations sont faussées. Tout ceci n'est pourtant rien à côté de la toute dernière partie du volume, où la mangaka nous offre à nouveau un de ces gros twists dont elle a le secret, sur lequel il est évidemment impossible d'en dire plus sans spoiler, et qui nous laisse assurément sur un suspense très fort ! Ainsi, même s'il sera toujours possible de chipoter sur quelques ficelles scénaristiques trop bien huilées (Yuzu qui voit sa mémoire lui revenir pile au moment opportun, par exemple), la construction de Burn the House Down reste diabolique, addictive et captivante.