Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 20 Mars 2025
La vaste bataille qui se joue se cristallise désormais essentiellement autour de deux conflits intenses et nous réservant encore bien des surprises.
D'un côté, si la petite fille trimballant avec elle ce qui reste de Bram Stoker est encore en vie en haut d'un immeuble, c'est a priori uniquement parce qu'Akutagawa, vampirisé et possédé, cherche à tendre un piège à Atsushi... et ça fonctionne ! Mû par sa mission de retrouver la fillette, ce dernier se retrouve alors face à un Akutagawa visiblement déterminé à le tuer. Alors que le duel à mort s'engage et qu'Atsushi se demande s'il devra obligatoirement tuer Akutagawa ou s'il y a un moyen de le faire revenir à lui, la tension s'accentue encore d'un cran quand Fukichi finit par enclencher le fameux compte à rebours devant aboutir au déferlement de vampire, signe que la fin du monde arrivera dans quelques minutes... Alors que la tension est bien palpable, que le duel acharné entre Atsushi et Akutagawa tient ses promesses en termes d'intensité et de mise en scène, et que ce combat permet aussi aux auteurs d'encore insister un peu plus sur la relation à-part que les deux adversaires avaient avant cet affrontement, on appréciera également beaucoup que la petite fille, déjà si courageuse auparavant face à tout ce qui lui arrive, ne lâche à nouveau rien pour tenter de trouver une solution , en plus de toucher vite et bien dans ce que l'on apprend encore sur son passé et son contexte familial. Et si le savetage du monde reposait sur cette enfant ?
En attendant de le découvrir, c'est peut-être plus encore l'autre affrontement d'ampleur de ce tome qui nous happe le plus: celui ayant lieu au sein de la prison de Meursault. Alors que Dostoïevski est a priori enfin mort, Dazai et son nouvel allié Sigma ne sont pas encore au bout de leurs surprises quant à l'étendue du machiavélisme de leur ennemi, et il risquent vite de le payer: le duel d'esprits semble tourner en faveur de leur adversaire qui a décidément prévu et anticipé beaucoup de choses pour piéger le détective armé et son acolyte, donnant à nouveau lieu ici à quelques séquences de dangers facilement prenantes, d'autant qu'elles jouent à la fois sur un certain climat d'urgence et de panique. Et tout en profitant de coups de théâtre potentiellement dramatiques sur lesquels nous n'en dirons pas plus (car en spoiler certains serait une hérésie, pour le coup), on retiendra ici non seulement la place nouvelle prise par Sigma malgré ses doutes (est-il, une nouvelle fois, uniquement manipulé sans considération ? ), mais aussi voire surtout ce que l'on entrevoit à peine sur l'énigmatique Dostoïevski, son pouvoir et qui il est réellement, ce fascinant antagoniste restant toujours aussi nébuleux.
Doté d'un rythme très soutenu et intense qui s'accentue encore, et porté par une exploitation efficace des personnages, ce 24e volume fait encore monter d'un cran cette partie très facilement prenante. A l'heure où l'issue semble proche à la fois dans le duel Dazai/Dostoïevski et dans le compte à rebours de Fukichi, on attendra impatiemment le tome suivant !