Bungô Stray Dogs Vol.22 : Critiques

Fukuchi est sur le point d'arriver à ses fins: un avion européen est en route pour lui confier l'Ordre Unique afin de lutter contre les vampires qu'il a lui même déchainés. Et évidemment, ces agents anglais n'ont aucune idée de ce que le leader des Chiens de garde compte réellement faire de cette arme plus puissante qu'une bombe A, une fois qu'il l'aura en mains... Heureusement, bien que la situation reste très critique, les Détectives armés, quasiment seuls contre tous puisqu'ils sont suspectés, poursuivent la lutte tant bien que mal, emmenée notamment par l'intelligence de Ranpo et par ce que Dazai a pu préparer. Emmené par certaines stratégies à distance et luttes sur le terrain, le conflit à l'aéroport continue donc doucement mais sûrement, avec son petit lot d'imprévus dus autant à l'irruption de personnages comme les Chiens de garde qu'aux tactiques de chacun. On sent réellement que chaque camp cherche à avoir un coup d'avance via des subterfuges, et c'est quelques chose que les auteurs rendent plutôt bien en jouant sur quelques brefs flashbacks venant nous montrer, après coup, ce que les personnages ont préparé ou anticipé.

C'est dans ce contexte assez animé que le sort du monde pourrait bientôt se retrouver entre les mains d'encore un autre personnage, à savoir... une toute petite fille de dix ans, sans pouvoir ou quoi que ce soit de spécial hormis son caractère. En trouvant une bien étonnante cachette pour échapper à Fukuchi, celle-ci n'a aucune idée de la rencontre qu'elle est sur le point de faire, ni de la surprenante alliance qu'elle va conclure avec l'élément-clé des plans de Fukuchi: Bram Stoker. Voila qui relance de plus belle les choses, avec d'autant plus d'efficacité que cette enfant se montre facilement attachante, entre ce que l'on comprend de son passé un brin déchirant et la détermination ainsi que le courage qu'elle montre. La petite fille qui fut bafouée et qualifiée d'enfant inutile par son propre père pourrait bien devenir la sauveuse du monde...

Et Dazai et Dostoïevski dans tout ça ? Eh bien, au fin fond de la prison où ils poursuivaient leurs discussions et stratégies, il y a enfin du grabuge avec l'arrivée du foldingue Nicolas Gogol, l'électron libre étant là pour proposer un étonnant jeu aux deux hommes... un jeu où un seul d'entre eux d'eux pourra s'en sortir vivant. C'est dans une atmosphère presque décalée que l'on voit ces deux-là mettre leur vie en jeu avec grand plaisir, et que débute ce fameux "jeu" qui, déjà, réserve une surprise de taille via l'identité d'un invité-surprise.

Toujours mouvementé, le récit de Bungô Stray Dogs se poursuit honnêtement ici, les auteurs se permettant même quelques notes d'humour qui se mêlent assez bien à la tension globale, entre la drôle de vision de l'amitié qu'a Gogol, Sigma qui se demande ce qu'il fait là, ou la façon dont se noue l'alliance entre Stoker et la fillette. Le récit s'agite sur bien des points, si bien que l'on en attendra la suite avec toujours autant d'intérêt.